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MR 73 d’Olivier Marchal *

MR 73 - Daniel Auteuil
MR 73 - Daniel Auteuil

Un serial killer de femmes commet des crimes épouvantables à Marseille. Dans le même temps, un ancien sauvage qui purge une peine à perpétuité « risque » d’être libéré pour bonne conduite après 25 ans d’enfermement. Au milieu de ces deux histoires (sans aucun lien l’une avec l’autre !!!) se trouve Schneider, flic brisé, ratatiné par un drame personnel mais qui tente, entre deux comas éthyliques de résoudre les énigmes.

Ça commence plutôt bien. Se lancer sur les traces d’un serial killer au cinéma promet toujours une multitude de pistes et de mystères à résoudre. Et puis découvrir le fonctionnement d’un cerveau malade peut être un voyage fascinant. Hélas, on ne saura rien de ce qui se passe dans ce cerveau et nous assisterons abasourdis à une succession de plans indigestes et très insistants sur des corps de femmes martyrisées, torturées, violées alors qu’un expert ès crime nous explique (pour enfoncer encore bien le clou) comment l’assassin a procédé. Est-ce le moment d’employer le mot « complaisance » (oui, pour ceux qui me connaissent, ils savent que c’est un mot que je ne parviens jamais à caser, les autres auront raison de s’en foutre) ? Sinon, il me semble que le film pourrait se « voir » simplement, sans arrière pensée si l’on ne savait qu’Olivier Marchal est un ex flic et que donc, il est difficile de ne pas voir un aspect documentaire dans ce(s) film(s)… C’est là que ça devient réellement effrayant. Soit Olivier Marchal a des comptes à régler avec son ancien métier, soit il crache dans la soupe froide, soit… et c’est là qu’on tremble, sa peinture du milieu de la police municipale reflète la réalité ! En effet, alors que ce matin encore dans ma radio préférée un monsieur flic qui a écrit un livre nous implorait d’aimer la police, il se trouve qu’ici aucun flic n’attire la sympathie et qu’au contraire même, ils sont tous plutôt repoussants voire inquiétants et effrayants les uns que les autres, à l’image des squats miteux où ils ont leur bureau. Apparemment, ils exerceraient tous leur métier par dépit, pour se venger de la vie qu’est pas rose tous les jours, certains parleraient à leur flingue « c’est plus beau qu’une gonzesse ! », certains voleraient des objets de valeurs sur les lieux de crimes et traficoteraient pour arrondir les fins de mois, d’autres vendraient des photos à la presse, sans parler des règlements de compte, vengeances et autres meurtres entre flics, et aussi qui couche avec qui, qui veut la place de qui, que doit-on cacher aux supérieurs etc, etc… Quant à l’aspect « dossier de l’écran » du film qui va faire plaisir à Mâme Dati (pouh ! rien qu’écrire ce nom fout le frisson !) : un psychopathe peut-il être réinséré ? La réponse est « non ». Les tarés restent tarés surtout si entre temps ils ont rencontré dieu en prison (ça aide pas !) et ceux qui ne le sont pas le deviennent. A ce titre, ce qu’on fait faire à Daniel Auteuil dans la dernière demi-heure (qui part en vrille ni plus ni moins) est tout bonnement invraisemblable, inconcevable et honteux. Je me demande toujours jusqu’à quel point les acteurs peuvent TOUT accepter dès lors qu’ils ont signé un contrat ? Ajoutons à cela une image bien crade aux couleurs sursaturées ou désaturées (les spécialistes trancheront) et vous aurez une idée de l’ambiance !

Alors pourquoi une étoile me direz-vous encore ? Parce que les acteurs, figurez-vous ! Des seconds rôles en pagaïe : Louise Monot (la fofolle des pubs « une seconde de bourjois ») que j’attends dans un vrai rôle, Gérald Laroche impeccable, Francis Renaud toujours au bord de l’implosion et Catherine Marchal grande classe. Olivia Bonamy hérite du rôle difficile de la victime collatérale chargée de chialer abondamment avec le nez qui coule à flot (il faudra aussi qu’on m’explique pourquoi les jolies brunettes acceptent parfois de se coller une serpillière jaune paille sur la tête ?). Reste Philippe Nahon qui après une incursion (hilarante et réussie dans la comédie « Vous êtes de la police » de Romuald Beugnon) reprend avec conviction et persuasion son costard de salaud débectant.

Et enfin, le stradivarius… Daniel Auteuil, imbibé jusqu'au fond d'oeil, qui compose ici une épave, un débris, un homme en ruines absolument irrécupérable et qui le fait avec toute son envergure et son talent, sans excès, sans exubérance, avec classe et sobriété. Chapeau.

Olivier Marchal peut lui dire merci !!!

Commentaires

  • LOL, au regard de tes dernières notes, tu aimes pas les trucs où on montre du sang tt ça, n'est ce pas? Bon j'irai voir, car je pense que ... c'est à voir :-)

    gros bisous pascalinette

  • Non ça n'a rien à voir. Il m'arrive souvent de voir des films violents avec du sang. Ici (comme dans "Les femmes de l'ombre") c'est l'insistance incroyable à montrer et remontrer les mêmes scènes qui me gonflent.
    Tu constateras que la seule "chose" à sauver dans ce film est Daniel Auteuil !

  • Tout à fait d'accord avec toi Pascale au sujet de "Paris", on joue aux montagnes russes et j'ai pas le cœur suffisamment accroché pour ça ! Luchini est définitivement un grand acteur, quel bonhomme !
    Quant à Into the wild, je m'en remets toujours pas, contente que tu lui aies mis le maximum d'étoiles !

    Amitiés

    Marine "la bretonne"

  • Oui Olivier Marchal s'est mis le revolver dans l'oeil jusqu'à la crosse pour ce film.
    Lucchini est génial et Into The Wild perturbant.

  • Vu ce film dernièrement, tout à fait d'accord, un des plus gros ratages que j'ai vu depuis longtemps avec Phénomènes ;-), bien d'accord sur la complaisance... Que des clichés, une région PACA où il pleut abondamment souvent dans les moment de tensions, des caricatures de personnages, des acteurs qui surjouent en permanence avec les regards qui tuent, des dialogues confondants de bêtises, une musique insupportable de Coulais... Rien à sauver, même pas Auteuil qui passe du poivrot attaché à sa bouteille au 3/4 du film au vengeur masqué quasi sobre à la fin...Un film pénible à voir et facile à oublier.

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