DANS LA VIE
de Philippe Faucon ***
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de Philippe Faucon ***


Bryan est un ancien agent des services secrets américains. Aujourd’hui il s’est rangé des voitures pour se rapprocher de sa fifille chérie de 17 ans (une peste pourrie gâtée par sa mère millionnaire et remariée, capricieuse et qui tape du pied en versant des geysers de larmes quand on lui dit non). Il l’a négligée quand il était en activité et depuis il est devenu un vrai papa gâteau. Quand fifille décide de partir en vacances à Paris avec sa meilleure amie (il a dû comprendre Kaboul ou Bagdad le paternel, c’est pas possible…) il refuse car il ne veut pas mettre la vie de sa fille en péril !!!!!! Il finit par céder en faisant promettre à fifille qu’elle téléphone tous les soirs. Elle a pas sitôt posé ses valises qu’elle et la copine se font enlever alors qu’elle est en direct live avec son père au téléphone (que deviendraient les films d’aujourd’hui sans le portable ?). Dès que les hurlements cessent, papa saute dans le premier avion, arrive à Paris, trouve le guguss (trop mignon han !!!) qui a abordé les filles à l’aéroport, lui règle son compte (sans le faire exprès) et découvre qu’elles ont été enlevées par des albanais qui dirigent un trafic de prostitution de jeunes filles étrangères et voyageuses. On saura plus tard que le gouvernement français couvre ce trafic de chair fraîche en touchant un pourcentage sur la « vente » des filles. Bon, mais ça c’est anecdotique on n’est pas là pour faire de la politique. Que va faire Bryan ? Déjà, il va menacer les albanais (au téléphone) en leur disant « j’ai des compétences très particulières », et il va se lancer TOUT SEUL à la poursuite de ce gang le plus organisé, le plus puissant, le plus dangereux qui soit ! Même pas peur. Il va dégommer environ 258 personnes (en plein Paris), la plupart du temps à mains nues, mais n’en torturer qu’une (il lui plante des clous dans chaque genou et il relie le tout au courant électrique… faut y penser et il se réjouit et se félicite que la France soit un pays où l’EDF fonctionne 24h/24 parce qu’en Afghanistan on rigolait pas tous les jours. Des fois, y’avait des coupures de courant et fallait y mettre les mains !). Trop marrant le Bryan.
C’est tellement con, invraisemblable et filmé avec les pieds (je veux même pas savoir qui est ce Pierre Morel !) que j’ai vraiment fini par bien me marrer malgré le thème pas réjouissant, le racisme ambiant etc... La fin (dont on ne doute jamais une seconde) est à la hauteur du reste. Tout finit dans le rose bonbon le plus écoeurant avec exaucement d’un autre vœu de la capricieuse alors que (quand même !!!) sa meilleure copine s’est fait massacrer pendant le voyage ! Ah oui tirelipimpom sur le chiwawa, le français du film s’appelle Jean-Pierre ! Moi, ça m’amuse.
Pourquoi une étoile ? Je préfère faire les demandes et les réponses. Comme hier, enfin presque…, parce que Liam Neeson (il fait chaud ou c'est moi ???), sinon je serais sortie au bout d’un quart d’heure. En tout cas il doit avoir des dettes de jeux c'est pas possible autrement. Ou alors le scenario a été écrit par des remplaçants pendant la grève des scénaristes, ou bien, je sais pas moi...
Enfin, au moins, on n’est pas trompé sur la marchandise, la bande-annonce annonçait clairement la couleur !


Un serial killer de femmes commet des crimes épouvantables à Marseille. Dans le même temps, un ancien sauvage qui purge une peine à perpétuité « risque » d’être libéré pour bonne conduite après 25 ans d’enfermement. Au milieu de ces deux histoires (sans aucun lien l’une avec l’autre !!!) se trouve Schneider, flic brisé, ratatiné par un drame personnel mais qui tente, entre deux comas éthyliques de résoudre les énigmes.
Ça commence plutôt bien. Se lancer sur les traces d’un serial killer au cinéma promet toujours une multitude de pistes et de mystères à résoudre. Et puis découvrir le fonctionnement d’un cerveau malade peut être un voyage fascinant. Hélas, on ne saura rien de ce qui se passe dans ce cerveau et nous assisterons abasourdis à une succession de plans indigestes et très insistants sur des corps de femmes martyrisées, torturées, violées alors qu’un expert ès crime nous explique (pour enfoncer encore bien le clou) comment l’assassin a procédé. Est-ce le moment d’employer le mot « complaisance » (oui, pour ceux qui me connaissent, ils savent que c’est un mot que je ne parviens jamais à caser, les autres auront raison de s’en foutre) ? Sinon, il me semble que le film pourrait se « voir » simplement, sans arrière pensée si l’on ne savait qu’Olivier Marchal est un ex flic et que donc, il est difficile de ne pas voir un aspect documentaire dans ce(s) film(s)… C’est là que ça devient réellement effrayant. Soit Olivier Marchal a des comptes à régler avec son ancien métier, soit il crache dans la soupe froide, soit… et c’est là qu’on tremble, sa peinture du milieu de la police municipale reflète la réalité ! En effet, alors que ce matin encore dans ma radio préférée un monsieur flic qui a écrit un livre nous implorait d’aimer la police, il se trouve qu’ici aucun flic n’attire la sympathie et qu’au contraire même, ils sont tous plutôt repoussants voire inquiétants et effrayants les uns que les autres, à l’image des squats miteux où ils ont leur bureau. Apparemment, ils exerceraient tous leur métier par dépit, pour se venger de la vie qu’est pas rose tous les jours, certains parleraient à leur flingue « c’est plus beau qu’une gonzesse ! », certains voleraient des objets de valeurs sur les lieux de crimes et traficoteraient pour arrondir les fins de mois, d’autres vendraient des photos à la presse, sans parler des règlements de compte, vengeances et autres meurtres entre flics, et aussi qui couche avec qui, qui veut la place de qui, que doit-on cacher aux supérieurs etc, etc… Quant à l’aspect « dossier de l’écran » du film qui va faire plaisir à Mâme Dati (pouh ! rien qu’écrire ce nom fout le frisson !) : un psychopathe peut-il être réinséré ? La réponse est « non ». Les tarés restent tarés surtout si entre temps ils ont rencontré dieu en prison (ça aide pas !) et ceux qui ne le sont pas le deviennent. A ce titre, ce qu’on fait faire à Daniel Auteuil dans la dernière demi-heure (qui part en vrille ni plus ni moins) est tout bonnement invraisemblable, inconcevable et honteux. Je me demande toujours jusqu’à quel point les acteurs peuvent TOUT accepter dès lors qu’ils ont signé un contrat ? Ajoutons à cela une image bien crade aux couleurs sursaturées ou désaturées (les spécialistes trancheront) et vous aurez une idée de l’ambiance !
Alors pourquoi une étoile me direz-vous encore ? Parce que les acteurs, figurez-vous ! Des seconds rôles en pagaïe : Louise Monot (la fofolle des pubs « une seconde de bourjois ») que j’attends dans un vrai rôle, Gérald Laroche impeccable, Francis Renaud toujours au bord de l’implosion et Catherine Marchal grande classe. Olivia Bonamy hérite du rôle difficile de la victime collatérale chargée de chialer abondamment avec le nez qui coule à flot (il faudra aussi qu’on m’explique pourquoi les jolies brunettes acceptent parfois de se coller une serpillière jaune paille sur la tête ?). Reste Philippe Nahon qui après une incursion (hilarante et réussie dans la comédie « Vous êtes de la police » de Romuald Beugnon) reprend avec conviction et persuasion son costard de salaud débectant.
Et enfin, le stradivarius… Daniel Auteuil, imbibé jusqu'au fond d'oeil, qui compose ici une épave, un débris, un homme en ruines absolument irrécupérable et qui le fait avec toute son envergure et son talent, sans excès, sans exubérance, avec classe et sobriété. Chapeau.
Olivier Marchal peut lui dire merci !!!