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Le bal des actrices de Maïwenn **

Le Bal des actrices - Maïwenn, Jeanne Balibar et Julie DepardieuLe Bal des actrices - Linh Dan Pham, Mélanie Doutey, Maïwenn, Julie Depardieu et Jeanne Balibar

Ni tout à fait un film, un documentaire ou une comédie musicale… un peu les trois à la fois mais pas vraiment non plus, le nouvel opus de Maïwenn a tout pour surprendre, séduire et agacer. Tout comme sa turbulente et manipulatrice réalisatrice d’ailleurs. En ce qui me concerne, je ne suis pas parvenue à croire une seconde qu’il s’agit d’un quelconque documentaire où les actrices seraient  prises sur le vif dans leur vraie vie alors qu’on voit systématiquement que tout est mis en scène. Je ne crois pas non plus à l’amour démesuré de Maïwenn pour les actrices mais plus à un règlement de comptes entre filles où mine de rien, la réalisatrice « balance », comme souvent, avec l’air le plus innocent du monde. Maïwenn part du postulat incontournable que les acrtrices sont des femmes qui ont davantage besoin d'être aimées que les autres. Ah bon !

Ce n’est pas (toujours) déplaisant pour autant car le casting quatre étoiles qui défile ici réserve de bien beaux moments où chacun trouvera ses préférences. Tout ceci étant éminemment subjectif. En ce qui me concerne ce sont Jeanne Balibar, Julie Depardieu, Charlotte Rampling et Romane Bohringer qui emportent tous mes suffrages car ce sont elles qui me semblent les plus sincères, à la fois originales et spontanées. Véritablement « aimables ».

Le numéro de furieuse qui galère de Karole Rocher est trop systématique et répétitif pour finalement émouvoir. Quant à Christine Boisson en prof de théâtre qui confond manipulation et humiliation, elle est (enfin, son rôle est) exécrable et pathétique.

Evidemment, on ne doute pas un instant que le métier d’actrice qui consiste aussi  à être la plus belle, la plus irréprochable, qui n’a pas le droit de vieillir pour un public exigeant prêt à fondre sur la moindre info « people » et s’en délecter ne soit pas de  tout repos toujours. Mais on a quand même du mal à s’apitoyer sur le sort d’une telle qui touche une enveloppe de 20 000 €uros pour poser un quart d’heure avec une bouteille de champagne à la foire de Trifouillis les Pedzouilles même s’il est évident que ce soit moins glamour et valorisant qu’un tapis rouge. Tout comme il est difficile de s’attendrir sur telle autre qui part à l’autre bout de la planète pour un temps illimité car elle n’en peut plus de ce monde impitoyable.

Maïwenn coupe court à toute tentative de critiques en se les servant elle-même lors d’une avant-première où toutes « ses » actrices présentes « descendent » littéralement son film prétendant qu’elles ont eu honte de le tourner et qu'au final on ne voit qu'une actrice, Maïwenn herself. C'est effectivement un cinéma et un film qui disent "moi je, moi je, moi je" en prétendant le contraire.

Elle est mignonne Maïwenn quand elle se fait tancer par Joey Starr qui lui dit : « avec ton cinéma intello, tu te prends pour Sofia Coppola », et elle pleurniche en affirmant qu’elle veut se débarrasser au contraire de son image « branchée ».

Bref, en un mot comme en cent, j’avais mille fois préféré « Pardonnez-moi » où Maïwenn nous invitait à une analyse en direct, nous comptant par le menu les pires moments de son enfance et de sa vie, mais avec de vrais acteurs qui jouaient les vrais personnages de sa vraie vie.

Ici, de bons moments donc, de moins bons aussi. Des numéros chantés et dansés où les actrices sont soignées aux petits oignons grâce à des textes et des chorégraphies qui leur collent à la peau. Une révélation : Joey Starr. Une sensation étrange de malaise. Et un texte de Musset qui s’est imposé à moi en sortant de la projection :

« Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux".

Commentaires

  • Je n'irai pas voir le film, rien que l'affiche où elles sont toutes à poil m'a choquée. Il me vien en tête deux actrices sublimes qui vieillissent bien, c'est Jeanne Moreau et Claudia Cardinale.

  • Le monologue de Musset est aussi dans le final de l'Etudiante avec Sophie Marceau...

    Moi ça me tente toutes ces actrices...
    :))

  • Tes préférées n'ont pas besoin de jouer dans le film pour que je les aime ! Faut leur dire !

  • Agathe : ici il n'est pas question QUE du vieillisement mais de tous les aspects de l'actrice : capricieuse, intello, prétentieuse, has been, au chomage... Mais absolument TOUTES névrosées !

    Maan : de bons moments je te dis !

    Ed : Elles sont toutes bien en fait, mais on a ces préférences, t'sais c'que c'est !

  • Bon bon. Mitigé cochon-dinde quoi, comme on dit chez moi

  • Chère pascale,
    Ouch !!! C'est bien que des gens ne l'aiment oas ce film que j'ai beaucoup aimé. La consensualité, c'est agaçant. Merci pour Alfred que j'aime tant et ai monté au théâtre. En qualité de directrice de casting, Jusqu'à Toi épisode 13 t'attend sur Scénargotier.
    Je t'embrasse fort,
    Benoit

  • j'attendais avec impatience ton avis éclairé pour me décider...ce qui me gêne surtout, c'est d'aller voir un film avec joey starr, bien que je ne doute pas un instant qu'il joue très bien. Mais bon...une histoire de principes un peu vieux jeu, sans doute!

  • loreal : mouais, mi fugue, mi raison...

    benoît : je n'ai pas 'pas aimé', j'ai pas adoré alors que je pensais que si...
    Sacré Alfred !
    Je vais voir le casting, je ne voudrais pas que des erreurs soient commises en mon absence !

    pascale m. : ah ben c'est sûr que parfois il faut oublier ce qu'on entend dans le poste ! Voilà plusieurs fois que je vois Joey Starr dans des petits rôles. Il est toujours excellent. Ici, son rôle est plus important. Il est même très doux par moments...

  • Tout le contraire de toi.
    Pardonnez-moi m'avait agacé, je l'avais trouvé complaisant et beaucoup trop centré sur les petites souffrances de Maïwenn.
    Là, j'ai non seulement trouvé ça hilarant de part en part, mais en plus c'est une auto-fiction de qualité, émouvante et cruelle.
    J'en redemande.

  • Complaisant, je sais pas ce que ça veut dire.
    Hilarant de part en part ???? Cite moi un passage hilarant j'te prie.
    Emouvant ??? Euh quand Muriel Robin se démaq... se rem... enfin, quand elle chante ? J'ai failli rire moi.
    Cruelle... oui d'accord.
    Oui j'en reveux bien, mais en mieux !

  • Je suis de ton avis, j'avais mille fois préféré "Pardonnez-moi", ça m'avait bouleversée, ici, c'est mieux organisé, plus structuré mais c'est ça sonne faux, c'est l'éloge du "moi d'abord" de Maïwen omniprésente mais lucide et futée (prenant les devants dans le genre "je m'en rends compte et je fais même une scène où les actrices critiquent le film en disant qu'on ne voit que moi"), un film très manipulateur. Quant aux séquences chantées glamour comme dans "8 Femmes" pour "consoler" les actrices de s'être montrées sous un vrai-faux-vrai jour, c'est un peu léger comme idée neuve. Déception, donc, c'est assez incompréhensible que la presse unanime encense ce film. @+

  • Aaaaaaaah ! merci, c'est en fait exactement ce que je voulais dire et que je n'osais pas. Mon "malaise" vient de cette manipulation qui ressemble à un certain manque d'honnêteté. Et le petit tour de passe-passe pour dire "je suis consciente de..." et couper court en prétendant "voyez, j'vous l'avais bien dit !"

  • tous les gouts sont dans la nature certes..mais moi j'ai passé 1h45 merveilleuse,moment de bonheur insondable et inespéré.faut il aimer juste regarder des Actrices,faut il aimer le ton de Maiwenn..peut etre,mais quel bonheur..

  • Et bien décidemment! je ne suis pas d'accord, ce film m'a beaucoup touché, quelque part, on s'en fout qu'elles soient actrices, justes des femmes comme nous, touchantes, émouvantes, avec leurs doutes, leurs vanités, leurs mauvaises fois...Julie Depardieu est splendide avec son faux ventre et son envie d'avoir un bébé. Et je dirai même qu'il m'a plus ému que benjamin button et gran torino réunis!

  • Moi, j'ai ri. Bien sûr que ce n'est pas un vrai documentaire à l'intérieur de ce film. C'est une fiction, pleine d'humour, et j'ai même apprécié Joey Starr ! Preuve qu'il a des qualités pour convaincre, ce film.
    (dvd, vu cet après-midi dans la moiteur du salon).

  • Ah mais Joey est un GRAND acteur.
    Il faut réussir à faire abstraction de sa real life !

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