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GRAN TORINO de Clint Eastwood *****

 

Gran Torino : photo Clint EastwoodGran Torino : photo Clint EastwoodGran Torino : photo Clint Eastwood

Walt Kowalski est ce qu’on peut appeler un vieux con. Sa première particularité est d’être raciste et de le faire savoir à chaque instant. Il est aussi bougon, intolérant, rempli d’idées préconçues sur tout et surtout sur les « autres ». Le jour où il enterre sa femme, de nouveaux voisins s’installent. Encore des asiatiques qui déjà envahissaient « son » quartier. Il ne lui reste rien que sa vieille chienne Daisy et sa sublime voiture, une Ford Gran Torino qu’il chérit depuis 30 ans en la laissant au garage.

 

Un jour, sur un malentendu, il devient le héros du quartier. Alors qu’il veut chasser de son carré de pelouse les jeunes d’un gang, il sauve par là même le fils de ses voisins, le jeune Thao. Il va d’abord résister et devenir peu à peu, sous la pression de Sue, la sœur de Thao, un ami de cette famille qu’il avait d’abord méprisée.

 

Ce film est un crève-cœur. Clint, plus masochiste que jamais le livre comme un adieu sublime et définitif. A chaque instant, on croit l’entendre dire « on ne sait jamais, c’est peut-être le dernier », même ou bien qu’il s’achève sur un générique extraordinairement apaisé, aux doux sons du piano de Kyle. C’est comme si, sachant que sa légende en marche est déjà écrite, il avait décidé de la conclure en beauté, par ce film testament sans spectacle et sans pathos.

 

Il s’offre LE rôle d’un homme de son âge où il semble faire la somme de tout ce qu’il a été au cinéma : le tueur, le séducteur, le solitaire, l’ami, le confident, le vengeur… Et le père… même si une fois de plus la rencontre avec ses fils de cinéma est complètement ratée le faisant ressasser encore et encore la culpabilité de n’avoir pas été un bon père pour ses propres enfants et qu’il offre toute sa tendresse, son attention à ses jeunes voisins chinois. Clint Eastwood dont on oublie souvent quel grand acteur il est, présent devant et derrière la caméra c’est évidemment la cerise sur ce film cadeau drôle et douloureux qui dit « je suis encore là » et « je ne suis (peut-être) plus là pour longtemps ». A presque 80 ans, la démarche parfois hésitante, le regard lointain mais le sourire toujours charmeur Clint s’amuse comme un fou avec ce rôle de xénophobe en multipliant les grimaces, les grognements excédés qui ponctuent chaque phrase. Aucune insulte et noms fleuris pour désigner l’étranger ne lui échappent : niacoué, face de citron, bougnoule (je ne les connais pas toutes). Il ne comprend plus grand-chose au monde qui l’entoure, à la jeunesse surtout, à la violence. Il continue de croire qu’on peut régler les problèmes à la Harry et quand il pointe ses doigts sur les membres des gangs ennemis, on le traite de ‘papy’ mais on recule d’un pas. C’est drôle et toute la filmo défile.

 

On ne doute pas souvent que le vieux va s’amender au contact de Thao et Sue mais il continue de douter, empêtré dans les souvenirs d’une guerre qui lui a laissé des décorations et des cauchemars, désolé de n’avoir pas compris ses enfants, hésitant entre croire en Dieu et ne pas y croire (Dieu ne réagit pas très vite quand on le sollicite…), se confesser ou pas à un « puceau séminariste suréduqué » qui pourrait être son petit-fils et qu’il doit appeler « mon père » (Christopher Carley vraiment très bien), boire bière sur bière, et simplement se faire faire son premier costume sur mesure... Toutes les questions sans réponse d’une vie hantent ce film. Mais le dernier quart d’heure insuffle un véritable suspens que moi (pas très maligne) je n’avais pas senti venir.

 

Et j’ai passé tout le générique affalée dans mon fauteuil, plus sonnée qu’une million dollar baby !

 

Gran Torino - Clint Eastwood

Commentaires

  • Tu m'emmènes voir quoi ?

  • j'y vais demain... et je suis déjà conquis

  • Je l'ai vu hier et j'applaudis à ton billet, c'est tout-à-fait çà. J'ai beaucoup aimé.

  • Ed : je vais le RE-voir ce matin. Nous verrons ce qu'on verra...

    Nico : je suis envoûtée !

    Aifelle : ah tant mieux !

  • Quel beau billet Pascale , évidemment ... c' est Clint !!! ;-))
    Très très envie de le voir ...

  • Et c'est rien à côté de ce film Clintien :-)))
    Je l'ai déjà vu deux fois, et je suis en larmes. C'est pas malin !

  • Bordel de merde
    putain que ça fait du bien
    cherche pas lecteur j'me prend pour Walt ...
    c est bon bon bon encoooore j e m appelle Francesca prends moi dans tes bras
    respect monsieur CLINT du grand du très grand Clint
    moi non plus je n ai pas vu venir la fin
    et moi aussi j ai chialé

  • Vu cet après-midi .... confortée par cet article lu ce matin ... et malgré toute l'énergie que j'ai mise à être critique (en particulier à cause de cette punaise de version française merdique à laquelle je n'ai pu échappé au fin fond de ma petite province et de quelques caricarures de jeu), et ce afin de canaliser mes émotions, j'ai craqué à la fin et me suis transformée en serpillère. La dernière fois où j'ai laissé échapper les grandes eaux au ciné, c'était pour "le premier jour du reste de ta vie".

  • Yo bande de femmelettes ! c'est fini ces pleurs de dragonne oui ? Moi, j'ai ri, j'ai ri, j'ai ri et je me suis dit que ce vieux salaud s'était offert un film-épitaphe en or : ci-gît ce salopard de Harry Walt et les autres qui vous a bien eu !
    Accessoirement, un peu d'histoire : par pitié, ses voisins sont hmongs (originaires du Laos) et pas chinois ou n'importe quel diminutif qu'il plaît à l'ancêtre de leur balancer sournoisement à la tronche ! Bah, une Gran Torino vaut bien quelques noms d'oiseaux n'est-il pas ? :oD

  • Marijo : oula, comment tu t'laisses aller ??? Quel langage pour une mère de famille propre sur elle !

    Joelle : je comprends tout...

    Frederique : t'as pas d'coeur t'façon.
    Si c'est son dernier film... je suis effondrée.
    Moque toi. T'as pas d'religion !

  • Et bien, moi j'ai eu du mal à croire en cette histoire, qui a un air de déjà vu, son personnage de vieu con est poussé à l'extrème, et le jeu des 2 jeunes sonnaient faux...quelques incohérences :
    Sue est ramené chez elle par son boyfriend blanc, dans un quartier desert à pied, bon on passe là dessus, ils passent devant 3 "racailles" noirs il chahutent, et sue au lieu de s'enfuir reste au milieu tenant des propos provocateurs, bon on passe aussi la dessus, mais le plus fort, c'est quand, comme par hasard Clint se trouve au carrefour, à 100 mêtres de là, mais il vient vers les jeunes et on comprend qu'il aurait tout entendu de la dispute! alors là impossible! je n'y crois pas une seconde, il décide de ramener sue et le trajet leur prend 10 minutes en voiture! comme si, sue et son copain auraient fait tout ce trajet à pieds...permettez moi d'en douter! le seul bon point du film : la fin, on ne pouvait pas faire mieux, elle est bien trouvé. Et les relations père, enfants. Mais bon heuresement il en faut pour tous les gouts!

  • J'ai tellement aimé ce film
    Il m'a toute chamboulée...J'ai ri aux éclats, j'ai pleuré, j'ai angoissé...
    Merveilleux film, j'ai été attendri par Clint, touché, j'ai voulu jouer aux cow boys et aux indiens avec lui..
    Il est drôle, il est con, il est traditionnel, il est généreux, il est ronchon...

    Bref courrez y...moi je n'ai qu'une envie me réinstaller dans un fauteuil rouge pour le re regarder

  • BiBi a écrit sa "critique" perso sur son site relevant que l'inédit de ce film, c'est la voiture ( pas utilisée pour courses de voitures effrenées), c'est la bière ( pas la Budweiser des ploucs du Middle West), c'est la cigarette ( pas effacée comme dans le personnage de Lucky Luke) et c'est l'apparition de la caisse à outils ( surprenant pour symboliser la Pensée au travail). Autrement malgré quelques grosses faiblesses, c'est un film où la présence de C Eastwood est une fois encore fascinante. BiBi se demande encore les raisons de cette fascination... A bibientôt.

  • celine : certes.

    The sweet fairy : pareil.

    BiBi : BiBi a raison sur plein de choses. La raison de la fascination est inexplicable. C'est de l'amour. Point.

  • De toute façon qui ose en France depuis 20 ans émettre l'once d'un bout de critique négative sur un film d'Eastwood... Ah le film testament, quel jeu d'acteur... et l'on excuse tout...

  • N'importe quoi... A ce que je sache la critique a loin d'avoir été unanime pour "L'échange" pour ne citer que celui-là.
    Personnellement, je ne vois pas ce qu'il y a à excuser.

    P.S. : inutile de me faire une dissertation sur le racisme, les républicains vs les démocrates, l'Inspecteur Harry, le vieux réac rance etc... c'est déjà fait !

  • J'ai beaucoup aimé ta critique, comme toutes les autres d'ailleurs mais particulièrement celle-là ! Tu as mis le doigt exactement là où le film plait !
    Donc petit lien de moi à toi sur le dernier article.

  • J'ai vu Gran Torino à sa sortie et j'ai été bouleversée. J'avais le coeur serrée et sur le point de pleurer à la fin mais j'ai retenu mes larmes. Eastwood nous rappelle à quel point la société est pourrie et que des mecs comme celui qu'il incarne, qui osent défier des bandes, se font de plus en plus rare! C'est un mec qui a vécu de très près une guerre affreuse et qui n'a peur de rien! C'est un peu une leçon de morale qui dévoile sans prendre de gant que subir et ne rien dire n'est pas la solution à adopter face à la violence et la délinquance juvénile! Vive Clint! T'es un putain de réalisateur! Fais-en encore beaucoup des comme ça!

  • Je l'ai vu aujourd'hui. Très très beau film.

  • Yon : merci. Clint me rend dingue mais je crois que ce film en a touché plus d'un(e).

    Audrey : acteur, réalisateur, ici il fait un doublé assez magistral.

    Mademoiselle Bbg : oui oui.

  • je suis totalement conquise par ce film.

  • @ pascale
    merci d'avoir insisté : je viens de voir Gran Torino et ça fait des années que je n'avais pas vu un aussi bon film !!!
    encore merci !!!

  • Là, East se fait littéralement voler la vedette par Bee Vang !

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