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BRONSON

de Nicolas Winding Refn ****

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 Tom Hardy, Nicolas Winding Refn dans Bronson (Photo) Tom Hardy, Nicolas Winding Refn dans Bronson (Photo)

« Je m’appelle Charles Bronson et je veux devenir célèbre ». Ainsi commence l’histoire vraie de Charles Bronson qui, évidemment ne s’appelle pas Charles Bronson mais Michael Peterson. Il avait d’abord hésité à prendre Charlton Heston en guise de pseudo, mais cela lui fut déconseillé par un type qui l’a « utilisé » comme chien de combat… pendant les quelques semaines d’un de ses rares et brefs séjours en liberté.

En effet Charlie/Michael est le prisonnier le plus célèbre et le plus dangereux d’Angleterre. Malgré une enfance « normale », à 19 ans, pour sortir de l’anonymat, il braque un bureau de poste. Arrêté, il est condamné à 7 ans de prison.

 

C’était en 1974.

 

Depuis 35 ans, Bronson est toujours en prison, dont 30 passées en isolement total. Porté par on ne sait quelles pulsions d’ultra violence et cette unique ambition jamais rassasiée d’être célèbre, il ne peut s’empêcher d’attaquer en permanence ses gardiens. En fait, il n’est jamais plus heureux que quand il reçoit des coups ou qu’il en donne faisant de son seul corps une arme et une proie.

 

Réussir un beau film, drôle et profond sur un tel sujet avec un tel personnage relève véritablement de l’exploit et Nicolas Winding Refn le réussit haut la main en parvenant à fasciner tant par le fond que par la forme.

 

En la chorégraphiant, il a réussi à ne pas rendre la violence insupportable à l’écran et en en montrant quasiment que les effets sur le corps martyrisé de Bronson. C’est difficile à exprimer. Mais pour les petites natures telle que moi les coups et blessures, résultat de la fureur frénétique du « héros », restent regardables. Cela semble affreux dit comme ça, mais le réalisateur a réussi à ce qu'il soit littéralement fascinant. La musique souvent classique (Verdi) ajoute évidemment à cette impression de ballets.

 

Mixant un peu de « Orange Mécanique » pour la violence gratuite, le réalisme rétro-seventy de l’Angleterre, la musique en décalage total avec les images et de « Vol au-dessus d’un nid de coucou » pour le séjour en hôpital psychiatrique où il ne manque que Miss Ratched, le réalisateur réussit néanmoins un film unique, audacieux mais jamais prétentieux, beau et drôle. Oui drôle. Il n’oublie pas non plus de dépeindre une vision pas très rassurante des milieux psychiatrique et carcéral de nos voisins Grands-Bretons.

 

Pour interpréter ce Bronson, il fallait un acteur majuscule et le réalisateur l’a trouvé en la personne de Tom Hardy. On a eu très chaud quand on pense que Jason Statham fut pressenti… Tom Hardy est un acteur hallucinant qui réussit une prestation comme on n’en voit que dans la filmo des plus grands. Il est prodigieux, immense, sublime et renversant. Jamais plus inquiétant que lorsqu’il sourit, d’une douceur inouïe avec les filles, la fureur incroyable et ingérable qui le possède, toutes ses contradictions et incohérences, sa tension permanente et imprévisible, sa naïveté qui frôle parfois la crétinerie, l’acteur parvient à tout retourner en sa faveur et faire de Bronson, un personnage d’un charisme insensé. Son corps (souvent nu, il faut apprécier la présence de certains muscles dont je ne savais même pas qu’ils existent…) semble être utilisé comme une machine, un outil indissociable de cette interprétation hypnotique à la fois fine et exaltée.

 

Ma scène préférée : celle où Bronson prend son prof d’arts plastiques en otage, sublime et angoissante.

 

Espérons que les réalisateurs aient l'imagination à la hauteur de cet acteur enragé !

 

 Nicolas Winding Refn dans Bronson (Photo)

  

Ci-dessous, quelques éléments de la biographie invraisemblable de cet homme :

  • De son vrai nom Michael Peterson, il est né en 1952. En 1987, l'organisateur de ses combats lui donne son nouveau patronyme : Charles Bronson.
  • Originaire d'Aberystwyth, à l'ouest du Pays de Galles, il s'installe ensuite à Merseyside, puis à Luton, que l'on considère souvent comme sa ville natale.
  • En 1974, alors âgé de 19 ans, il est condamné à 7 ans de prison pour un vol à main armée qui tourne court. Un vol au cours duquel personne n'est blessé.
  • Il a passé 34 années en prison, dont 30 en isolement cellulaire.
  • Il a été libéré le 30 octobre 1988, et a connu seulement 68 jours de liberté avant de commettre une nouvelle infraction. Incarcéré, il est de nouveau libéré le 9 novembre 1992, et connaît 53 autres jours de liberté.
  • Depuis 1999, il n'a plus le droit de se mêler aux autres prisonniers.
  • En 2000, il est condamné à la réclusion à perpetuité, et écope notamment de trois années d'emprisonnement pour avoir pris un enseignant en otage pendant 44 heures; même si l'enseignant en question n'a pas été blessé.
  • Il a été l'objet de violences physiques et psychologiques tout au long de ses années de détention. Depuis 7 ans, il n'a plus de comportement violent, et a été diagnostiqué sain d'esprit.
  • Bronson s'impose un entraînement physique intensif, et effectue quelques 2500 pompes par jour.
  • En 2002, il publie "Solitary Fitness", qui décrit son entraînement physique individuel dans des conditions difficiles et dans un espace extrêmement confiné.
  • Depuis une dizaine d'années, il se consacre à l'art. Ses oeuvres sont uniques en leur genre, et ont été exposées dans le monde entier. Poète à ses heures, il a remporté 11 Prix pour ses oeuvres et créations artistiques.
  • Bronson est toujours prisonnier de "catégorie A", et incarcéré en isolement cellulaire au Quartier de Haute Sécurité de la prison de Wakefield. Il est âgé de 56 ans.

Commentaires

  • Après les films flous, un film de ouf ! :o)

  • Totalement.
    Un coup de poing dans le plexus.
    Un uppercut en pleine tronche !

  • Et un bon coup d'tatane dans les parties ! un !

  • Et un coup d'boule dans l'tarbouif ! un partout !

  • Et un coup d'gloss dans sa face comme dirait notre amie...

  • la bande annonce est un régale, je vais me faire ça avec Lily, elle va kiffer sa reum !

    nan j'golri kikoo lol !!

  • ça pourrait lui plaire. Il fait de jolies choses avec de la pâte à modeler !
    Tiens je vais aller voir la BA, je ne l'avais pas vue.

  • Jason Statham serait un acteur ?

  • Du fond d'teint dans la tienne... vade retro !

  • Jochu : ben il doit être de la même famille que Butler si c'est le cas :-)

    Frederique : une couche de mascara sur ton oeil. Satanitas.

  • Faudrait que j'y aille... mais dans la contrées vendéenne où je m'apprête à aller vacancer, je suis pas sur qu'il y ait un ciné digne de ce nom. Groumpf.
    Bien à toi:)

  • J'aurais dû depuis longtemps (au moins 15 jours) dire tout le bien de ce que je pense de larouteducinéma : Mme Laroutedu, chapeau !
    J'espère qu'il y aura tout plein de jeux sans rien à gagner
    @ +

  • Et du vernis écaillé sur tes ongles diablotus !

  • Oups ! J'ai pas trop mordu à l'hameçon..quelque chose qu n'est pas passé, peut-etre dans la mise en scène...
    Ben oui y a un chouïa de "Vol au dessus.." mais bien en dessous, et une pincée d'"Orange mécanique" comme ose le revendiquer honteusement la bande annonce...Là je réve Nicolas Winding Refn n'est pas Stanley Kubrick et je trouve Malcolm McDowell bien plus inquiétant !

    Non de ce réalisateur je préfère nettement la trilogie Puscher ! ici manque quelque chose qui puisse lier la sauce..et puis même pas peur..je croise flopée de personnages bien plus flippant...lol

    Bon de toute façon faut que je fasse un break, j'ai vu cet' aprém' "Simon Konianski"..et toujours pas le moindre orgasme cinématographique..mais peut-etre ce film était il réellement "mauvais" !

    Bon 6 à sept jours sous les palmiers, les cocotiers, les bananiers et cela au grand air iodé de ...Stella plage..lol devrait me permettre de trouver tout merveilleux au retour avant d'y retourner pour un autre stage de farniente...

  • Ben moi j'ai bien ri à simon machinchoseski... mais bon, y a zaccaï dont chuis bonne spectatraïe... :o)

  • H. : aïe, dommage !

    Marion : merci. Oui, c'est toujours désintéressé ici... quoique, j'offre mon admiration devant la sagacité des joueurs :-)

    Frederique : et du perlimpimpim sur ton museau moldue.

    kilucru : essaie Lefrinckoucke, les frites y sont meilleures.

    Frederique : tu vas au ciné toi ?

  • Ah non moi jamais, j'ai horreur de c'truc !
    PS. Et du gel gluant dans tes tifs ! Tiens, à c'propos, j'ai vu Rob SANS front... mouarf lol mdr

  • je l'ai vu et je l'ai aimé! surtout l'acteur complétement dément! mais je ne le conseillerais pas à tout le monde car la violence est un peu(beaucoup) gratuite.
    Pour exemple,je l'ai conseillé à des amis fans de productions de Luc Besson et Jason "le transporteur"statham.Ils ont adoré pour la violence et le côté barge comme pour "fight club" et "american history x 1&2" donc ils n'ont pas compris la détresse du gars aussi ,pour moi,le film est un peu raté(c'est le côté un 'bas-du-front' du film)
    Je comprend pourquoi Statham était envisagé:il est peut-être mauvais acteur mais il n'a pas peur du ridicule et du grotesque et il assume son côté "bas-du-front"!
    Et je l'ai déconseillé à mon père pourtant fan de Paul Verhoeven(les films hollandais uniquement) car je savais que ce côté du film ne lui plairait pas tout comme l'acteur qui en fait à la limite trop(ils aiment les acteurs sobres)

  • Frederique : t'as raison, le ciné, ça flingue la tetê.
    Et du vernis sur tes ongles de pieds !-)

    caro : C'est vraiment intéressant ce que tu dis... je n'avais pas du tout fait le rapprochement entre ce film, cette histoire, ce qu'elle dépeint et le fait qu'elle pourrait attirer les fans de Statham simplement parce que la violence gratuite ça détend !!! C'est mon côté "bas du front" qui fait que je m'imagine que les gens vont comprendre à quel point ce type est un "cas" psy ambigu, ambivalent, contradictoire, schyzo etc...
    C'est sûr que Statham aurait été plus sobre, étant donné qu'il est complètement inexpressif :-)
    C'est évident que je ne conseillerais pas ce film à tout le monde et que même je le déconseillerais.
    Bon sinon : change d'amis :-))

  • Ha Y é, cé fé...
    Ou sinon, bein, mdr as usual

  • C'est la première fois que je commente.
    C'est la première fois que je ne suis pas du tout d'accord avec la chronique.
    C'est aussi la première fois que je me suis fait rembourser ma place de cinéma.
    Je suis parti au bout d'une heure et je suis allé me plaindre à la vendeuse de tickets et sa réaction m'a stupéfiée.
    Elle:"Vous sortez de Bronson? On va vous rembourser! "
    Moi:"je ne suis pas le premier?"
    Elle:"A chaque séance! J'ai jamais eu autant de plaintes pour un film!"
    Ce sous-Orange Mécanique boursouflé est resté 10 jours à l'affiche.Il est grotesque et insupportable.
    3 minutes après ma sortie de la salle,une autre personne m'a suivi.

  • Moi ce qui me stupéfie c'est qu'on t'ait remboursé !! Je ne savais pas que les cinémas assuraient le service après-vente ! :-)

  • Bonjour Pascale, comme toi, je partage ton enthousiasme sur ce film (billet du 5/8/09). C'est en effet une réussite grâce en particulier à Tom Hardy que je n'avais jamais remarqué dans d'autres films jusqu'alors et qui mérite une carrière digne de ce nom. Merci pour les précisions biographiques du vrai Charlie Bronson/Michael Peterson. Bonne après-midi.

  • Bonjour, je vais aller lire ça. Je me demandais si j'étais une tordue perverse d'aimer un tel dingo... Mais comme tu dis, ce doit^être dû à l'acteur extraordinaire. Je me suis aperçue que je l'avais vu dans d'autres films mais il se transforme tellement qu'on ne le reconnaît jamais.

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