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L'HOMME QUI VOULAIT VIVRE SA VIE de Eric Lartigau ***

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Paul Exben brillant avocat, père de deux enfants qu'il vénère, propriétaire d'une magnifique demeure en banlieue chic, amoureux de sa superbe femme qui lui reproche de l'avoir mise dans une cage dorée... sent sa vie lui échapper peu à peu. Il s'interroge. Aime t'il correctement ses enfants, se sent-il de taille à reprendre le cabinet d'avocats que son amie et associée lui offre clés en mains ? Il regrette de n'avoir jamais pu vivre de sa vocation de photographe et enfin il soupçonne sa femme de le tromper. Un événement tragique va précipiter les décisions à prendre. Du jour au lendemain, il disparaît, abandonnant tout, famille, travail, patrie...

Ce film est formidable et je ne dis pas ça parce qu'à une époque Eric Lartigau était amoureux de moi et que depuis il préfère une fille avec des seins creux plus jeune ! Alors que jusque là il avait plutôt pour habitude de nous faire rire, le réalisateur évoque le drame familial et personnel de cet homme perdu à jamais avec une belle intensité et un sens du suspens qu'il rend parfois oppressant. Paul (Romain Duris qui brûle ici d'une fièvre peu commune) est un homme pressé qui semble se bercer de l'illusion que le bonheur est dans la réussite et la possession. Il croit être "arrivé" mais dès le début de l'histoire alors qu'il s'entraîne sur son tapis de course, son regard est déjà absent, ailleurs, plus loin. Quelques scènes, en famille, entre amis, au travail, prouvent que tout lui échappe, qu'il n'est déjà plus là. Le coup d'accélérateur imprévisible et non prémédité qui va survenir serait presqu'inespéré s'il n'était aussi effroyable. Paul va en effet devoir aller jusqu'à quitter le pays, changer d'identité, disparaître comme pour s'échapper de lui-même et fuir l'homme qu'il est devenu et qu'il déteste.

Le soin méticuleux avec lequel il organise sa "disparition" est absolument fascinant. S'ensuivent un isolement, une solitude qui sont comme une nouvelle prison pour Paul contraint de vivre en homme traqué. C'est pourtant grâce à ce bouleversement qu'il porura, Nikon en mains, réaliser ce dont il a toujours rêvé : des photos. Et à ce titre la "photographie" du film est absolument sublime. Mais là encore, laisser libre court à sa passion le mettra en danger et Eric Lartigau démontre implacablement que nous vivons dans un monde où l'anonymat est devenu impossible.

Captivant de bout en bout, on aimerait encore poursuivre le chemin en compagnie de Paul lorsqu'il se retourne pour la dernière fois.

Entouré d'un casting de premier choix, Romain Duris est ici fascinant. Catherine Deneuve est forte, rassurante et fragile, Marina Foïs belle comme jamais est touchante et injuste, et Niels Arestup comme toujours parvient à se rendre irrésistible en balançant ses répliques comme s'il les inventait lui-même. Romain Duris est bouillonnant, tourmenté. Il est crédible en avocat, en papa poule, en mari amoureux. Totalement habité par ce rôle qui le propulse une grande partie du film seul à l'écran et sans dialogue, il nous fait partager ses larmes, ses éclats de rire, ses cris avec cette profondeur et cette intensité qui ne cessent de croître de film en film. Quel bel acteur !

Commentaires

  • A une époque je me jetais avidemment sur chaque nouveau bouquin de Douglas Kennedy , dont l'homme qui voulait vivre sa vie ...Depuis , il m'a déçue et non seulement je n'ai pas acheté les tous derniers mais je ne les ai même pas lus !!! Je garde en revanche un bon souvenir de celui-ci et je verrais sans déplaisir la version ciné , surtout avec Romain Duris que j'aime plutôt bien !

  • Les trois derniers aussi m'ont déçue et le dernier je ne l'ai même pas fini tellement c'est chiant.
    La meuf du 5ème m'a profondément agacée (celui-là va être tourné au cinéma aussi).
    Doug' apparaît dans le film.
    Son meilleur reste à La recherche du bonheur.
    J'avais bien aimé aussi celui-ci qui fait un très bon film... Et Romain est adulte !-)

  • J'ai adoré La poursuite du bonheur ( il n'est pas comme le croqueur de madeleines qui piste le temps perdu , lui , il poursuit le bonheur ! ;-)) qui reste l'un de mes livres préférés, vraiment !

  • J'y vais ce soir !!! J'étais déjà impatient, je le suis encore plus. Merci Pascale !

  • Bon allez, j'arrête tout et je prend mon Canon !

  • Outche ! Superbe film, en effet. Maintenant, lire le bouquin.

  • Comment écrire le contraire de ce qu'on veut exprimer ? Par exemple, avec un passage comme celui-ci : "Le drame familial et personnel de cet homme perdu à jamais avec une belle intensité" !

    Être "perdu avec une belle intensité", il faudra que j'essaie.

    Dire que certains prétendent que la ponctuation ne sert à rien...

  • Martin K : why not ?

    Kinopoivre : et moi qui pensais trop ponctuer ! Cela dit, mettre de la ponctuation n'empêche pas de lire la phrase en entier.

  • Mwais, de bout en bout, je ne suis pas d'accord. Je mets vraiment en doute le Romain Duris du début du film, sur le plan du jeu...

  • tu as tort petit !
    Il est bon.
    Il n'est que doute et douleur !

  • Romain Duris fait du Romain Duris, dans le jeu, dans les gros rires qui nous renvoient direct à la séance hallucinogène du Péril Jeune, mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime, car il est libre dans son jeu, et c'est sans doute ce que lui a demandé Lartigau.
    Niels Arestrup, pareil, c'est un monstre !!
    J'ai adoré ce film !

  • Ben c'est son rire au Romain boubourse !

  • Romain Duris n'est jamais aussi bon que dans ce type de rôle, d'homme profondément blessé.
    Paysage magnifique.
    Adaptation libre du roman mais réussie.

    Je partage les avis sur A la poursuite du bonheur, si ce n'est que je le mettrais en seconde position. Cul de sac, son tout premier, est sacrément bon dans le style.

  • Ah oui, j'ai oublié le premier qui est arrivé après chez nous.
    Totalement différent. Un chef d'oeuvre avec des "rous"...

  • Ouaip, c'est son rire, et c'est ça qu'est bon !

  • Pouah ce film. Pouah.

  • pffff, t'es qu'un baltringue !
    Et quand tu fais une émission de radio, dorénavant je te prierai de ne pas dire "juste" tous les trois mots merci !

    Sinon, vous étiez au poil les ptits choux (toi et Madame Gordon)... mais putain de fucking merde, arrêtez avec ce 'juste'...
    C'est quand même pas son prénom ???

  • j'ai vu le film hier soir et malgré un début qui m'a beaucoup fait peur - romain duris surjoue, catherine deneuve est absente - le film m'a pris aux tripes. On ressent petit à petit le malaise de Duris, la soif qu'il a d'aller voir ailleurs, vivre pour seulement s'épanouir en tant que personne. Mais malheureusement pour lui et heureusement pour nous rien ne passe comme prévu car il est "parti" sur des mauvaises bases. Et si et si et si... ma vie avait été autre...

  • Deneuve absente !!!! tu veux qu'on se fâche à TOUT JAMAIS ????????????????????????????

  • On l a vu plus inspirée quand meme...

  • ah c'est sûr que ce n'est pas pour ce rôle qu'on se souviendra d'elle, mais je la trouve toujours géniale !

  • ouais d accord avec toi, elle fait comme disait spencer tracy: elle connait son texte et se cogne pas dans le décor... ou quelque chose comme ça. Enfin son interprétation dépend de la consitance du role qu'on lui offre et pour ce film là elle fait avec qu'on lui a offert, c'est pas comme POTICHE hein ?

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