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GRAND PRIX CINEMA "ELLE" : LES FILMS

Je vais dans un premier temps vous parler succinctement des 8 films que j'ai vus ce week end grâce à ma participation au Grand Prix Cinéma des lectrices de Elle. Ces films vont tous sortir sur les écrans d'ici la fin de l'année. Il y en a quatre que je reverrai sans hésitation ce qui prouve la grande qualité de la sélection. Elle était en effet diverse et variée.

POLISSE DE MAÏWENN ****

grand prix cinema "elle" : les films

C'est à la manière d'un reportage que Maïwenn nous plonge dans le quotidien douloureux de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) au travers du regard de son personnage, photographe chargée par le Ministère de l'Intérieur de réaliser un livre de photos. A la fois fiction (tous les personnages, même les enfants sont des acteurs) et chronique d'une réalité, ce film percutant mais jamais manipulateur saisit les tripes et le coeur. Pleurer, rire, s'émouvoir, s'indigner, être surpris, choqué... voilà à quoi Maïwenn nous invite. Et on y va franco. Découvrir ces enfants mal-traités, plonger dans les mystères de la pédophilie "ordinaire", écouter les adultes et les petits raconter leurs "mésaventures", c'est bouleversant mais, miracle du regard de la réalisatrice, drôle souvent. Pénétrer l'intimité et le quotidien de cette brigade qui se sent véritablement investie d'une mission malgré le regard méprisant des autres collègues flics qui les considèrent comme des "figurants" (ben oui s'occuper et sauver des enfants c'est secondaire n'est-il pas ?) mais aussi découvrir leurs problèmes personnels, de couples, d'amitié, leur rivalité, leur complicité... est de bout en bout passionnant.

Maïwenn s'entoure d'un casting luxueux et en grande forme qui prouve en plus de ses grandes qualités de réalisatrice, celles de directrice d'acteurs. Ce qu'elle leur fait faire à tous est absolument prodigieux. Karin Viard devient sous nos yeux un flic. Et SA scène de colère, de rage, inattendue, excessive et tellement justifiée est un des GRANDS moments de ce film. Mais il y a aussi dans ce film une bête sensuelle, enragée et touchante, un acteur avec un A majuscule : Joey Starr. Pour sa scène de danse, la façon dont il invite Maïwenn à danser, celle qu'il a de lui caresser la joue, sa manière de consoler un petit garçon en grande détresse, de calmer une ado "wesh-wesh" qui veut jouer les caïds mais aussi de faire rire franchement en une réplique "qu'est-ce que tu fais pour un ordinateur ?" (seuls ceux qui ont vu le film peuvent comprendre...) le rendent irrésistible.

Pour vous faire saliver encore davantage je vous dirai qu'il y a aussi dans ce film : Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Karole Rocher, Emmanuelle Bercot, Frédéric Pierrot, Jérémie Elkaïm, Riccardo Scarmarcio, Sandrine Kiberlain, Wladimir Yordanoff, Louis-Do de Lencquesaing, Carole Franck, Audrey Lamy, Riton Liebman, Martial Di Fonzo Bo, Lou Doillon, Arnaud Henriet, Naidra Ayadi ET Anthony Delon...

qu'ils sont tous sans exception exceptionnels ! Ce grand film va vous faire rire et pleurer. En ce qui me concerne c'est en partie ce que je demande au cinéma.

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SHAME de Steve McQueen ****
 

grand prix cinema "elle" : les films

A première vue Brandon, trentenaire Bo-Bo new-yorkais semble atteint d'une addiction particulière : le sexe. Il ne peut regarder une femme sans l'envisager dans son lit. Et pourtant lorsqu'il sort le soir avec ses amis, il a honte de leur façon lourdaude de draguer. Il est plutôt du genre à leur ouvrir la porte et à s'effacer devant les dames. Il semblerait finalement qu'il ne peut véritablement avoir de rapports que s'ils sont tarifés. Lorsque l'ordinateur qu'il utilise au travail est envoyé en réparation suite à un virus, il flippe un peu Brandon. Et puis sa soeur débarque et Brandon n'est pas ravi. Il faut dire qu'elle a pas mal de problèmes Sissy...

Finalement, on découvre que Brandon est malade, très, et ça en devient déchirant.

Dans une ambiance froide et grise, au son d'une musique exceptionnelle où l'angoisse s'insinue peu à peu Steve Mc Queen démontre que la chair est triste et il creuse jusqu'à l'os la douleur de Brandon. MON Michael Fassbender n'y va pas de main morte pour exprimer les tourments et la détresse de son personnage. Il ne s'économise pas et, je suis d'accord, parfois le cinéma c'est vraiment faire faire de vilaines choses à de très jolis garçons...

Si l'acteur et le réalisateur m'avaient déjà convaincue, je peux affirmer qu'avec ce film difficile, dérangeant mais solide et envoûtant deux stars sont nées.

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LES NEIGES DU KILIMANDJARO de Robert Guédiguian ***

grand prix cinema "elle" : les films

Guédiguian revient à ses premières amours et c'est ainsi que je l'aime. Lorsqu'il parle de presque rien mais de tout en fait. De la vie qui va, des petits soucis quotidiens et des grands malheurs qui surprennent en plein bonheur. Il s'entoure sans la changer de son équipe qui gagne : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan mais ajoute à ce trio des nouveaux venus qui trouvent leur place : Grégoire Leprince-Ringuet, Anaïs Demoustier, Marilyne Canto, Robinson Stévenin et Adrien Jolivet.

Ancrée dans la réalité brutale qui voit Michel perdre son travail à quelques années de la retraite, le réalisateur bifurque brusquement pour transformer sa chronique en fait divers sordide qui fait encore plus mal que cette perte d'emploi. Il revient finalement à ce qui constitue ses personnages : l'engagement politique, l'honnêteté, la loyauté.

Alors, évidemment il y a de bons sentiments, mais pas seulement. Tout le monde n'est pas si bon sous le soleil de Marseille. Et quand bien même. J'aime ces personnages souvent lumineux, qui vacillent parfois mais qui gardent cette espèce de pureté, cette simplicité, cette naïveté même qui moi, me font rêver...

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L'EXERCICE DE L'ETAT ***

grand prix cinema "elle" : les films

Quelques jours dans la vie du Ministre des Transports (Olivier Gourmet, très ministre des transports...) et de son directeur de cabinet, homme de l'ombre indispensable et insaisissable (Michel Blanc : plus que parfait). Le sujet n'a rien de glamour et cependant ce film est passionnant de bout en bout. Je crois que jamais je n'avais vu si bien, si intelligemment et si précisément relaté le mystère que dissimule nos hommes politiques. Pas de grandes révélations ici mais la surprise de découvrir le "travail" au quotidien. Les traîtrises, les manipulations et surtout la frénésie d'avoir à traiter mille "dossiers". Pour la première fois, j'ai ressenti réellement de la sympathie vis-à-vis de ces hommes qui sacrifient leur vie souvent pour le goût du pouvoir, parfois pour une cause. Passionnant vraiment.

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POULET AUX PRUNES de Marjane Satrapi ***

grand prix cinema "elle" : les films

Puisque je l'avais déjà vu à Venise, j'en parlais ici !

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TOUTES NOS ENVIES de Philippe Lioret *

grand prix cinema "elle" : les films

Claire est juge et s'implique un peu trop émotivement dans les affaires de surendettement dont elle s'occupe. Lorsque la mère d'un copain de classe de son fils comparaît devant elle, elle dépasse les limites de sa fonction et se fait rappeler à l'ordre. Elle rencontre alors Stéphane, de plus de 20 ans son aîné qui connaît ce genre d'affaires. Entre eux, naît un lien père/fille mais aussi l'impression de livrer le même combat contre les plus démunis...
Alors qu'on s'attend à une histoire qui traiterait du thème du surendettement et des sociétés de crédits qui vendent malhonnêtement aux insolvables... brusquement le film bifurque. Claire est atteinte d'une tumeur au cerveau inopérable,
elle va mourir dans les 3 mois. Et là, ça ne va plus du tout. En voulant traiter deux sujets et deux thèmes, Philippe Lioret n'en traite finalement aucun et s'embourbe dans un pathos qui fait pitié.

Son histoire cousue de fil blanc enchaîne les incohérences. En premier lieu, Marie Gillain dans son costume de juge, dans son habit de mère de deux enfants n'est à aucun moment crédible. Elle n'est pas responsable évidemment et elle a même bien de la chance d'avoir 36 ans et d'en paraître 15, mais avec son habit de juge, avec ses deux enfants, elle n'est jamais crédible.

Et ce film enchaîne les absurdités et les incohérences : pourquoi Claire (alors qu'elle est soudée comme personne à son mari) ne lui parle t'elle pas de sa maladie ? Peut-on sortir et entrer d'un hôpital comme d'un moulin ? La scène du match de rugby a t'elle une signification ? Pourquoi n'y a t'il aucune complicité entre Claire et ses enfants ? Elle sait qu'elle va mourir et n'a aucun geste particulier vers eux ! Par contre, elle n'est que douceur et gentillesse envers la femme qu'elle décide de mettre à sa place auprès de son mari.
Ce film, c'est n'importe quoi XXL !

Mais, il y a Vincent Lindon, l'Acteur avec un grand A.

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MON PIRE CAUCHEMAR d'Anne Fontaine °grand prix cinema "elle" : les films

J'aime Benoît Poelvoorde, et Isabelle Hupppert que j'ai cessé d'aimer il y a quelques années me semble plutôt pas mal ici. Mais faire de Benoît un belge, alcoolique, beauf, vulgaire et d'Isabelle une bourgeoise coincée, méprisante, insupportable ne mène nulle part dans cette histoire où la Belgique d'en bas rencontre la France d'en haut et qu'on essaie de nous faire croire à une histoire d'amour en empilant les clichés et les situations pas drôles. Non !

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OH MY GOD ! de Tanya Wexler °

grand prix cinema "elle" : les films

Apprécions dans un premier temps et comme il se doit la subtilité de la traduction française puisque ce film s'appelle en VO "Hysteria" !!! Ajouter un "e" n'aurait pas nui à la finesse de l'entreprise. Songez qu'à la fin du XIXème siècle, un médecin traitait l'hystérie féminine en introduisant ses doigts au plus profond de l'intimité de ces dames qu'il faisait jouir bruyamment dans son cabinet qui ne désemplissait pas. Un jeunot idéaliste à ses heures, venu lui prêter "main" forte a finalement inventé le vibromasseur. Ah ah ah !

Mais non ! Répétitif (je n'ai plus compté le nombre de femmes venues se faire soigner et chanter la Traviata les quatres fers en l'air... pas plus que je n'aie souri à la tendinite contractée par le pauvre toubib...), prévisible, daté et profondément ennuyeux malgré les tentatives de diversions (la pauvre Maggie Gyllenhaal incarne une suffragette toute dévouée aux indigents), ce film est une caricature de ce que je déteste et Hugh Dancy est d'une fadeur à pleurer. Next.

Commentaires

  • Et bien quand tu n'aimes pas, tu n'y vas pas par quatre chemins! J'aime beaucoup. On sent combien tu es passionnée de ciné. Un mauvais film, c'est une insulte personnelle. Tu me rappelles Wens!

  • Je ne me trouve pas très méchante là !
    Qui est Wens ?

  • J'ai vu "Polisse" il y a 15 jours en avant-première et j'ai moi aussi adoré ce film! A voir!!
    C'est d'une justesse infinie, dur mais jamais larmoyant, très drôle aussi, et super intéressant.
    C'est vraiment filmé à l'échelle humaine, ce qui fait qu'on est immédiatement embarqué aux côtés de cette brigade.
    Quant au casting, comme tu l'as très justement souligné, il est riche et magnifiquement bien employé (Karin Viard tip top, Marina Foïs étonnante, Joey Starr habité, Maïwenn décidément très douée, etc.).
    J'ai d'ailleurs eu l'occase de discuter un peu avec Maïwenn herself (perchée mais sympa) et Jérémie Elkaïm (fanfaron et adorable). Ouaich, moi aussi, des fois j'suis VIP! ;)

  • Maïwenn je l'aime à présent. Pourtant son bal des actrices m'avait laissé un sale goût mais là : chapeau.
    Moi je "joue" la VIP mais je suis queud, et je ne sais surtout par leur parler !

  • Bonsoir Pascale, je confirme que l'exercice de l'état, c'est bien (j'ai vu ce en avant-première). J'attends Shame avec impatience ayant beaucoup aimé Hunger. Bonne soirée.

  • Rebonsoir Pascale, je confirme que le film de Pierre Schoeller est à voir pour ce qu'il raconte, pour comment il le raconte et pour les acteurs tous formidables. La séquence d'ouverture de la jeune femme nue avalée par un crocodile est inoubliable. Quant à Shame, j'irai le voir ayant beaucoup apprécié Hunger. Bonne soirée.

  • Tiens...
    Te serais-tu décidée à lire mon à propos ? ^^

  • dasola : Shame n'a rien à voir avec Hunger mais Michaël est grand, surtout nu, de face !

    Fred : en fait je l'avais déjà lu, mais pas imprimé dans mon disque dur. Le cinéma ne devrait être QUE ça.
    Et t'as vu comment que je suis subtile quand je dis "il n'y va pas de main morte"... Faut dire que le garçon est très actif seul sous la douche !

  • Ca me fait plaisir, globalement nous avons aimé les mêmes films, mon préféré ayant été Shame et pas uniquement parce qu'on voit MON Michael (excuse moi, mais là c'est "propriété interdite" !!!) tout nu et de face et même si je dirais bien deux mots à l'éclairagiste. Polisse va gagner le prix du jury, je n'ai personnellement pas croisé beaucoup de contradicteurs à ce film, il a plutôt fait l'unanimité. L'exercice de l'Etat et le Guédiguian, je les reverrai avec plaisir. En revanche, je te trouve très sévère avec Oh my God! même si je suis d'accord, ils auraient dû aller au bout du propos en rajoutant un "e". Certes, le scénario est tout ce qu'il y a de plus classique, écrit comme on nous l'enseigne dans les cours d'écriture de scénario. Mais perso, ça ne m'a pas déplu, j'ai trouvé ça léger, parfois drôle et je me dis qu'après une journée de boulot, ce film est un bon moyen de décompresser sans prise de tête et à ce titre, il tient ses promesses, contrairement à Mon pire cauchemar que vraiment j'ai trouvé détestable à tous points de vue. Pour Toutes nos envies, s'il avait un peu moins louché du côté de "ma vie sans moi" il aurait peut être réussi à savoir ce qu'il voulait traiter exactement comme sujet, mais je suis entièrement d'accord, à courir 2 lièvres à la fois, il n'en a chopé aucun...Poulet aux prunes, j'ai bien dormi mais c'est le risque quand on met du violon en fond sonore pendant une heure, ça berce, et Amalric est toujours aussi mauvais. Résultat le 10 octobre...mais Polisse va gagner !!!

  • Désolée pour Michaël, je l'ai vu avant et je ne suis pas partageuse (et il est en train de me dire que lui non plus ). Dommage.
    Pour "Oh my god !", je n'ai pas besoin de ce genre de niaiserie mal ficelée et interprétée par une endive (Hugh Dancy) même après le boulot :-)
    J'aime beaucoup Amalric moi.
    Quant à Polisse, je n'ai pas grand doute non plus !

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