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J. EDGAR de Clint Eastwood *** (et pour Leo****)

J. Edgar : photo Armie Hammer, Clint Eastwood, Leonardo DiCaprio

J. Edgar : photo Clint EastwoodJ. Edgar : photo Clint EastwoodJ. Edgar : photo Armie Hammer, Clint Eastwood, Judi Dench, Leonardo DiCaprio

J. Edgar Hoover : sa vie, son oeuvre, ses ambiguïtés, ses contradictions. De 1924 alors qu'il n'a pas encore 30 ans et jusqu'à sa mort en 1972, cet homme a été le Directeur du FBI, la toute puissante organisation fédérale américaine. Ce diplômé en droit sait se rendre rapidement indispensable auprès de son supérieur et dès son plus jeune âge organise la chasse au communisme et à tout ce qui est étranger à son pays. Son sens inné de l'organisation, son expérience de bibliothécaire l'amène à créer un fichier colossal qui recense les personnes les plus dangereuses pour le pays. Il vivra avec sa dévote et très stricte mère jusqu'à ce qu'elle meurt. Elle était son soutien inconditionnel, son coach, sa conseillère. Il ne résistait pas à son autorité et ses principes et comme elle soupçonnait sans doute l'homosexualité de son fils, elle lui avait dit "je prèfèrerais un fils mort plutôt qu'une tapette" (daffodil en VO). C'est ainsi qu'il aima toute sa vie son alter ego, bras droit, adjoint et souffre-douleur Clyde Tolson mais que cette relation a toujours été tenue secrète donnant lieu à toutes les rumeurs.

Vous imaginez bien avec quelle impatience j'attendais de voir réunis enfin MON Clint et MON Leo ! C'était inespéré et ils l'ont fait. Mais pour leur voir faire des étincelles il me faudra encore attendre. Je mise tout sur leur prochaine collaboration car il semble que Leo soit de nouveau dans le prochain film de Clint "A star is born" avec Beyoncé comme s'il n'y avait pas suffisamment d'actrices !!! Ce film est décevant car il se déroule sous nos yeux avec beaucoup d'application certes, mais il manque le supplément d'âme qui en aurait fait le grand film qu'il aurait dû être. Car le thème et le personnage sont passionnants. La longévité de Hoover a son poste fait que son histoire couvre près de la moitié du XXème siècle. On aurait pu croire que pour nous, européens, la carrière de cet homme serait difficile à suivre. Mais le réalisateur la simplifie au maximum nous laissant découvrir sans qu'on ait à se faire des noeuds au cerveau que J. Edgar serait à l'origine de la police scientifique qui étudie chaque élément d'une scène de crime, de la classification des empreintes digitales. Il évoque la fameuse affaire de l'enlèvement et du meurtre du fils de Charles Lindberg alors héros national, sa haine de Martin Luther King qu'il menaça pour qu'il refuse le Prix Nobel de la Paix, ses écoutes téléphoniques, ses liens avec les stars d'Hollywood, son acharnement à démontrer l'homosexualité d'Eleanor Roosevelt mais aussi ses week ends et vacances aux frais du gouvernement... Un homme complexe, autoritaire, manipulateur, antipathique et pourtant séducteur, raciste, qui a accumulé tant de dossiers sur ses concitoyens qu'il en est devenu aussi puissant qu'intouchable et qui a vu défiler 8 présidents qui n'ont pas pu ou oser le déstituer... Bref, un pur "objet" de cinéma fascinant, presque too much pour être vrai. Hélas le parti pris des constants aller/retour entre les différentes époques, la lumière terne, les couleurs sépia et surtout les maquillages !!! font que le film laissent un arrière goût amer de semi ratage.

A ce titre, si je pouvais, j'encouragerais énergiquement Armie Harmer et Naomi Watts à intenter un procès à l'équipe des maquilleurs tant ce qu'ils ont sur le visage évoque davantage la mue de l'iguane qu'un quelconque fard. Leonardo est quant à lui beaucoup mieux servi avec son masque de vieil homme, même s'il ressemble du coup étonnamment à Phillip Seymour Hoffman.

On peut néanmoins reconnaître et apprécier que Clint Eastwood n'ait pas fait un film à la gloire de la bannière étoilée où toutes les aspérités du personnage auraient été gommées pour en extraire le patriote au service de son pays. Il semble qu'il ne condamne pas plus qu'il n'absout. Certains déploreront sans doute l'absence de point de vue, j'y ai vu moi, une neutralité vraiment rare dans le cinéma américain.

Il y a donc dans ce film Leonardo DiCaprio, acteur**** qui sait être et qui devient J. Edgar. Il s'oublie, se fait oublier et disparaît complètement derrière le personnage. Méconnaissable, épaissi, son regard bleu devenu noir et avec ses mesquines petites bouclettes gominées, il renouvelle et étend une nouvelle fois l'étendue de son talent, la maîtrise de son métier. Cet acteur de bientôt 40 ans étonnant, impeccable (que certaine s'obstine à ne pas apprécier... si si je vous assure !) n'a pas son pareil pour révéler et interpréter les ambiguïtés et les faiblesses d'un homme autoritaire qui se mettait à bégayer dès qu'il perdait ses moyens. L'acteur, extraordinaire à nouveau ne cherche à aucun moment à rendre ce personnage (qui ne l'est pas) sympathique pas plus qu'il n'en fait trop dans la vulnérabilité. La violence, l'intolérance, l'agressivité le plus souvent réprimées de son personnage, son homosexualité refoulée, son intransigeance à la limite du harcèlement avec ses collaborateurs... sont toute une palette d'émotions et de sentiments que l'acteur interprète jusqu'au vertige.

Commentaires

  • Ah, je l'attendais de pied ferme, cette chronique ! La mienne n'est pas pour tout de suite, je dois encore l'écrire et j'en ai quelques-uns en file d'attente...

    Je crois en gros que je suis d'un avis parallèle au tien, mais pas tout à fait identique. Pour moi, les quatre étoiles seraient pour Clint et Leo resterait à trois. Je m'explique: je l'ai trouvé très bon, ce quadra, mais pas aussi ébouriffant que j'avais pu l'espérer. Pourtant, je n'ai rien à lui reprocher, mais je me dis finalement qu'il a la grande chance de pouvoir tourner avec Clint et, en plus, qu'il se voit offrir un personnage en or massif. Cela ne suffit évidemment pas pour être crédible, mais ça donne une bonne base de travail pour quelque chose d'intéressant.

    Clint, lui, doit faire le boulot de direction d'acteur et de reconstitution. Ou au moins choisir les bons techniciens pour cela. Je crois qu'il y a plus de créativité de son côté, en tout cas. D'où l'étoile en plus.

    En un mot, j'ai vraiment le film et surtout pour cet aspect de neutralité que tu évoques. Je sens que Clint est plutôt du côté opposé aux abus de Hoover, mais qu'il accepte aussi de dire que son travail a été utile au pays. En France, ça donnerait une droite modérée, non-guéantiste. Aux States, ça me paraît encore républicain, mais pas néo-conservateur. Mais effectivement, à l'écran, ça laisse le spectateur d'interpréter les faits comme il en en envie. Et cette liberté que Clint nous offre, je dirais comme toi qu'elle est vraiment rare dans le cinéma américain. C'est pour ça, je crois, que j'aime autant Monsieur Eastwood.

    Après, ce que j'ai aussi beaucoup aimé dans ce film, c'est de tous petits détails. Efface cette partie de mon message si tu crois bon de préserver la surprise, mais j'ai envie d'en citer juste un parmi d'autres: le fait que Hoover raconte son histoire à plusieurs interlocuteurs (ça m'a laissé penser qu'il gardait aussi le contrôle là-dessus) et qu'il avait tendance, après leur avoir serré la main, à s'essuyer la paume - j'y ai vu la sueur moite au creux de la main de ses interlocuteurs. Le vieux lion aurait donc fait peur jusqu'au bout, y compris à ses proches collaborateurs...

    Je ne reviens pas sur le dossier Tolson. Là-dessus, le film parle BEAUCOUP mieux que tout ce que je pourrais dire "à chaud".

    Bref, merci Clint et vivement le prochain !

  • Gné ?
    Semi ratage ? et trois *** ? non mais Clint t'a prévenu qu'il avait toujours le flingue ou bien ?
    PS. Pour info, j'ai Fafa et Viggo, Ryan est dans l'arrière cour, Guillaume piaffe d'impatience et avec Ezra je me sens renaitre cougar. Donc Léo... je te le laisse, en grande dame que je suis.

  • Je peux témoigner qu'en sortant de la salle, il n'avait pas toute ces étoiles.
    Loin de là.....
    Mais le film a soit disant, un effet kiss cool.
    Et dans kiss cool il y a kiss (Léo) mais aussi cool (Clint).

  • Martin K : j'ai cru comprendre qu'aucun de ceux à qui il dictait ses mémoires ne lui convenait.
    Vivement le prochain de toute façon.

    Fred : j'ai pas tout compris le PS mais je vais creuser.

    hervé : et oui, comme il arrive parfois, ce film a eu un effet kiss cool... mais comme il s'agit de Clint et de Leo "ON" m'accuse de favoritisme.
    Il faut pourtant reconnaître que je n'ai mis que * à Hereafter for example.
    Et puis merde,
    d'ailleurs t'inquiète, c'est Jeannot qui aura l'Oscar

  • j'ai pensé que le côté salaud de Hoover était fascinant, que l'histoire d'amour faisait tâche,les aller-retours avec les flash back étaient confus voir inutiles(les parties avec les biographes),que le maquillage(un sosie de John Voight) de Dicaprio est meilleur que celui de Hammer(un oeuf tacheté) ou Watts(Watts avec une perruque moche et du latex voyant) et que la scène où Hoover se rend compte que Nixon est pire que lui était à la fois amusante et triste( car Hoover semblait très fier de détourner ou de corrompre les lois )

  • Oui il y a tous ces côtés fascinants qui me donnent envie de le revoir déjà.
    Le pauvre Hammer tu as raison ressemble à un oeuf de perdrix.
    Quant à Naomie, je trouve qu'elle a déjà des bajoues au naturel... là, c'est le pompon...
    Et que de farine !!! que de farine !!!

  • ce film n'est pas un chef d'oeuvre, mais ce qu'ont fait Georges Paul DiCaprio et Irmelin Idenbirken, lui, c'est le chef d'oeuvre... oh putain qu'il est bon !

  • Tu peux redire ça en français correct ?
    Qu'il est bon qui ?

  • Je témoigne aussi (anonymement) du fait que ce film n'avait pas cette note lorsque tu es sortie de salle... Je suis d'accord pour que Armie et Naomi intentent un procès...et d'accord pour dire que Leo est absolument incroyable...une fois de plus. Tu veux dire que "certaine qui s'obstine à ne pas l'apprécier" ne l'a même pas apprécié dans "Shutter island" (!!) ni dans "LEs noces rebelles". Est-ce possible?

  • Oui, Chère Anonyme,
    il n'avait pas cette note en sortant.
    ça m'arrive souvent depuis que je n'écris plus sitôt après avoir vu le film, de lui changer "sa note", en plus ou en moins d'ailleurs.
    Celui-ci je pense le revoir, demain peut-être !

    "Certaine" ne le supporte pas.
    Un point c'est tout.
    Elle le trouve "poupon".
    Elle n'aime pas sa ride du lion.
    Je suppose qu'elle ne trouve pas qu'il joue bien, bien que nous n'ayons jamais évoqué la chose.

  • Les anonymes sont bien traités ici. Je reviendrai.
    Je ne serais pas étonnée que ce J.Edgar gagne prochainement encore une étoile. On connaît ton objectivité en matière de Clint et de Leo. Si je notais, j'aurais mis 3 mais je ne note pas puisque je n'ai pas de blog, de toutes façons.
    J'espère que "Certaine" viendra s'expliquer. C'est bien parce que c'est elle. On lui pardonne...pour cette fois.

  • Qu'il est bon le Léonard de Capri !!!!!!!!!!!

  • LAnonyme : oui, malgré ton identité masquée, je te respecte.

    Jordane : bien dit !

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