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DJANGO UNCHAINED de Quentin Tarantino ****

Django Unchained : affiche

En 1858 alors que la guerre de sécession n'a pas encore commencé aux Etats-Unis, un ex dentiste allemand, reconverti en chasseur de primes débarque dans son drôle d'équipage : un chariot coiffé d'une dent brinquebalante. Il achète et affranchit Django, un esclave noir qui pourrait l'aider à retrouver les frères Brittle. En échange, il lui promet la liberté dès que les frères seront hors d'état de nuire, Django étant le seul à savoir à quoi ils ressemblent physiquement. Django veut de son côté mettre à profit cette collaboration pour retrouver son épouse Broomhilda dont il fut séparé en raison du trafic d'esclaves. Et sur ce point Schultz peut aider Django. Séduit par le zèle et les dispositions de Django à éliminer les criminels recherchés, Schultz propose une collaboration. C'est ainsi que Django va devenir le premier et sans doute le seul ex esclave noir chasseur de primes. Les choses se compliquent dès lors que les deux hommes retrouvent la plantation dans laquelle Broomhilda est détenue, celle du puissant et cruel Calvin Candie, régentée par le non moins abominable Stephen, homme noir, traître à la cause et dévoué corps et âme à son patron.
Ceux qui suivent ce blog depuis... bientôt 7 ans (en mars) à présent savent que j'ai été élevée depuis quasiment le berceau à coup de westerns et j'ai hanté les salles de cinéma dès l'âge de 5 ans. Même si je connais toutes mes princesses Disney sur le bout des doigts, ma madeleine à moi c'est le western. Genre que je chéris entre tous.

Hommage, renouvellement ou renaissance peu importe. Celui-ci est du grand art, un vrai film d'auteur unique en son genre, extravagant et singulier. Un film qui dévaste tout sur son passage et imprime directement dans la rétine et les oreilles des images et des sons mémorables. Un film libre, insolent et ambitieux.Tarantino nous rappelle une fois encore à quel point le cinéma peut être ouvert et TOUT se permettre, sans limite. Dans ces Inglourious Basterds, c'est par le cinéma qu'il offrait à Shosanna la possibilité d'une vengeance juive sur les nazis en éliminant purement et simplement Hitler et ses plus fidèles collaborateurs. Ici il donne à des esclaves noirs la possibilité de se libérer de leurs chaînes et des blancs tellement convaincus de leur supériorité (démonstration faite crâne en main par Calvin Candie que les noirs ont la "bosse de la servilité" hyper développée). Mais l'effronterie ne s'arrête pas là et Tarantino offre une petite vengeance allemande en permettant à un acteur et personnage allemand d'observer la cruauté des américains blancs sur leurs semblables. C'est assez savoureux de voir ainsi s'affronter l'érudition du Docteur Schultz (Christoph Waltz, une nouvelle fois splendide et orateur hors pair) face à l'ignorance un peu crasse parfois de ses concitoyens étasuniens !

Mais cette fois Tarantino ne refait pas l'histoire à sa sauce ketchup, pas plus qu'il ne nous livre un pensum indigeste et manichéen sur l'esclavagisme. Il n'y a pas d'un côté les gentils noirs contre les méchants blancs. Les personnages tarantinesques ont toujours suffisamment d'ambiguïté pour ne pas être ou tout blancs ou tout noirs. Ils ont toujours ce petit côté "basterd" qui les rend finalement plus humains donc plus cruels voire sadiques. Ainsi chacun a de bonnes raisons de se "servir" de l'autre pour arriver à ses fins. Django cherche comme nombre de personnages tarantinens à se venger alors que Schultz n'est que vénalité. Schultz n'hésite pas à tirer sur tout gêneur et commente ensuite son geste par une longue et implacable tirade explicative. Quant à Django, contraint de jouer le rôle improbable et inédit du noir chasseur de primes, il n'hésitera pas à assister à l'exécution, quasiment le martyre d'un de ses pairs pour convaincre. Cependant, il est évident que la complicité et la connivence de Schultz et Django évoluent peu à peu vers une amitié sincère, profonde et réciproque.

Le réalisateur ne se contente pas non plus de se contempler en train de filmer un grand western dans des paysages somptueux avec ralentis, musique comme toujours idéale, sa réalisation est ample et magistrale, il parvient à faire de son affaire de mecs plus opportunistes les uns que les autres une grande histoire d'amour. Car quel est le but ultime de Django sinon de retrouver sa douce et sublime Broomhilda ? Et, que d'aventures et de sang versé ATTENTION SPOILER, clic gauche sur la souris si vous voulez lire avant de l'entendre prononcer ces mots : "It's me baby !" ?

Alors bien sûr, c'est violent (très), bavard (très, très), mais aussi drôle (la scène du Ku Klux Klan est un sketche à mourir de rire !), très sérieux, délirant, extravagant, insensé. C'est du pur Tarantino, mais c'est plus et mieux encore que les autres fois. Dans quelle oeuvre cinématographique peut-on trouver un dandy allemand du far-west, un noir chasseur de blancs, un blanc sadique, une esclave noire qui s'appelle Broomhilda et parle allemand... une scène sublime où Schultz raconte à Django comment Siegfried héros wagnérien s'y prend pour retrouver sa bien-aimée Brünnhilde ?

Et forcément, et comme toujours la direction d'acteurs est irréprochable tout comme la jubilation évidente des acteurs à faire partie de l'aventure tarantinesque. Christoph Waltz est magnifique. On pouvait craindre au début un copier/coller de son personnage du nazi Lambda des Inglourious. Il n'en est rien et son personnage est beaucoup plus subtil puisqu'il évolue et l'acteur incroyablement sobre. Jamie Foxx est impérial à ses côtés. Samuel L.Jakson se fond admirablement dans le rôle du "nègre" renégat. Et Leonardo DiCaprio assume avec délectation son premier rôle de méchant irrécupérable. Aucune rédemption, aucun remords pour son Calvin Candie. Ce garçon est décidément bien l'un des plus grands acteurs actuels. La preuve ! Les Oscar l'ignorent à nouveau et se contenteront sans doute de lui offrir à 85 ans un Oscar pour l'ensemble de sa carrière où l'on découvrira les plus grands noms de réalisateurs et quelques chefs-d'oeuvre, dont celui-ci.

Commentaires

  • J'ai hâte vivement !!! Je suis presque sure d'aimer ! En plus Léonardo en méchant je veux voir ça tant je l'admire en tant qu'acteur !
    Bises
    P.S : je n'ai pas fait encore de billet sur L'homme qui rit mais ça ne saurait tarder par contre je ne l'ai pas aimé mais te remercie quand mm de m'avoir permis de le voir...

  • Si tu aimes Quentin, tu ne devrais pas être déçue.

  • Je viens de lire une excellente critique à son propos sur Télérama mais alors chez toi, c'est carrément du lourd ... 5 étoiles, mazette, on ne voit que rarement ça !!!

  • Oui j'ai lu la critique de Télérama. C'est pas tiède non plus.

  • J'arrive pas à lire le spoiler, ça m'énerve .. Je l'ai vu et j'ai été scotchée d'un bout à l'autre. Je n'ai pas vu passer les 2 h 45, c'est époustouflant. Le duo Candy-Stephen m'a tellement fichu la trouille que je n'avais même pas reconnu Samuel L. Jackson avant le générique ! On peut le revoir celui-là, on y trouvera toujours de la matière.

  • Ben c'est simple... suffit de cliquer gauche et de passer la souris !!!
    Je vais y retourner dès que possible, c'était trop bon.

  • Je vais rien lire.
    J'irai le voir le prochain week end
    Là, j'étais en Inde, puis j'ai fait un tour au Pendjab, et au Bangladesh et au Népal. C'était un poil loin de l'ouest sauvage.
    On ne peut être partout.

  • Les voyages forment la jeunesse.
    Merci d'être passée.

  • Dis-donc, tu es la première excellente critique que je lis sur ce film. Le reste, ça dit que c'est bien mais décevant. Du coup, j'ai hâte d'aller voir ça car je souis une méga fan de Quentin !

    Et note mon baptême de commentaire cinoche ici ! :-)

  • Kikidi du mal de Couenntine ??? Si tu aimes tu vas adorer !

    Je n'avais point noté que tu ne commentais pas cinoche mais alors arrosons la chose !

  • Bonjour Pascale, comme toi et Aifelle et quelques autres, je suis restée scotcher à mon fauteuil. Je ne me rappelais plus que Tarantino, c'était aussi bien (je me suis arrêtée à Kill Bill 1 que j'avais détesté). La scène du Kukluklan: hilarante en effet. La première scène d'introduction avec la rhétorique du Dr Shultz pas mal non plus. La réplique "Laissez Beethoven tranquille" m'a fait sourire. Et Leonardo Di Caprio m'a estomaquée. C'est son meilleur rôle depuis Titanic (selon moi). Bon dimanche.

  • Ah oui, elle nous cassait un peu les oreilles la soeurette avec sa harpe :-)
    Moi j'aime TOUT Tarantino je crois et TOUT Leo aussi. Donc, je suis comblée.

  • Itou Pascale, j'aime absolument TOUT Tarantino ........ mais pas TOUT Léo !

    Le garçon me touche dans Roméo et Juliette, un peu moins mais quand même dans Titanic. Il m'estomaque (quoique que Kate lui bouffe un peu l'écran) dans Noces Rebelles. Mais là où il touche à la perfection suprême, LA presta., c'est dans AVIATOR. C'est du grand art, pas forcément le film, mais bien ce qu'il y donne lui.

  • J'aime Leo depuis Blessures Secrètes et Gilbert Grape alors qu'il était encore tout minot.
    Je le trouve exceptionnel même dans les films ratés comme Basket Ball Diaries ou L'homme au masque de fer par exemple.
    Dans Noces Rebelles... je pourrais me passer en boucle la scène où il se lève le matin et que Kate est toute métamorphosée alors qu'il s'attendait à l'inverse de sa réaction. Je le trouve bouleversant dans Shutter Island et Les Infiltrés ! Bref... je suis accro.

  • je me suis mise doucement aux films de Tarentino -bêtement à cause du sang versé- mais celui-là est génial tout simplement , et j'ai adoré les effets de langue.
    Mais tout est bien et tout ce que tu dis est vrai
    allez tous voir ce film
    Luocine

  • Je ne suis pas très friande de l'hémoglobine qui gicle partout mais chez Quentin ça me fait rire !

  • Alors tu vas être gâtée pour cette année, Monsieur se paye le luxe d'un Tarantino - Scorcese et Luhrmann.

    Ah oui c'est vrai, j'oubliais Gilbert Grape. Et même Simples Secrets.

    Mais le problème avec ce garçon, c'est qu'on a l'impression que ses rôles sont faciles à interpréter. On le perçoit lisse.

  • TU le perçois lisse !

  • Hum .... suis pas la seule j'crois bien. Et j'ai bien écrit "perçoit" , ce qui veut dire que l'on se trompe sûrement.

  • Ben y'en a bien qui trouve que Butler et Statham sont beaux alors tous les égoûts sont dans la nature !

  • Je confirme du grand Tarentino.... Je n'ai absolument pas vu ces 2h40 passées....
    Je le place en tête de liste, à égalité avec Kill Bill...
    Quentin.... mon héros....

  • Quand on est tarantinophile on ne peut être déçu !

  • pas grand à ajouter : un film sublime et un Christoph Waltz fantastique

  • Ayé, vu !
    Pas le meilleur pour moi mais une réelle ampleur oui. Il se fait plaisir le Quentin.
    Juste sa violence gratuite et lourdingue qui commence à m'saouler. Trop c'est trop, même chez lui. Cela n'apporte rien à son film.
    MAIS sa direction d'acteur est brillante, tous sont parfaits et investis. Mention ultra spéciale à Léo. Je te rejoins Pascale, le meilleur acteur de sa génération, y'a pas photo (River n'étant plus là)(tu m'en diras des nouvelles quand tu l'auras vu dans tu sais quoi hein). Superbe presta de Léo en tout cas, il lui manquait bien un Tarantino !

  • J'aime la violence gratuite chez Quentin, j'ai l'impression d'être derrière de flingue et de dégommer. ça me détend.
    Ravi d'avoir une alliée pour défendre MON Leo. Merci.
    Pour River c'est pas fait... moi et les films sur petit écran :-(((

  • je viens de le voir avec trois mois de retard mais quel plaisir
    la maitrise de quentin
    il fait partager son amour de l art, la salle vibrait ( publicis très belle salle sur les champs elysees avec des sièges et un son à mourir !)
    léo et christopher extraordiaire... vivement une nouvelle rencontre( on a le droit de rêver)

  • Leoooooooooooooooooooooo ! Argggggggggh !

  • le meilleur film vu cette année.

  • oui il sera dans le top !

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