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SUR LE CHEMIN DE L'ÉCOLE

de Pascal Plisson ***21013965_2013091315071072_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Sans misérabilisme ni pathos, (un exploit) le réalisateur François Dypeyron suit le périple quotidien de quelques enfants du bout du monde pour qui aller à l'école est une épopée quotidienne.

Jackson, 11 ans et sa petite soeur Salomé vivent au Kenya. Chaque matin et chaque soir, ils parcourent seuls 15 kms à pieds au milieu de la savane et des animaux sauvages. Chaque jour, ils se lèvent à 5 heures pour entreprendre ces quatre heures de marche au péril de leur vie. Jackson a la charge, et c'est une de ses fiertés, de protéger sa petite soeur. Ils veulent apprendre car ce n'est que par l'instruction qu'ils se sortiront de leur condition misérable. Jackson veut devenir instituteur. Il veut aider sa famille, sa communauté, son pays. La force de caractère, la ténacité et la joie de vivre de ce garçon étreignent le coeur.

Zahira, 12 ans, habite dans les montagnes escarpées de l’Atlas marocain, et c’est une journée de marche exténuante qui l’attend chaque semaine pour rejoindre son internat avec ses deux amies. 22 kms de sentiers difficiles, tortueux, rocailleux. Les trois petites filles arrivent harassées au bord d'une route et tentent d'arrêter les rares camions ou voitures qui passent pour les rapprocher de la ville et leur éviter d'être en retard. Certains conducteurs refusent de les aider. Lorsque ses amies se découragent Zahira ne cessent de leur répéter que l'éducation est vitale pour elle et qu'elles l'obtiendront à ce prix.

Samuel, 13 ans, vit en Inde et chaque jour, les quatre kilomètres qu’il doit accomplir sont une épreuve parce qu’il n’a pas l’usage de ses jambes. Ses deux jeunes frères poussent pendant plus d’une heure son fauteuil roulant bricolé jusqu’à l’école. Et Samuel est extraordinaire lorsqu'il affirme "on arrive sur terre sans rien et on la quitte sans rien". Son but est d'être médecin et d'aider les handicapés comme lui.

Carlos a une dizaine d'années et sa toute petite soeur semblent mieux lottis puisqu'ils parcourent les plaines de Patagonie à cheval sur 18 kms pour se rendre à l'école. Mais les dangers, la rudesse du climat, la charge de sa soeur rendent cette expédition quotidienne difficile, hasardeuse.

Nous regardons ce film avec nos yeux d'adultes qui se sont ennuyés copieusement sur les bancs d'école, qui surprotégeons nos enfants et ne leur donnons sans doute pas suffisamment la valeur de l'instruction. Et on tremble pour eux, confrontés réellement au péril de leur vie à mille pièges et épreuves. Mais le réalisateur ne nous donne pas de leçon de morale. Il nous invite à suivre ces enfants craquants, irrésistibles, tellement résolus. Eux par contre vivent tout ça avec évidence et surtout l'insouciance, l'inconscience de l'enfance et néanmoins cette conviction, cet enthousiasme, cette certitude aussi qu'ils ne font pas ça pour rien.

Emmenez vos enfants sans hésiter voir ce beau film. Présentez leur ces enfants différents non pas pour leur dire à quel point ils sont chanceux et privilégiés mais peut-être pour leur (re)donner le goût d'apprendre, d'aller à l'école. Par ailleurs, le film est visuellement très beau, les paysages somptueux et peut se vivre comme une grande aventure.

Commentaires

  • Je suis allée le voir avec ma 12 ans et qu'est-ce qu'on a aimé! pas une seconde d'ennui, de l'émotion bien sûr mais aussi une joie communicative, un enthousiasme dans ces parcours, qui nous a fait ressortir de là le sourire aux lèvres. L'enseignante que je suis a évidemment été profondément touchée par le plaisir que représente l'école pour ces enfants, bien loin de mes ados blasés qui essaient d'envoyer des sms en cours ;-)
    sinon il me semble que Jackson veut devenir pilote?

  • Jackson l'évoque mais j'ai lu après qu'il voulait enseigner !
    Et c'est bien d'avoir emmené ta fille.

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