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ALL IS LOST de J.C. Chandor ***

ALL IS LOST de J.C. Chandor, robert redford, cinéma

On ne sait pas pourquoi cet homme est seul en mer

au large de l'Océan Indien à bord de son joli voilier. On ne connaîtra ni son nom, ni son métier, ni sa situation. A peine la lecture d'une lettre en voix off, vaguement testamentaire, nous renseignera sur la difficulté de réussir sa vie d'homme. On comprend donc que peut-être cet homme a voulu s'isoler pour faire le point. Mais son désir d'isolement va brusquement se transformer en épreuve de survie lorsque le bateau va heurter un container flottant à la dérive qui endommage considérablement le voilier. L'eau s'engoufre par une brèche énorme et le moment de sidération passé l'homme entreprend la réparation du bateau.

Calmement, tranquillement, il sauve ce qui est encore sauvable parmi les divers équipements et la nourriture puis colmate avec soin le trou béant. Après avoir écopé toute l'eau, le voilier se stabilise et se met à dériver. Privé de radio mais muni d'un sextant et d'une carte, l'homme établit jour après jour sa position et organise sa survie. Mais la nature est imprévisible et ne se laisse pas facilement dompter. On ne peut s'empêcher de penser à cette phrase d'une chanson de Renaud : "c'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme". Et ce que cet homme va endurer, les éléments qui se déchaînent en tempête, la chaleur accablante, le froid, les requins, est sans doute un condensé de tout ce qui peut survenir en mer. Chaque étape franchie rend l'épreuve de plus en plus insurmontable et lorsque l'homme est obligé d'abandonner, de regarder sombrer son voilier et se réfugier dans son canoe de sauvetage, on se demande comment il va pouvoir ne pas perdre tout espoir. 

Difficile à croire qu'avec cet argument : comment un homme tente de survivre seul à un naufrage, on puisse être aimanté à l'écran pendant deux heures. Et pourtant, pas une seconde d'ennui pendant cette lutte de tous les instants où l'homme ne prononcera qu'une seule parole, un  énorme "fuuuuuck !"

Il faut supposer que la vaillance et l'interprétation hors normes de Robert Redford y sont pour beaucoup. La réalisation et les belles images de ce huis-clos angoissant en pleine mer ne pourraient sans doute pas suffire à capter l'attention en permanence. L'acteur, sans un mot, sans partenaire, réussit la prouesse de nous faire ressentir avec son seul visage et ses attitudes tout ce qu'il est possible et imaginable d'éprouver dans une situation tellement désespérée, de la détermination la plus évidente au désespoir absolu, en pensant par l'inquiétude puis l'espoir et le découragement. Une performance.

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