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40ème FESTIVAL DU FILM AMÉRICAIN DE DEAUVILLE - 3ème et 4ème jours

THE BETTER ANGELS (compétition)

 
un film de A.j. Edwards
 
THE BETTER ANGELS
 
synopsis : Indiana, 1817. Une nation américaine, à peine âgée de quarante ans, qui se relève difficilement de sa seconde guerre d'Indépendance. Des hommes et des femmes qui, pour survivre, mènent une lutte sans merci contre la nature et les maladies. Tel est le monde que découvre Abraham Lincoln à sa naissance. Sur une période de trois ans, le film retrace l'enfance du futur président des États-Unis, sa famille, les difficultés qu'il a traversées et qui l'ont construit, la tragédie qui l'a marqué à jamais, et les deux femmes qui l'aideront à accomplir son destin.
 
 
Difficile de parler de ce film très beau, très lent, hypnotique même. L'image est parfaite, la musique sereine, le noir et blanc sublime... Tout est parfait sauf que j'ai eu l'impression de l'avoir déjà vu. Le rythme indolent et rêveur, les belles images, la voix off, les arbres démesurés et leurs feuilles qui balancent et nous bercent... Bref, on pense tellement à Malick que ça finit par être gênant pour le réalisateur. Je ne sais réellement expliquer pourquoi.
 
 
Qu'elle ne fut pas ma surprise de voir apparaître au générique en tout premier avant le nom même du réalisateur, celui de Terence Malick himself à la production. Alors on se demande lequel des deux copie l'autre. On a vite une petite idée quand on découvre que A.J. Edwards fut l'alter ego de Malick sur The tree of life et A la merveille les films ratés du Terrence à qui on pardonne tout parce qu'il y a des réalisateurs comme ça...
 
 
Rien de déshonorant à cela évidemment, au contraire, mais j'ai eu du mal à comprendre que le petit Padawan ne se démarque pas davantage du Jedi !!!
 
 
Par ailleurs les différences notables avec le récent Spielberg qui évoquait le même illustre personnage nous obligent à faire des recherches.


Sa maman, elle est morte ou elle est pas morte ?
 
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THE GOOD LIE (compétition)
 
 
THE GOOD LIE
 
 
synopsis : Inspirée de faits réels, l'histoire incroyable de quatre orphelins, survivants d'une attaque de leur village au Soudan. Ils parcourent près de 1 000 kilomètres à pieds pour rejoindre un camp de réfugiés des Nations Unies et survivre. Dix ans plus tard, ils gagnent le droit d'immigrer aux Etats-Unis à la suite d'un tirage au sort. Commence pour eux une nouvelle aventure extraordinaire, dans un monde inconnu et surprenant…
 
 
Un film qui m'a fait verser beaucoup de larmes. Et pourtant le réalisateur ne joue jamais avec notre hyper sensibilité en nous faisant un chantage affectif pénible. Il se contente de nous raconter une histoire. Et c'est bien  là sans doute la limite du film qui aura sans doute des difficultés à trouver une place dans un palmarès puisqu'il ne propose rien en matière de cinéma. Mais j'ai été transportée par l'histoire de ces quatre enfants (et ma voisine, pas moins !) qui parcourent plus de 1 000 kms à pieds pour atterrir dans un camp de réfugiés au Kénya et finir 13 ans plus tard par figurer sur une providentielle liste pour émigrer aux Etats-Unis. Ils sont accueillis (le mot est fort) par des gens qui manient l'"humanitaire" avec une désinvolture incroyable. Personne ne s'est préoccupé de savoir d'où ils viennent, pourquoi et qu'elle était leur vie. Et c'est sans discussion possible que la fille est séparée de ses trois frères.
 
 
Avec leurs traditions, leur savoir-vivre, leur éducation, leur politesse, leur douceur, leur gentillesse et leur pudeur qui les empêche de se plaindre jamais... ils nous renvoient à notre propre condition de nantis, égoïstes, individualistes. Ce sont nous les sauvages, mal éduqués.
 
 
Mais il n'y a pas que ça. Le film nous donne à voir une réalité désastreuse. Comment de tels massacres sont-ils encore possibles ? Dans quel monde de merde vivons-nous ?
 

Evidemment, je réalise la naïveté de mes propos et j'en ai entendu certains qui préféraient déserter le Festival tant ils trouvent honteux cette programmation !
 
 
Tant pis, j'assume.
 
 
Et pour finir le choix des quatre acteurs qui interprètent ces enfants perdus est absolument irréprochables. Ils sont incroyables, enfants comme adultes !
 
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UNCERTAIN TERMS (compétition)
 
un film de Nathan Silver
 
UNCERTAIN TERMS
 
synopsis : Lorsqu'il surprend sa femme avec un autre homme, Robbie quitte Brooklyn et décide de s'installer à la campagne chez sa tante. Cette dernière gère un foyer d'accueil pour adolescentes enceintes. Seul homme parmi toutes ces femmes, Robbie devient malgré lui l'objet de toutes leurs attentions… Il rencontre alors Nina. Leur relation se complique au fur et à mesure que Robbie se rapproche d'elle, et que leur amitié suscite la jalousie des autres jeunes filles. Tout en essayant d'empêcher Nina de commettre la plus grosse erreur de sa vie, Robbie se retrouve pris au piège d'un triangle amoureux, entre Nina et Chase, le père immature de son enfant.
 
 
Oulala !!!
 
Des jeunes filles enceintes travaillées par leurs hormones plus que par la difficulté de leur situation se mettent à frétiller (une déplorable chanson, scandée par une rappeuse nous signifie leurs désirs, en gros "lèche-moi la chatte !") lors de l'arrivée de Robbie, mari trompé qui vient se mettre au vert et aider tata !
 
Autant on comprenait que Lady Chatterley devienne ardente lorsqu'elle croise son homme des bois... autant on a du mal à imaginer que ce pauvre maigrichon et pas bien intéressant Robbie puisse attirer l'œil. Par ailleurs, Nina, fille intelligente et très adulte pour son âge, s'emploie à se rabibocher avec le géniteur de son futur enfant, une tête de con au piercing écoeurrant qui a moins de cervelle qu'un piaf. On essaie d'y croire mais on lâche en route.
 
Et la caméra à l'épaule finit par donner le tournis.
 
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WAR STORY (compétition)
 
un film de Mark Jackson
 
 
WAR STORY
 
 
synopsis : Photographe de guerre, Lee a passé une grande partie de sa vie dans les zones de conflits les plus meurtrières du globe. Plutôt que de retourner à New York après avoir été prise en otage en Libye et y avoir subi des sévices, elle choisit de se rendre dans un petit hôtel de Sicile pour s'isoler et évacuer à sa façon son « stress post-traumatique ». Elle y croise Hafsia, une jeune immigrée tunisienne qui cherche à tout prix à rejoindre la France, et qui ressemble à s'y méprendre à une jeune Libyenne que Lee a photographiée juste avant son enlèvement...
 
Oulala again !
 
La guerre produit des dommages collatéraux. Chez les photographes aussi.  Et chez Lee qui a assisté au meurtre de son ami,  photographe itou, ils sont maousses. On comprend, on serait perturbé à moins. Mais voir pendant une demi-heure l'actrice Catherine Keener s'enfermer dans sa chambre d'hôtel sicilienne, fermer les volets, les rouvrir, déplacer tous les meubles, s'obstiner à ne pas parler un mot d'italien, fumer, se promener, envoyer péter son entourage : c'est FATIGANT, pénible et on n'y croit pas une seconde.
 
 
Quand elle se met à suivre Hafsia (Hafsia Herzi toujours parfaite et impliquée) persuadée de reconnaître en elle une lybienne qu'elle aurait photographiée. On y croit pas plus. Je ne sais pas, ça tient peut-être au choix de l'actrice dont je me dis qu'elle n'a jamais dû quitter sa Floride natale, ou pas.
 
 
Ensuite les détails sur l'avortement d'Hafsia puis l'arrivée de Ben Kingsley en ex baroudeur à qui on ne la fait plus... m'ont agacée et donné aussi un peu envie de rire. Surtout Ben Kingsley qui la joue docte et aventurier ! Mdr, je vous dis.
 
 
Dommage car le réalisateur présent nous avait fait un joli discours très touchant sur son papounet présent dans la salle. J'espère que papounet a apprécié le travail du fiston. Pas moi.
 
 
Et moi qui disais tout à l'heure : "je suis plus indulgente pendant les festivals...".
 
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CAMP X-RAY (avant-première)
 
un film de Peter Sattler
 
 
CAMP X-RAY
 
synopsis : Une jeune femme s'engage dans l'armée afin de rompre avec ses racines rurales et s'ouvrir à de nouveaux horizons. Mais, à son corps défendant, elle se retrouve à Guantanamo Bay pour y surveiller les prisonniers djihadistes, et partager son quotidien avec d'autres soldats de son équipe tout aussi agressifs. Elle va alors entamer une relation particulière avec l'un des détenus…
 
Enfin un film pour sauver cette journée...
 
A Guatanamo les détenus ne sont plus encagés dehors, à genoux dans des combinaisons orange. Ils ont une cellule, accède à la lecture, au moins du Coran et sont surveillés jour et nuit, minute après minute par des militaires.
 
La relation qui s'établit entre la jeune geôlière et le détenu n'a rien d'une attirance immédiate, elle survient peu à peu et s'installe chez l'un et l'autre. Leur apportant sans doute quelques moments de vie dans cet univers carcéral déshumanisé. C'est sans doute trop beau pour être vrai mais on y croit. Les échanges plein d'étonnement et d'empathie, parfois drôles aussi (notamment dans l'obstination du détenu à vouloir obtenir le dernier tome des aventures d'Harry Potter) opposent deux mondes qui s'ignorent et tentent de se comprendre. Tour à tour c'est l'américaine puis le supposé terroriste qui se juge "le méchant" de l'histoire. Rien n'est aussi simple et manichéen.
 
Les deux acteurs, Kristen Stewart (dont, film après film, je deviens fan...) et Peyman Moaadi accomplissent des merveilles et nous embarquent dans leur relation au-delà du possible, au-delà du réel.
 
Quant au réalisateur, il finit par nous enfermer et nous faire ressentir sans discours, l'horreur de l'enfermement !
 
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ALEX OF VENICE (avant première)
 
un film de Chris Messina
 
 
 
ALEX OF VENICE
 
synopsis : Alex Vedder, une avocate spécialiste des questions environnementales et véritable bourreau de travail, se retrouve à devoir réorganiser sa vie lorsque son mari la quitte du jour au lendemain. Entre un père vieillissant qui aspire encore à devenir un acteur reconnu, une soeur excentrique et un fils d'une timidité maladive, Alex est désormais seule, sans personne sur qui compter, pour faire face aux catastrophes du quotidien, des plus triviales aux plus désopilantes…
 
 
Des historiettes de famille sans grand intérêt et interpréter dans un style "on est trop cool pour faire notre petit film indépendant". La scénariste nous annonce qu'il leur a fallu 6 ans pour pondre ce petit machin !!! Elle aurait mieux fait de nous dire 15 jours, nous aurions pu être plus indulgents...
 
 
Le summum est atteint lorsque l'avocate fait une plaidoirie larmoyante sur l'avenir de la planète que nous allons laisser à nos enfants et que c'est vraiment pas cool. Et qui se met à pleurnicher lorsqu'elle perd son procès... La sœur est une grande sauterelle, et la co-scénariste qui interprète le rôle s'est bien chargée de se l'écrire drôlement cool et d'arborer des tenus affriolantes pour affrioler...
 
 
Bref pas grand chose... Dommage pour Don Johnson vraiment formidable dans le rôle du papa qui commence à perdre le sens commun...
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J'ai aussi assisté à la conférence de presse de Ray Liotta et celle de Gregg Araki et fait de longues promenades solitaires et bienfaisantes les pieds dans l'eau...
 
Ma connexion ne me permet ni d'en dire plus ni de relire. Soyez indulgents...
 
See U.

Commentaires

  • Marcher les pieds dans l'eau à Deauville est un plaisir incomparable, qui détend très bien n'est-ce-pas ? J'ai bien lu ? le film sur les Soudanais dérange ces Messieurs-dames ? la réalité est trop moche pour eux ?

  • C'est pas un film de festival parce que le sujet est inattaquable...
    Bon !

  • Pas besoin d'être indulgent, il est super ce compte-rendu.
    L'histoire de The Good Lie a l'air vraiment intéressante!

  • Intéressante, bouleversante, révoltante !

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