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LOVEABLE

de Lilja Ingolfsdottir ***

LOVEABLE, Lilja Ingolfsdottir, cinéma, Helga Guren, Oddgeir Thune

Avec Helga Guren, Oddgeir Thune

Maria, séparée, deux enfants, ne cesse de croiser le très charismatique, charmeur et séduisant Sigmund.

Penser à lui, attirer son attention puis se faire aimer de lui deviennent une obsession de chaque instant. Sigmund finit par admettre que lui aussi ne peut plus se passer de Maria. Ils vivent une passion fusionnelle, rires, sexe et folie, se marient. Tout est tellement merveilleux que Sigmund aime instantanément les deux enfants qui ne sont pas de lui. Deux enfants supplémentaires et sept années plus tard, Maria épuisée par un quotidien mouvementé, désolée par une carrière en stand-by et les absences répétées de Sigmund pour son travail, craque, devient un reproche sur pattes et malheureuse comme les pierres. Sigmund ne résiste pas longtemps à cette agressivité permanente et finit par proposer le divorce. Maria s'effondre.

La première partie, la plus brève, ne laisse aucun doute, cette joie, cette lumière, cette insouciance, tout cet amour qui déborde de l'écran... cela ne peut durer. Une deuxième lui succède beaucoup plus tendue et éprouvante pour les nerfs : une incessante querelle, une scène de ménage permanente mais entre gens civilisés. Car même si Maria a bien du mal à tirer les vers du nez des raisons, émotions, sensations et sentiments de Sigmund, ces gens bien élevés tentent de discuter. Ensuite on assiste médusé à l'effondrement d'une femme amoureuse qui pleure, supplie, accuse, reproche et s'agite. On comprend son désespoir de perdre cet homme qu'elle aime tant mais j'ai vraiment été mal à  l'aise de voir que tout semblait être mis en oeuvre pour que tous les torts soient de son côté, qu'elle n'ait aucune circonstance atténuante, qu'elle frôle l'hystérie sans jamais se remettre en question et que l'homme en soit l'innocente victime... S'y ajoutent une relation très abîmée avec son impitoyable fille aînée et un règlement de comptes sans élégance avec sa mère. Maria semble être la bête à abattre incapable d'aimer et d'inspirer l'amour. C'est très "malaisant".

Heureusement cela s'arrange et même si l'homme du couple et de l'histoire reste relativement extérieur à la crise, l'introspection à laquelle accède Maria fait qu'elle se redresse et le spectateur aussi, recroquevillé qu'il était face à ce cruel jeu de massacre à la limite de la misogynie... La réalisatrice semble nous dire qu'il faut s'écrouler complètement pour réussir à comprendre d'où nous viennent nos colères et nos peurs (je vous aide, ne cherchez pas trop longtemps, maman n'est pas loin...) et peut-être se relever.

Une scène face à un miroir où l'étonnante actrice nous fait également face (j'en frissonne encore en y repensant) élève le film vers un moment incroyablement bouleversant. L'actrice Helga Guren qui peut être ravissante, très belle et presque laide l'instant suivant est impressionnante. D'une grande subtilité, elle nous fait ressentir la tempête émotionnelle qu'elle traverse et rend son personnage tantôt très antipathique tantôt infiniment touchant.

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