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LE GRAND DÉPLACEMENT

de Jean-Pascal Zadi **(*)

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avec Jean-Pascal Zadi, Reda Kateb, Lous and the Yakuza, Fadily Camara, Fary, Deborah Lukumuena, Alassane Diong, Claudia Tagbo

Le monde court à sa perte, il n'y a plus de place pour tout le monde sur terre ; il est donc grand temps de trouver un plan B et partir à la conquête d'une planète accueillante.

Une mission mystérieuse et secrète panafricaine réunit une équipe de scientifiques qui va être envoyée sur la planète Nardal afin d'évaluer si tous les africains pourraient y vivre. Avant le voyage qui doit durer plus de deux années, les futurs astronautes subissent un entraînement physique intensif et doivent aussi faire l'expérience de la vie en communauté. Ce qui n'est pas gagné car la personnalité des uns et des autres se heurte aux tempéraments et diverses convictions.

Après Tout simplement noir réjouissante et intelligente comédie parfois hilarante, faux documentaire avec sous texte politique où s'exprimaient toutes les nuances de noir, Jean-Pascal Zadi vise les étoiles. Peut-être un peu trop haut. Même si le phénoménal capital sympathie du bonhomme (acteur et réalisateur) incite à l'indulgence, peut-être faudrait-il qu'il sorte un peu de ce comique communautariste dont on ne sait pas toujours s'il faut en rire ou s'en désoler ("oh ben aujourd'hui on ne peut plus rien dire" affirme-t-il lui-même). Mais peut-être qu'en tant que franco blanche je ne peux tout comprendre.

Il faut néanmoins admettre que son film est plus que fréquentable et avant toute chose incroyablement beau visuellement. On sent qu'il a mis le paquet pour ne pas livrer un film bricolé (à la Gondry ou à la Dupieux (j'adore leurs bricolages)) et que tous les décors sont soignés pour figurer l'espace, le cockpit, la station orbitale et même la vie sur la planète étrangère (le beau sable rouge du désert semble-t-il). Quelques beaux moments également à noter en Côte d'Ivoire, pays d'origine des parents de JP dans la frénésie des rues d'Abidjan ou à la Fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix... monument qui me semble avoir tout de brutaliste (maintenant que je suis une spécialiste). D'ailleurs après le formidable Indomptables de Thomas Ngijol transposé au Cameroun, je suis assez enthousiaste à ce que les réalisateurs nous téléportent en Afrique et pas uniquement pour nous en montrer les aspects les plus sombres.

Hélas, le film finit par tourner un peu à vide. Evidemment je m'attendais à une plus grosse poilade. On a l'impression que le réalisateur se retient de ne pas aller trop loin et dès après le décollage, le film lancé à la vitesse de la lumière, ralentit, stagne et tourne en rond... pour finir dans un prêchi-prêcha naïf et utopique assez beau certes et déclamé avec enthousiasme et fièvre par la magnifique Fadily Camara mais ce final en mode United colors of Benetton ou Wakanda forever laisse perplexe. D'autant que le démarrage sur fond d'images d'archives démontrant la prédominance américaine et le désir de l'Afrique de s'en affranchir laissait augurer le meilleur. Mais JP choisit la farce, creuse peu ces personnages auxquels on ne s'attache pas.

Il reste donc un film léger certes mais nullement désobligeant.

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