Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13 JOURS, 13 NUITS

de Martin Bourboulon ***

13 JOURS, 13 NUITS, cinéma, Martin Bourboulon, Roschdy Zem, Lina Khoudry, Sidse Babett Knudsen, Nicolas Bridet, Yan Tual, Avant Stangel

Avec Roschdy Zem, Lina Khoudry, Sidse Babett Knudsen, Nicolas Bridet, Yan Tual, Avant Stangel

En août 2021 après 20 ans de présence (et de guerre) en Afghanistan, les américains quittent le pays.

Le dimanche 15 août les talibans entrent dans Kaboul, s'emparent du palais présidentiel (le président a fui...) et du pouvoir. Des milliers de kaboulien-ne-s cherchent à fuir en se précipitant vers l'aéroport. L'Ambassade de France est la dernière ambassade présente sur le territoire et des centaines d'afghans tentent de s'y réfugier. Le commandant Mohamed Bida (Mo pour les amis) policier chargé de la sécurité de l'ambassade en laisse entrer quelques centaines. Devant l'échec des différents plans d'évacuation il va devoir négocier avec les talibans, au prix de la désobéissance vis-à-vis de sa hiérarchie, l'évacuation de ces 500 personnes, aidé en cela par Eva une jeune franco afghane parfaitement bilingue qui lui servira d'interprète, membre sur place d'une ONG et qui cherche à fuir avec sa mère.

Après les films d'époque en costumes, Eiffel (bof), Les trois mousquetaires (très bien), Martin Bourboulon s'attaque à un événement récent humainement épouvantable qui n'avait pas eu un écho phénoménal lors de l'été 2021. Merci au cinéma de nous rappeler ces ignominies qui se déroulent sur notre bonne vieille planète tout comme l'avait fait l'excellente série en 6 épisodes Kaboul diffusée récemment sur Arte. Si la série (trop longue malgré ces quelques épisodes) s'éparpillaient un peu en multipliant les points de vue de trop de personnages, le film va à l'essentiel et nous immerge au coeur de l'horreur.

Le film est adapté du récit de Mohamed Bida 13 jours, 13 nuits dans l’enfer de Kaboul (Éditions Denoël) qui était présent sur le tournage et atteste de la proximité du film avec la réalité. Mohamed Bida n'est ni un surhomme ni un super héros mais il a mis toute son efficacité et son humanité au service d'hommes, de femmes et d'enfants en danger extrême en coordonnant dans la plus grande pagaïe l'opération Apagan.

Dès lors que des bus sont mis à disposition, il ne reste que quelques kilomètres à parcourir sous l'escorte fébrile et menaçante des talibans, pour rejoindre l'aéroport. Le réalisateur colle à l'action sans en rajouter. La situation est suffisamment dramatique et électrique pour nous faire trembler pendant presque deux heures. Aux personnages principaux de Mo et Eva (incarnés par Roschdy Zem et Lyna Khoudri : FORMIDABLES) s'ajoute celui d'une journaliste exceptionnelle, hors du commun interprétée par l'excellente Sidse Babett Knudsen.

On est souvent en apnée, horrifié par tant d'ignominie perpétrée par des humains sur leurs semblables. On s'interroge face à l'horreur et l'injustice d'avoir à tout quitter pour simplement survivre. Le film démontre l'abjection mais célèbre aussi l'humanité et le courage de quelques-uns, présents et dévoués aux autres.

Au vu des photos qui défilent à la fin on ne peut que constater la reconstitution parfaite réalisée par Martin Bourboulon.

Le bilan de l'opération Apagan est qu'elle a permis d'évacuer, entre le 15 et le , 2 834 personnes dont 142 français, 62 européens et 2 630 afghans. Parmi les afghans évacués, 47% étaient des femmes.

Il n'est pas inutile de répéter que le sort des femmes afghanes, emmurées vivantes dans leur pays, est sans doute le pire sur terre.

Écrire un commentaire

Optionnel