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DIEUMERCI ! on a tous un rêve de gosse de Lucien Jean-Baptiste **(*)

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Avec Lucien Jean-Baptiste, Baptiste Lecaplain, Delphine Théodore

 

A sa sortie de prison Dieumerci (c'est bien le prénom du héros) n'a qu'un rêve : devenir comédien. Mais s'inscrire à un cours a un prix qu'il a du mal à assumer malgré ses missions d'intérimaire.

Il ne peut rester en banlieue avec sa mère et s'installe dans une chambre d'un hôtel minable à Barbès. Pour passer le concours du Cours Ventura, Dieumerci doit travailler des scènes du répertoire avec Clément, un étudiant qui ne prend pas ces répétitions très au sérieux contrairement à Dieumerci. Et puis Clément s'avère vite être un boulet dont plus personne ne veut, ni sa petite amie, ni ses amis. Presque contraint, Dieumerci l'accueille dans sa petite chambre sans chauffage. On ne doute pas un instant que ce buddy movie sera le prétexte pour les deux garçons à s'apprécier après un temps d'adaptation et d'agacement puis à se soutenir en partageant les galères.

 

Que le film soit en grande partie prévisible n'est pas gênant et ne retire rien à l'immense plaisir qu'on prend à le voir. Il respire, transpire même la sincérité, l'honnêteté, la générosité et la douceur. Et si le rire pointe souvent il n'est jamais vulgaire. Et si l'émotion affleure parfois, on ne tombe jamais dans la misérabilisme. Les situations précaires des personnages, même secondaires (la prostituée qui envoie son salaire dans son pays d'origine, la danseuse ratée qui ne peut perdre son emploi de secrétaire...) sont suffisamment explicites sans qu'on ait besoin de nous faire un dessin et insister sur les difficultés.

 

Et pourtant l'acteur réalisateur évoque quelques thèmes graves, l'adversité, la débrouille, l'exploitation au travail, le racisme, les marchands de sommeil, et d'autres drames plus personnels et jamais il ne s'appesantit. Il a l'élégance aussi de ne pas s'obstiner à étaler les aspects les plus sombres de l'histoire. Ils sont évoqués en quelques mots.

 

Lucien Jean-Baptiste choisit d'être incurablement positif et si ça paraît un peu naïf à cette époque et dans ce monde cyniques ça fait surtout un bien fou et il serait dommage de se priver de cette bulle d'espoir et d'optimisme.

 

Il s'entoure d'un casting particulièrement brillant. Baptiste Lecaplain est très bien en double opposé de Dieumerci. Olivier Sitruk, si rare, et parfaitement à sa place dans le rôle du professeur de théâtre. Delphine Théodore, inconnue et jeune talent à suivre de près, tellement juste et convaincante tant dans le comique que l'émotion. Firmine Richard toujours craquante en Marie-Thérèse des îles. Michel Jonasz drôle en avocat SDF et Jean-François Balmer dont la voix est toujours pour moi synonyme de frissonS !

 

Lucien Jean-Baptiste, décidément très bon directeur d'acteurs, s'offre une bien belle partition et n'hésite pas, sans jamais forcer le trait ni recourir à un humour facile, à être l'interprète d'Agnès de l'Ecole des Femmes et Juliette de Romeo et Juliette. Son interprétation impeccable est magnifique.

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