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THE ASSASSIN de Hou Hsiao Hsien

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Synopsis : Chine, IX siècle. Nie Yinniang revient dans sa famille après de longues années d’exil.  Son éducation a été confiée à une nonne qui l’a initiée dans le plus grand secret aux arts martiaux. Véritable justicière, sa mission est d'éliminer les tyrans.

A son retour, sa mère lui remet un morceau de jade, symbole du maintien de la paix entre la cour impériale et la province de Weibo, mais aussi de son mariage avorté avec son cousin Tian Ji’an. Fragilisé par les rebellions, l'Empereur  a tenté de reprendre le contrôle en s'organisant en régions militaires, mais les gouverneurs essayent désormais de les soustraire à son autorité. Devenu gouverneur de la province de Weibo, Tian Ji'an décide de le défier ouvertement. Alors que Nie Yinniang a pour mission de tuer son cousin, elle lui révèle son identité en lui abandonnant le morceau jade. Elle va devoir choisir : sacrifier l'homme qu’elle aime ou rompre pour toujours avec  "l'ordre des Assassins".

 

Comme peut-être la plupart d'entre vous, je n'ai pas un master et encore moins un doctorat en sinologie appliquée, de fait je me trouve fort aise de lire le synopsis ci-dessus. J'aurais sans doute dû le lire avant d'aller voir le film, cela m'aurait peut-être permis de ne pas avoir l'air d'une poule qu'a trouvé un couteau pendant la projection. En effet, je vous l'avoue tout de go -ah ah ah- je n'ai strictement RIEN compris à ce qui se passait sur l'écran.

 

Si vous vous étonnez de ne pas voir les traditionnelles étoiles près du titre là haut ce n'est nullement parce que je n'ai rien compris... il me faut toujours un temps d'adaptation pour me dire "bon sang mais c'est limpide bien sûr" quand je re re re re... vois Inception, Mullholand Drive, Memento etc... non, s'il n'y a pas d'étoiles, c'est que je ne peux en mettre ***** bien que ce film m'ait assassinée par sa beauté et que je ne peux pas plus lui accoler °°° bien que je m'y sois ennuyée comme un rat mort, m'obligeant à changer plusieurs fois de position sur mon fauteuil pour ne pas m'effondrer, ce qui d'ordinaire est rédhibitoire pour un film.


Ce qui m'a attirée c'est d'abord que le cinéma asiatique, j'en raffole. Et puis, l'affiche, et puis le titre et puis Hou Hsia Hsien si rare et donc si précieux. Rien depuis son délicat Voyage du ballon rouge. Forcément ça intrigue et ça rend curieux.


Comme il est difficile de parler de ce film, il paraît même qu'il faut le voir deux fois mais je ne sais si j'en aurais la force, je vous invite à lire un morceau de critique qui vous donnera peut-être une vision plus précise. Jean-Nicolas Schoesser de je ne sais plus quel canard dit : "
Difficile alors à théoriser, insurmontable montagne critique tant il appartient à ces films de rien, sédimentant par couches successives les potentialités expressives du medium en un poème visuel éblouissant, The Assassin a la patience des grandes œuvres, appelant à la subjugation. Hypnotisante mélopée, une incantation : récit d’un voyage voguant vers la grâce". Nous voilà subitement éclairés n'est-il pas ? Ils me font rire ces intellos, je peux pas m'empêcher.

 

L'héroïne de l'histoire est d'une beauté "à faire trembler les murs de Jéricho", elle est muette aussi. Ah non, à un moment elle dit (ATTENTION SPOILER !) : "l'oiseau bleu c''est la nonne". Disons qu'elle est pas bavarde et comme elle est sublime et qu'elle vole sur les tuiles, entre les arbres,

the assassin de hou hsiao sien

au travers des toits des maisons sans faire plus de bruit qu'un souffle, cela lui confère une aura, un mystère... 'fin, le truc en plus que les autres n'ont pas. Vous ne me croyez pas ? Ben regardez tiens si je vous mens :

 

the assassin de hou hsiao sien


En plus elle a quarante ans IRL bitch, ce qui prouve une fois de plus qu'on est pas tous égaux ! Ou alors qu'ils ont de bonnes crèmes anti-rides à Taïwan. Ce qui est consolant c'est qu'elle a un nom de klébar, bien fait pour elle. Shu Qi elle se nomme.

 

Qui plus outre, et non des moindres, elle a un costume qui lui donne une classe internationale. Comme elle a également tendance à se déplacer au ralenti, je vous dis pas l'allure top moumoute.

the assassin de hou hsiao sien

Au bout d'une demi-heure, alors que je ne savais toujours pas trop qui était qui ni pourquoi et comment ils s'en voulaient tant les uns et les autres, bien qu'il y ait eu un encadré de prégénérique, mais sorry Hou, je ne l'ai pas appris par cœur, je décidai de profiter du spectacle et basta. Sauf que c'est looooong comme un jour sans pain de suivre un film sans scenario. Enfin si, la fille elle doit tuer un gars qui était son cousin. Ils auraient dû s'épouser mais par un coup du sort ils n'ont pas pu. Ce qui n'est pas plus mal pour la descendance sans vouloir être défaitiste, mais on a vu ce que ça a donné chez les Bourbon par exemple. Surtout que le cousin ne s'est pas privé pour épouser une beauté locale et qu'ils se multiplient comme des petits pains.

 

Donc parfois, en pleine forêt, des cavaliers noirs poursuivent d'autres cavaliers noirs. Ils sont très énervés et s'entretuent. Pourquoi mais pourquoi tant de haine ? Quant à notre Dame Noire, chaque fois qu'elle se trouve en présence de son cousin, elle y arrive pas. Elle a la lame facile mais l'âme trop sensible. Il faut dire qu'il est beau gosse le Tian Ji'an et qu'il y a de quoi ne pas vouloir gâcher la marchandise.

the assassin de hou hsiao sien

 

Mais ça énerve beaucoup la nonne taoïste qui n'a de toute façon jamais l'air commode même quand elle pourrait être contente. Elle semble dire "ça sert à quoi que je me sois crevée la paillasse à t'enseigner les arts martiaux si tu fais ta mijorée dès qu'un velu se pointe à l'horizon ?" C'est vrai quoi on la comprend. On sait que ces gens là n'ont qu'un élève tous les 25 ans et s'ils se plantent, ça la fout mal vis-à-vis de la hiérarchie. 

the assassin de hou hsiao sien

Mais la Yinniang n'en a strictement rien à battre. Elle retrouve sa mère qui ne l'a pas vue depuis des lurettes. Elle n'est pas émotive la daronne et tout ce qu'elle trouve à faire c'est raconter à sa fille une histoire de jade coupée en deux qui la fait pleurer. Merci et bravo la famille ! Du coup, Yinniang prend un bain au ralenti avec du poivre dedans et des fleurs aussi.

 

Tout soudain au milieu de toute cette lenteur, une scène de ouf qui fait grave sursauter. Des filles dansent en rigolant comme des sottes et même le beau cousin est invité à danser après avoir joué du tambour. Puis sa femme prend feu. (ATTENTION SPOILER !) C'est sûrement qu'elle est enceinte. Chut faut pas le dire. Elle simule ses menstrues avec du sang de poulet.

the assassin de hou hsiao sien

 

Bon allez, assez chahuté. La beauté de ce film dépasse l'entendement et heureusement subjugue à chaque image. Chaque paysage, chaque intérieur est une splendeur et donne envie de se téléporter à l'intérieur, mais sur ma vie, ça se paie cher la beautitude des choses !

 

the assassin de hou hsiao sien

Commentaires

  • T'inquiète, le gars qui dit "sédimentant par couches successives les potentialités expressives du medium en un poème visuel éblouissant", il a rien capté non plus.
    Tsé qu'en fait, ben les murs de Jéricho n'ont apparemment jamais tremblé, en vrai ?

  • N'empêche la sedimentation d'un film, ça en jette !
    Et pour Jéricho, je voulais juste citer Michel Sardou et j'ai hésité entre "à faire pâlir tous les marquis de Sade et Jéricho..

  • Ah, mais Sardou ne sait sans doute pas tout. (Et cette citation est plus classe que celle de Sade).

  • À la décharge publique de Michel (c'est l'année des Michel non ?), il dit "à faire trembler les murs de Jéricho" et moi je comprends que c'est une éventualité pas que ça a eu lieu.

  • Je te fais confiance, j'ai une connaissance gruyérique du répertoire de Michel Sardou et je n'ai pas le contexte.

  • J'écrivais à propos de la beauté de l'actrice et paf, le chien, cette phrase Sardouesque s'est imposée. Dingue, comment les grands philosophes s'imprègnent en nous.

    Et rien sur le nom de klébar ??? :-(

  • Ah si, Shu Qi ça sonne clébard aussi dans ma tradition familiale, mais pas que, car l'un de mes parents (je ne sais pas lequel, peut-être que la responsabilité est partagée) avait pourvu la discothèque de plusieurs chef-d’œuvres de 45 tours du duo Shuky et Aviva (https://www.youtube.com/watch?v=f6eUN3rtUFk) oui c'est bien pour faire une compil avec Sardou.

  • OMG la compil' de l'enfer. Brusquement ma vie a défilé. Je m'en souviens.
    Toi t'étais pas née, mais moi je les ai vu naître en direct live :
    Oh purée le clip pastel !!!

    Mais je crois que c'est avec ça qu'ils s'étaient fait connaître les Sonny and Cher du pauvre...
    https://youtu.be/i5gdnkgkSPg

    Elle n'a pas changé https://youtu.be/_0Hg3sz-tkI

  • On n'est pas tous égaux !
    Non effectivement c'était des souvenirs de jeunesse de mes parents, mais tant qu'à faire tourner les vieux disques je préférait Abba ou Salut Les Copains à tout le revival folk celtico-médiéval ou Jean Ferrat.

  • Je dois avouer que pour la 1ère fois j'ai failli m'endormir en lisant cette critique qui n'en est pas une d'un film que je n'irai probablement jamais voir et qui m'a paru aussi longue que le film visiblement.
    Mais j'ai tilté sur le IRL. IRL ??!! J'ai eu beau me creuser les méninges, impossible de trouver. Je cherche sur mon ami Google qui me dit Indice de Référence des Loyers ???!! Mais j'ai fini par comprendre.
    Donc IRL je suis vraiment HB (Has Been quoi !)

  • S'endormir en me lisant ??? Tu mériterais que je ne te dise pas que IRL = In real life. Mais comme t'es HB,j'ai pitié.

  • Ton billet m'a fait glousser de rire ! Et il m'a confortée dans l'idée que j'avais pu me faire du film après avoir comparé diverses critiques ... Je reverrai plutôt Tigre et Dragon, ou bien Hero.

  • Si tu veux voir des combats au ralenti dans les bambous vaut mieux aller voir ailleurs effectivement.

  • Ton billet tombe à pic, j'étais presque prête à y aller ... Comme on dit dans ma campagne, "la beauté ça se mange pas en salade", ça suffit pas à faire un film. J'avais cru comprendre en lisant Télérama que le scénario n'était pas limpide, mais là, je passe mon tour.

  • Même la beauté qui fait trembler les murs de Jéricho ne se mange pas en salade.
    (Ok, je sors).

  • Moi j'ai foncé comme un seul homme pensant voir une espèce de thriller moyen ageux ! C'est sûr, faut pas y aller au moment de la digestion !

  • Alors là je passe ce film, rien que voir la bande-annonce m'endort déjà...

  • Tiens je vais la regarder pour voir si elle reflète bien l'ambiance !

  • Ah ouais c'est ouf, ils ont réussi à condenser en 2mn30, les 2mn30 d'action... Trop fort !

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