FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM POLICIER DE BEAUNE 2016
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L'AFFAIRE MONET (The Forger) de Philip Martin IV ***(*)
Avec : John Travolta, Christopher Plummer, Tye Sheridan
Synopsis : Trois générations de voleurs, le grand-père, le père et le petit-fils, font équipe pour un dernier gros coup...
Il ne s'agit pas simplement de trois générations de la même famille qui entreprennent un coup. Au départ Ray est en prison. Bien qu'il ne lui reste que quelques mois à tirer, il fait appel à Keegan, un truand au bras très très long qui lui donne la possibilité de sortir et le met par conséquent face à une dette qu'il n'a plus que le choix d'honorer.
Ray rentre chez son père qui vit avec son fils Will, un ado. L'ambiance n'est pas à la fête et chacun s'étonne que Ray ait décidé de sortir si près du but. Je ne révèlerai pas la raison qui a initié cette décision, on la découvre et on la comprend peu à peu. Elle est belle et douloureuse.
Pour payer sa dette colossale Ray accepte un vol de tableau dans un musée, mais comme les titres l'indiquent (Monnet/Faussaire), il va aussi devoir en réaliser une copie sous l'œil émerveillé de son fils.
On suit donc plusieurs histoires, la copie d'un tableau, l'organisation d'un hold-up, le hold up, mais aussi l'évolution des relations entre des pères et des fils, et le réalisateur a le talent de les maîtriser toutes et de n'en abandonner aucune en route. Et c'est beau.
J'avoue que la surprise fut grande. Je m'attendais à un petit polar gentillet, je me suis retrouvée, la larme à l'œil devant un beau mélo. Le trio de garçons fait un job formidable. Christopher Plummer en papy rangé des voitures rajeunit à l'idée de reprendre du service. Tye Sheridan dont je ne me lasse pas de dire, de constater qu'il me rappelle Leo à ses débuts. La même intensité, les mêmes bons choix de films. Ici encore il est époustouflant. Et surtout John Travolta qui peut devenir hyper violent mais complètement gâteux dès lors qu'il s'agit de sa progéniture et totalement crédible et craquant lorsqu'il se transforme en bon Génie capable d'exaucer trois vœux...
Pourvu qu'il sorte en salle !
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APPEL INCONNU (EL DESCONOCIDO) de Dani de la Torre ***(*)
Avec Luis Tosar, Javier Guttérrez, Goya Toledo, Elvira Minguez
Carlos, un directeur de banque, commence sa journée en conduisant ses enfants à l’école, ce qui n'est pas son habitude. Il n'aurait pas dû. En route, il reçoit l'appel anonyme d'un inconnu qui lui annonce qu’une bombe a été placée sous chaque siège et qu’il n’a que quelques heures pour réunir une somme d’argent colossale avant que la bombe n’explose…
Comment expliquer à ses enfants casse-burnes qui ne font que se chamailler dans la voiture, qu'il ne peut pas s'arrêter, se lever du siège déclencherait la bombe, les laisser à l'école et qu'il doit régler certaines affaires au téléphone ?
Je me suis vraiment demandée comment le réalisateur allait tenir 1 h 40 avec un type dans une voiture avec deux moutards et un téléphone ! Et bien c'est amplement réussi et haletant du début à la fin sans une seconde d'ennui, avec des retournements de situation, des revirements, des imprévus et un suspense qui ne faiblit jamais.
Luis Tosar assure et perd de sa superbe à mesure qu'il s'aperçoit qu'il a sans doute été un salaud dans son boulot et que finalement la vie de ses enfants est plus précieuse que sa réussite. Simpliste ? Peut-être, mais foutument efficace.
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BRAQUEURS de Julien Leclercq ***
Avec : Sami Bouajila, Guillaume Gouix
Synopsis : Yanis, Eric, Nasser et Frank forment l’équipe de braqueurs la plus efficace de toute la région Parisienne. Entre chaque coup, chacun gère comme il peut sa vie familiale, entre paranoïa, isolement et inquiétude des proches. Par appât du gain, Amine, le petit frère de Yanis, va commettre une erreur... Une erreur qui va les obliger à travailler pour des caïds de cité. Cette fois, il ne s'agit plus de braquer un fourgon blindé, mais un go-fast transportant plusieurs kilos d'héroïne. Mais la situation s’envenime, opposant rapidement braqueurs et dealers…
Yanis le chef, charismatiquissime Sami Bouajila, assure une vie prospère à sa famille même si sa mère condamne ses activités et refuse de le voir. Mais ces braqueurs menaient presque une vie pépère jusqu'à ce que le petit frère un peu bas du bulbe se prenne pour Scarface. Les méchants savent d'ailleurs où ils doivent frapper et s'en prendre à la famille de Yanis va le mettre très en colère.
Violent, cruel et efficace le film fonce à toute berzingue vers une issue qu'on redoute car comme souvent, on n'arrive pas à souhaiter que ces truands/braqueurs se fassent prendre. Et puis Sami Bouajila et Guillaume Gouix... on en redemande !
Date de sortie le 4 mai 2016
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LEA de Marco Tullio Giordana ***
Avec Vanessa Scalera, Linda Caridi, Alessio Pratico
Synopsis : Lea a grandi dans une famille criminelle en Calabre. Le père de sa fille Denise est aussi membre de la mafia. Lea aspire cependant à une vie différente pour sa fille, sans violence, ni peur ni mensonge. Elle décide de coopérer avec la justice, pour bénéficier du régime de protection des témoins et ainsi tenter de s'enfuir... Inspiré de l'histoire vraie de Lea Garofalo, le combat d'une femme pour échapper à la mafia.
Comme chaque fois que je vois un film inspiré d'une histoire vraie, je suis allée me renseigner sur la vraie vie de Lea Garofalo. Son calvaire a été encore plus dramatique et éprouvant que ce que nous montre le réalisateur. La mafia calabraise ou 'Ndrangheta a pour mot d'ordre la vendetta, et c'est une des organisations criminelles les plus dangereuses au monde, c'est dire si Lea qui s'y est opposée héroïquement a mis sa vie en péril. Et la voir pendant des années et des années changer de planque, tout quitter dans la minute en embarquant sa fille est éprouvant, révoltant. Aujourd'hui, c'est au tour de sa fille Denise qui l'a toujours soutenue et a repoussé son père qui l'assure pourtant de son amour, d'être en danger.
Cela fait vraiment peur. L'histoire de Lea a fait grand bruit en Italie où elle est considérée comme une véritable pasionaria de la cause des femmes soumises aux hommes de cette organisation de barbares.
Ce film est uniquement passé à la télé italienne et le réalisateur, présent, était ravi et surpris qu'il sorte en salle en France. Mais finalement, il ajoute que les français ont toujours été très enthousiasmés par son cinéma.
Date de sortie le 6 juillet
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TO STEAL FROM A THIEF de Daniel Calparsoro ***
Avec Luis Tosar, Raul Arévalo, Rodrigo De la Serna
Synopsis : Un matin pluvieux, six hommes armés et masqués attaquent une banque à Valence. Les braqueurs semblent avoir une mission simple et précise : vider le plus de coffres-forts possible avant de s’échapper par un tunnel. Mais l’opération pourrait bien prendre une dimension politique et éclabousser le gouvernement en place. Le directeur de cabinet de la présidente découvre en effet que son propre parti a commandité le braquage dans l’espoir de mettre la main sur des documents compromettants, enfermés dans un des coffres forts de la banque. Les pluies torrentielles qui s'abattent sur la ville ayant inondé l'accès au tunnel, les braqueurs décident de tout mettre en œuvre pour parvenir à s’échapper sans que personne ne découvre le contenu secret du coffre n° 314...
Sans doute le premier de braquage contrarié par le dérèglement climatique.
Un petit air de déjà vu à cause notamment d'Inside Man de Spike Lee auquel il fait fortement penser. Mais c'est quand même de la belle ouvrage avec ce qu'il faut de personnages caricaturaux dont l'inénarrable bas de plafond, forcément drôle. Et beaucoup de suspense.
Et puis Luis Tosar, une fois de plus assure grave.
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LES ENQUÊTES DU DÉPARTEMENT V : DÉLIVRANCE de Hans Petter Moland ***
Avec : Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Pål Sverre Valheim Hagen
Synopsis : Une bouteille jetée à la mer, repêchée et oubliée dans un commissariat des Highlands. A l’intérieur, un appel au secours écrit en lettres de sang et en danois. Lorsque le message échoue au Département V de la police de Copenhague, chargé des dossiers non élucidés, les années ont passé... L’imprévisible Carl Mørck, Assad, son assistant syrien au flair infaillible, et Rose, leur secrétaire, vont-ils prendre au sérieux ce SOS ?
Bien sûr qu'ils le prennent au sérieux, et comme toujours, l'enquête du Département n'y va pas avec le dos de la cuillère avec son lot de révélations sordides, d'ambiances crasseuses et de personnages ignobles. Evidemment c'est d'autant plus révoltant dès lors qu'il s'agit d'enfants et que le vilain est interprété par Pål Sverre Valheim Hagen au physique d'ange vénéneux. Ne lui confierait-on pas ses enfants ?
Il était déjà un méchant d'anthologie complètement barré dans In order of disappearance découvert également à Beaune il y a deux ans.
Date de sortie 5 mai 2016 en e-cinéma. Rrrrrrrrrrrrrrr !
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COP CAR de Jon Watts
Avec Kevin Bacon, James Freedson-Jackson, Hays Wellford
Synopsis : Deux jeunes garçons se baladent dans la campagne en quête d’aventure. Ils vont vite la trouver grâce à une voiture de police abandonnée. Les clés sont dessus et ils partent faire un tour, totalement inconscients de la situation… Les choses vont prendre une tournure encore plus inattendue lorsque les enfants découvrent qu’il y a quelque chose dans le coffre et que le shérif véreux du coin veut, quel qu’en soit le prix, récupérer sa voiture volée…
On comprend que le flic soit très énervé de ne pas retrouver sa voiture là où il l'avait garée car le colis qu'il transporte risque de lui attirer pas mal d'ennuis. Mais c'est tellement aberrant d'un bout à l'autre que je me suis fermement ennuyée et ai eu grand hâte que ça s'arrête. Cela est dû notamment aux deux moutards d'une dizaine d'années mais dont l'âge mental doit avoisiner les 18 mois. En plus de jouer comme deux savates, on a du mal à croire que tous bouseux qu'ils sont et qui finiront sûrement Texas Rangers à la frontière, ils ne se rendent pas compte que ce qu'ils sont en train de faire est complètement con. Le film est à leur image. Et Kevin Bacon fait pitié.
Next.
Date de sortie 20 avril 2016 en DVD, on se demande pourquoi !
Commentaires
Luis Tosar est partout, dis donc! Dommage que ses films ne sortent pas toujours chez nous...
Pour ce qui est du huis clos en voiture avec un téléphone, Steven Knight avait fait encore plus fort avec "Locke", où Tom Hardy était en solo tout le long du film!
Oui c'est un acteur incroyable (malgré ses sourcils !!!).
Oui j'ai vu Locke, une heure et demi seulE en voiture avec NOTRE Tom... LE bonheur !