Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM POLICIER DE BEAUNE 2016 - LE PALMARÈS -

Je prends enfin le temps de vous commenter brièvement les films que j'ai vus à Beaune. Comme il se trouve que pour une fois je suis entièrement d'accord avec les prix qui ont été remis, je commencerai par vous parler des films primés. Et également dans l'ordre de mes préférences.

festival international du film policier de beaune 2016 - le palmfestival international du film policier de beaune 2016 - le palmfestival international du film policier de beaune 2016 - le palmun heros allemand de lars kraume - diamant noir de arthur harari,festival international du film policier de beaune 2016 - le palm

 

 

LE GRAND PRIX et LE PRIX DE LA CRITIQUE

MAN ON HIGH HEELS de Jang Jin (Corée du Sud) ****

Avec : Cha Seung-Won

festival international du film policier de beaune 2016 - le palm

Synopsis : Ji-wook est un policier endurci bardé de cicatrices, prêt à tout pour arrêter les criminels qu’il poursuit, et tout particulièrement Heo-gon, un membre de la mafia connu pour sa cruauté. Sa jeune collègue, Jang-mi, traque, elle, un violeur en série et tombe peu à peu amoureuse de Ji-wook. Sans savoir que celui-ci ne nourrit en fait qu’un seul désir : celui de devenir une femme…

Difficile en effet de résister à ce film qui s'ouvre sur une scène d'anthologie d'une violence inouïe mais à l'humour décapant. Le personnage insaisissable et taiseux, seul contre 11 hommes, armé d'un révolver qui ne contient que 6 balles décide de jeter son arme dans un bac à glaçons et de les affronter à mains nues. Pour lui quelques ecchymoses de plus alors que tous les autres restent au tapis comme on s'en doute. C'est beau, chorégraphié, excitant, en un mot coréen. Le chef de Ji-Wook ne le félicitera pas d'être venu à bout des méchants mais lui reprochera au contraire de s'en sortir indemne, ce qu'il a beaucoup de mal à justifier auprès de sa hiérarchie. Hilarant et totalement inattendu.

Coréen je vous dis car il ne manque pas non plus la pluie battante et le beau ballet des parapluies noirs déjà vu ailleurs mais dont on ne se lasse pas. Et qui donne lieu à une autre scène anthologique où notre héros parapluie en main, affronte à nouveau un nombre incalculable de gugus. "Et il n'a même pas reçu une goutte d'eau" dira la voix off.

Mais il n'y a pas que l'esthétique, la  musique, le savoir-faire qui enthousiasment ici. Man on high heels c'est aussi la traque implacable des méchants par un flic impassible et d'une beauté à vendre son âme au diable. Et pas uniquement, car cet homme qui apparaît dès la première scène (très drôle aussi) totalement nu (avec juste une serviette là où on ne peut poser les yeux) exhibant ainsi un corps plus que parfait, cache depuis l'enfance un secret qu'il a tenté de masquer jusque là en devenant une machine de guerre invincible. Il y a donc des flash-backs, une histoire parallèle très belle, très douloureuse,  émouvante.

Cerise sur le kimchi, et c'est ce qui pêche parfois dans le cinéma coréen qui est néanmoins un de mes favoris, les acteurs sont tous formidables. Bref "ça joue", et sacrément bien. Notamment mon Cha Seun-Wong.

Afficher l'image d'origine

Bonne nouvelle : le film sort en juillet.

..........................................................

LE PRIX DU JURY ex aequo

DESIERTO de JONÁS CUARÓN (Mexique et France) ***

Avec : Gabriel Garcia Bernal, Jeffrey Dean Morgan

festival international du film policier de beaune 2016 - le palm

Synopsis :  Désert de Sonora, sud de la Californie. Au cœur des étendues hostiles, emmené par un père de famille déterminé, un groupe de Mexicains progresse vers la liberté. La chaleur, les serpents et l’immensité les épuisent et les accablent… Soudain, des balles se mettent à siffler. On cherche à les abattre, un à un.

Oui Jonas est le fils tout choupinou (il était à Beaune) de son père Alfonso et il est responsable avec papa de l'incroyable Gravity. Ici il redescend sur terre et pour son premier film décide hardiment de causer migration tout en confrontant le spectateur à un thriller haletant qui ne laisse aucun répit aux survivants.
Evidemment au niveau des faiblesses on peut regretter que le groupe de mexicains du début se fasse dégommer trop rapidement par le sniper embusqué pour qu'on ait le temps de s'attacher et de les regretter (je ne dis pas qu'on est pas choqué de les voir se faire assassiner au milieu du désert...) et qu'il ne reste que le garçon et la fille, mais ce n'est pas grave car le sujet l'est, grave et le traitement efficace et angoissant.

Accablés de chaleur, de plus en plus faibles les candidats au rêve américain sont poursuivis par un type raciste, bas du front (Jeffrey Dean Morgan courageusement raciste et bas du front) et son monstrueux chien, un tueur encore plus impitoyable. Effrayant.

Aux dernières nouvelles je ne pense pas qu'on tire sur les migrants qui croient venir se mettre à l'abri et en sécurité chez nous, en Europe et en France, mais on ne peut ignorer le caractère hélas universel du thème : migrants de tous horizons, vous n'êtes pas les bienvenus !

A noter, une scène exceptionnelle où Gabriel Garcia Bernal (parfait) et Jeffrey Dean Morgan tournent autour d'un rocher pour se trouver ou s'éviter... et nous dans notre fauteuil qui voyons tout de haut avons envie de crier : "non pas par là !" Très fort.

 Afficher l'image d'origine

Bonne nouvelle : le film sort demain.

 ..........................................................

LE PRIX SANG NEUF

LES ARDENNES de Robin Pront (Belgique et Pays-Bas) ***

Avec : Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Veerle Baetens, Sam Louwyck Jan Bijvoet

un heros allemand de lars kraume - diamant noir de arthur harari,festival international du film policier de beaune 2016 - le palm

 

 

 

 

 

 

 

 

Synopsis : Un cambriolage tourne mal. Dave arrive à s’enfuir mais laisse son frère Kenneth derrière lui. Quatre ans plus tard, à sa sortie de prison, Kenneth, au tempérament violent, souhaite reprendre sa vie là où il l’avait laissée et il est plus que jamais déterminé à reconquérir sa petite amie Sylvie.

Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’entre-temps, Dave et Sylvie sont tombés amoureux et mènent désormais une vie rangée ensemble. Avouer la vérité à Kenneth pourrait tourner au règlement de compte… 

Et effectivement, Kenneth découvre que Sylvie ne l'a finalement pas attendu mais il est loin de se douter sur qui elle a posé son dévolu. Encore plus bas de plafond à sa sortie de prison, violent et finalement animé d'un esprit de vengeance contre ceux qui l'ont abandonné, il s'imagine trouver le responsable, évidemment se trompe. Un enchaînement d'erreurs s'ensuit provoquant des situations de plus en plus inextricables et Kenneth va mener son entourage dans un engrenage de violence insoluble.

Décidément le cinéma belge, qu'il soit wallon ou comme ici flamand est un cinéma qui depuis 20 ou 30 ans ne cesse de croître et d'embellir, révélant une singularité qui va de l'étrangeté à l'extravagance. Une grande vitalité en tout cas et c'est tant mieux. Et aussi une folie réjouissante dont on ne sait si les belges ont conscience ou s'ils en jouent pour mieux nous cueillir et nous déstabiliser. Où d'autre que dans un film belge, pourtant polar noir poisseux au fin fond des Ardennes, pourrait-on voir débouler des autruches ?

Face à tous ces rebondissements et à une fin inattendue, les acteurs livrent de solides performances. Au côté des deux frères ennemis Kevin Janssens (étonnant de bêtise et de brutalité), Jeroen Perceval (également co-scénariste), la magnifique Veerle Baetens (d'Alabama Monroe), nous croisons Sam Louwyck (dans un rôle très inhabituel) et le génial et toujours très surprenant Jan Bijvoet.

Notons que ce premier film diffusé pour la première au tout Festival International du Premier film d'Annonay a reçu le Magritte (équivalent de nos César) du Meilleur Film Flamand.

Bonne nouvelle : le film sort demain.

 ..........................................................

LE PRIX SPÉCIAL POLICE

FRITZ BAUER, UN HÉROS ALLEMAND de Lars Kraume (Allemagne) ***

Avec Burghart Klausner, Ronald Zehrfeld, Lilith Stangenberg

festival international du film policier de beaune 2016 - le palm

Synopsis : En 1957, le juge Fritz Bauer apprend qu'Adolf Eichmann se cache à Buenos Aires. Les tribunaux allemands préfèrent tourner la page plutôt que le soutenir. Fritz Bauer décide alors de faire appel au Mossad, les services secrets israéliens.

S'adresser aux services secrets israéliens revient à trahir son pays. Mais il préfère tout perdre et être considéré comme un traitre plutôt que de laisser ce nazi s'échapper. Avant d'en arriver là, Bauer entreprend une enquête insensée et se heurte à ses supérieurs, aux politiques en place. La seconde guerre mondiale est encore très proche et les allemands dont les institutions sont envahies d'ex nazis voudraient tourner définitivement la page sur ce passé encombrant. C'est compter sans ce juge et un jeune assistant Karl Angermann avec qui il partagera un secret qui aurait pu les mener droit en camp de concentration.

C'est passionnant de bout en bout. Pourtant j'ai eu peur au début, en découvrant cette atmosphère grise, sombre, presqu'Allemagne de l'Est et ce personnage moche, autoritaire qui disparaît souvent derrière la fumée des cigares qu'il allume coup sur coup ! En cinq minutes, toutes mes réticences ont disparu grâce à cette histoire fascinante, la façon dont elle est traitée et aussi et surtout grâce à un acteur exceptionnel. Contre toute attente, Burghart Klausner dans le rôle du juge est tellement charismatique et drôle qu'il vampirise le film tout en rendant son personnage terriblement attachant.

Bonne nouvelle : le film sort demain.

 ..........................................................

LE PRIX DU JURY ex aequo

DIAMANT NOIR de Arthur Harari (France) ***

Avec : Niel Schneider, August Diehl, Hans Peter Cloos

un heros allemand de lars kraume - diamant noir de arthur harari,festival international du film policier de beaune 2016 - le palm

Synopsis : Bête noire d’une riche famille de diamantaires d’Anvers, Pier Ulmann vivote à Paris entre chantiers et larcins qu’il commet pour le compte de Rachid, sa seule « famille ». Son histoire le rattrape le jour où son père, après une longue déchéance, est retrouvé mort dans la rue, et qu’il ne laisse rien à son fils, à part l’histoire de son bannissement par les Ulmann et une soif amère de vengeance. Quand Pier se rend à Anvers, à l’invitation de son cousin Gabi, pour y rénover les bureaux de la prestigieuse firme Ulmann, la consigne donnée par Rachid est simple : « Tu vas là-bas pour voir, et pour prendre. »

C'est le film dont j'ai le moins de souvenirs précis concernant l'histoire. Je me souviens surtout de l'ambiance, de l'ambiguïté du personnage de Pier interprété de façon intelligemment indéchiffrable par Niels Schneider dont on ne sait jamais s'il renonce à ses projets, s'il finit par s'attacher à sa famille au point de perdre de vue ses intentions.

Le film m'a évoqué les vieux polars des années cinquante et soixante où les policiers étaient souvent au prise avec des vols de diamants le tout dans une atmosphère sombre et délétère qui règne au sein de cette famille sur laquelle le père exerce une emprise totale.
A noter la présence toxique et inquiétante de l'excellent et très européen August Diehl, fils sacrifié victime de crises d'épilepsie. Et celle d'un personnage secondaire mais crucial et fort Abdel Hafed Benotman dans le rôle de Rachid, père de substitution d'autant plus inquiétant et insaisissable qu'il est toujours calme et doux avec une façon bien particulière d'expliquer certaines choses... Pauvre pigeon !

Bonne nouvelle : le film sort en juin.

Commentaires

  • Belle mise à jour, t'as bien bossé, bravo!
    Que d'étoiles, ça fait plaisir de voir que la récolte a été bonne!
    J'espère que je pourrai aller voir au moins Desierto, peut-être aussi Les Ardennes.

  • ça me paraît être le minimum.

  • Fritz Bauer sort aujourd'hui, je compte y aller très vite.

  • J'espère pouvoir le revoir mais j'ai 5 personnes chez moi pendant 4 jours o-0

  • Beaucoup d'etoiles. C'est vrai. Un grand cru... Hum deja faite celle là.

  • Oui le Pernand Vergeless est de toute beauté :-)

Les commentaires sont fermés.