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AMERICA

de Claus Drexel ***

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Synopsis : Novembre 2016 : les États-Unis s’apprêtent à élire leur nouveau président. 
AMERICA est une plongée vertigineuse au cœur de l’Arizona, à la rencontre des habitants d’une petite ville traversée par la Route 66, les héritiers cabossés du rêve américain qui nous livrent leurs espoirs et leurs craintes.

J'avais vu le précédent documentaire de Caus Drexel Au bord du monde (je ne retrouve plus l'article...) mais je rechignais à voir ce film car la bande-annonce déclare qu'il s'agit d'un film tourné pendant la campagne électorale de Trump et je craignais  d'avoir à supporter de l'entendre à nouveau vociférer et beugler ses "america first" ou autres  "make america proud again"  ou "god bless you", et surtout le voir. Heureusement, il n'apparaît jamais à l'écran. Tout juste l'entend-on beugler effectivement car il semble ne jamais pouvoir s'exprimer autrement, mais on ne voit jamais sa détestable personne.

Je crois que c'est hier dans la série que je regarde actuellement avec presque 8 années de retard depuis qu'elle a démarré (The Walking dead... je suis accro, mordue et termine la deuxième saison...) qu'un personnage déclare : les pacifistes construisent des ponts, les autres érigent des barrières... Voilà un peu résumée la pensée de Trump qui ne souhaite pas que l'Amérique devienne "la poubelle du monde". Les déchets étant évidemment les migrants.

Quant au film il est absolument passionnant. Claus Drexel choisit une petite ville des Etats-Unis, Seligman en Arizona, représentation évidente pour nous du grand ouest américain comme on l'imagine, avec son environnement grandiose. Il déclare : "Pour ce nouveau film, où nous allons à la rencontre de "Rednecks", ces Américains profondément attachés à leur pays, il nous fallait un symbole fort de l’Amérique. Et quel meilleur symbole que le Far West, avec le Grand Canyon, Monument Valley, ces paysages mythiques, immortalisés par John Ford et les affrontements entre cowboys et Indiens ? J’avais traversé l’Ouest américain avec mon sac à dos il y a 25 ans."

Les personnes qu'il rencontre sont de braves gens qui travaillent et aiment leur pays. Mais ils vivent en Arizona et à ce titre ne sont pas comme les autres semble-t-il. Leur point commun est qu'ils sont armés jusqu'aux dents. Le réalisateur choisit un parti pris, il a l'intelligence de les entendre, de les écouter, ne jamais les interrompre ni leur poser de question. Il les laisse s'exprimer sur leurs rêves perdus, leurs désillusions et l'amour de leur pays qui passent manifestement par le rejet des autres.

C'est  tour à tour émouvant, drôle, choquant, voire effrayant. Leur individualisme est également un point commun. Entre ce jeune homme qui se fiche de tout à condition qu'on ne vienne pas l'emmerder : "je bosse, je bois, je bosse je bois. Même mon patron se demande comment je peux ingurgiter autant d'alcool. Mais si on me cherche, on me trouve", cet autre qui déclare que ses armes (sans doute une centaine) ne sont pas dangereuses : "ce sont des jouets. Ce qui est dangereux ce ne sont pas les armes mais la mentalité des gens qui les utilisent", une femme aussi, vétéran du Viêt-Nam, prévient qu'il vaut mieux ne pas se trouver entre elle et son arme si on l'énerve. Ce pasteur harangue les membres de son église, leur assurant que de voter Trump viendra le salut, comme s'il était face à une foule... il y a 4 personnes. Cette jeune femme encore, enceinte jusqu'aux yeux, très fière, des paillettes dans les yeux lorsqu'elle parle de son aîné de 7 ans qui manie déjà les armes comme personne : "It's very impressed" dit-il très émue...

Il faut découvrir tous ces témoignages, il y en a d'autres, issus du fin fond de l'Amérique, sur la fameuse Route 66, baignée de soleil dans une nature sublime. La beauté des images, la musique d'IBrahim Maalouf éclairent le film. Et nous spectateurs alternons entre empathie, crainte et stupéfaction.

La dernière image est celle d'un nourrisson totalement abandonné, confiant, endormi sur les genoux de sa mère. Ses parents, des braves gens, souhaitent le meilleur pour lui et surtout qu'il soit une bonne personne tout au long de sa vie. Mais assurent aussi que pour ses 5 ans il héritera de l'arme que son frère aîné a eu lui-même à 5 ans.
Ou plus tard, ou plus tôt... question de maturité ! Car ces gens sont persuadés être responsables.

Et sur le générique, un train passe au loin, traverse le pays. Il transporte des armes, des chars...

Commentaires

  • Une nation sur le sentier de la guerre si on en croit ton commentaire. Ça me rappelle l’Allemagne des années 30 dis donc...
    Profite de Walking Dead maintenant, tu es dans le meilleur. Ça va aller déclinant hélas à partir de la saison 5...

  • Saison 8, ras le mort vivant, j'abandonne. :(
    America, je pensais au superbe film d'Elia Kazan de 63 ( America, America en fait pour le titre exact ), donc là, pas d'avis, pas d'envie non plus d'ailleurs ....
    ++

  • Ni plus ni moins qu'avant je pense.

    Je ne te remercie pas.

  • J'aurais mieux fait de me taire (concernant les marcheurs rôdeurs).

  • Super film
    Je retourne aux usa
    Pour la quatrième fois cet été
    J’aime ce pays malgré son abruti de président
    Ces gens sont touchants malgré leurs idées parfois extrême
    Tu as vu la dame qui fait des bisous à son cheval
    Et ce bébé chou qui recevra un fusil pour ses 5 ans
    Oh my god Pourvu qu’il ne soit pas flingué par un camarade de classe
    Et ce cow boy qui n’a plus le droit de voter
    Plutot beau gosse
    Et cet indien hopi qui n’a plus qu’un bras
    J’ai bcp aimé

  • Oui tous ces personnages m'ont touchée aussi.
    Et celui qui met le nez dans le cul de son cheval :-) tellement étrange, tellement intelligent ce garçon !
    La chance d'y re re re retourner. je n'y suis jamais allée. J'aimerais beaucoup.

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