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LES AUTRES FILMS D'AVRIL 2018 (3) ***

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Ne m'en veuillez pas de n'écrire que quelques lignes sur ces bons films que j'ai vus. Mais après tous ces jours sans internet, j'ai un peu de mal à reprendre le clavier... Merci.

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L'ÎLE AUX CHIENS de Wes Anderson ***

 

Avec Vincent Lindon, Romain Duris, Isabelle Huppert, Léa Seydoux, Mathieu Amalric, Hippolyte Girardot, Aurore Clément, Louis Garrel, Greta Gerwig, Yvan Attal, Jean-Pierre Léaud

Synopsis : En raison d’une épidémie de grippe canine, le maire de Megasaki ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville, envoyés sur une île qui devient alors l’Ile aux Chiens. Le jeune Atari, 12 ans, vole un avion et se rend sur l’île pour rechercher son fidèle compagnon, Spots. Aidé par une bande de cinq chiens intrépides et attachants, il découvre une conspiration qui menace la ville.

Pour une fois j'ai choisi volontairement la version française. Devant le casting de voix prestigieux et l'implication des acteurs que j'ai entendus lors d'une émission sur France Inter, je n'ai pas regretté. Même si le casting de voix originales est lui aussi époustouflant. Chaque personnage est doté d'une forte personnalité mais je dois reconnaître que Vincent Lindon est une nouvelle fois prodigieux même si on ne le voit pas. Dans sa voix sont réunies toute  la lassitude et la tristesse du monde, et une forme de sagesse aussi. Hippolyte Girardot déploie sa fantaisie et son ironie douce.

Le film est foisonnant de trouvailles visuelles et scénaristiques. Mais je ne regrette pas de ne pas avoir été accompagnée de mes petits de 4 et 9 ans car je pense que l'histoire est plutôt complexe, même s'ils seraient sans doute capable de l'appréhender sans en comprendre toute la portée politique mais du coup des pans entiers de l'histoire peuvent échapper.

Esthétiquement, contrairement à ce que j'ai lu parfois, j'ai trouvé l'animation des petites marionnettes vraiment très belle, inédite, différente et les décors particulièrement soignés. 

Ce conte est cruel car il y est question d'intolérance, d'exil, d'épidémie, de dictature, d'un malade qui veut éradiquer une espèce (les chiens) pour la remplacer par une autre (les chats) qui trouve plus de grâce à ses yeux et on pense à toutes les exterminations qui ont trouvé... qui trouvent leur place et leur justification par la voie d'un sociopathe, des religions ou simplement du racisme bas de plafond de notre monde malade.

J'ai regretté que la gent (canine) féminine soit exclusivement représentée par une petite chienne toute mignonne et proprette ("mais comment fait-elle pour être aussi propre, s'exclame un mâle crasseux, il n'y a pas de shampoing sur l'île ?") qui n'était rien d'autre qu'une bête à concours... de beauté !
A la grande Histoire vient se greffer celle d'un enfant orphelin adopté par le dictateur à la recherche de son chien. Que de fausses pistes pour le retrouver ! Autre trouvaille, l'enfant (japonais) et les chiens qui se retrouvent sur l'île poubelle ne parlent pas la même langue et les longues tirades du garçon ne sont pas forcément traduites (ce qui n'est absolument pas gênant) mais l'entraide et la fraternité sont universelles.

C'est très beau, drôle, émouvant, constamment surprenant.

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LUNA de Elsa Diringer ***

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Avec Laëtitia Clément, Rod Paradot, Lina Khoudri

Synopsis : Luna vit près de Montpellier et travaille dans une exploitation maraîchère. Elle est belle, drôle, elle dévore la vie. Elle serait prête à tout pour garder l’amour de Ruben. Au cours d’une soirée trop arrosée avec ses amis, ils agressent un jeune inconnu. Quelques semaines plus tard, celui-ci réapparait dans la vie de Luna. Elle va devoir faire des choix.

En fait d'agression, il s'agit d'un viol. La bande de Luna, emmenée par son bas du bulbe aux pectoraux triomphants se retrouve comme souvent dans un sous-sol vide pour y boire et y rire. Rire c'est ce qu'ils vont faire en découvrant Alex en train de taguer les murs. Il a l'air plutôt doux et chétif et comme l'humour de Ruben ne l'amuse pas, les autres vont le bousculer, le frapper et finir par le violer avec une bouteille de bière. Luna, pour ne pas perdre la face s'amuse avec les autres. Et c'est ce qui choque le plus, sidère littéralement, l'absence totale de sens des réalités et des actes. Lorsqu'Alex réussit à s'échapper, les autres n'ont absolument aucune conscience de ce qu'ils viennent de faire ! Ils reprennent leur vie comme si rien n'était arrivé. Rien ne semble les atteindre. De même lorsque Luna lance à sa mère : "c'est quel jour déjà que je me fais avorter ?" Cette jeunesse fait un peu peur.

Par hasard, Alex se retrouve à travailler dans la même exploitation maraîchère que Luna. Personne ne croit à un hasard et parce qu'elle a changé la couleur de ses cheveux, Alex ne reconnaît pas Luna. Pire. Il est de plus en plus attirée par elle et peu à peu Luna se met à apprécier le jeune homme, calme, souriant, gentil dont elle découvre aussi qu'il fait partie d'une fanfare (une des très jolies scènes du film).

Voilà, c'est une chronique adolescente, ou plutôt de tout jeunes adultes. Il fait beau, c'est l'été, Montpellier est sous le soleil mais on ne verra pas les jeunes gens danser au ralenti sur la plage. Peut-être rien de bien original mais j'ai été captivée de bout en bout. J'ai tremblé pour Alex et Luna car on ne doute pas un instant que Ruben le bulot aux biscotos va finir par avoir vent de leur relation et que ça ne va pas lui plaire.

On imagine la tempête qui se passe dans la tête de Luna et on craint constamment de voir à quel point tout peut si facilement basculer dans l'horreur. C'est pourquoi la parenthèse enchantée de leur idylle sous le soleil fait beaucoup de bien.

Le film serait-il aussi formidable sans les deux acteurs principaux ? Laetitia Clément toute nouvelle venue est une bombe boudeuse, rageuse et finalement terriblement sentimentale. Et Rod Paradot, tellement prometteur dans La tête Haute confirme qu'on a eu raison de lui faire confiance. Il est irrésistible et toujours très juste.

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DON'T WORRY, HE DON'T GET FAR ON FOOT de Gus Van Sant ***

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Avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooeny Mara

Synopsis : Même après avoir failli mourir dans un accident de la route lors d’une nuit de beuverie avec son ami Dexter, John Callahan n’a pas la moindre intention d’arrêter de boire. Il finit pourtant par suivre une cure de désintoxication, soutenu par sa compagne et un mentor charismatique, et se découvre alors un don inattendu… Il crée des dessins à l’humour noir, satirique et insolent, qui lui vaudront un succès international dès leur publication dans la presse. En dessinant, Callahan découvre une nouvelle manière de voir la vie…

Ces dernières années, j'étais un peu comme tout le monde, déçue par les films de Gus Van Sant (Promised Land, ou le chic et toc Restless) alors qu'il qui m'avait pétrifiée avec ces Last days ou Gerry (mes préférés), je n'étais pas allée voir Nos souvenirs malgré son casting masculin affolant.

Il renoue ici avec Portland et un héros de la vraie vie, mort depuis, complètement détruit par son addiction à l'alcool d'une part et un accident de la route qui l'a rendu paraplégique d'autre part. J'aime les biopics quand ils ne se contentent pas d'une approche linéaire reprenant une à une les étapes les plus marquantes de la vie du "biopé". Ici, on élude  et nous épargne toute la partie de l'enfance malheureuse de John (il a commencé l'alcool à 12 ans pour oublier les soufrances de la maltraitance a-t-il dit), même si sa mère est omniprésente par le biais d'un portrait imaginé, sublimé par John lui-même.

J'ai trouvé le film particulièrement doux, même si les dessins de John sont souvent trash et lui valaient des tombereaux d'insultes parfois même dans la rue. Je pense qu'en France il aurait travaillé à Charlie. Même si les séances chez le  riche gourou, homosexuel, ancien alcoolique (Jonah Hill en mode très mélancolique...) sont chargées en pathos et parfois un peu trop catho, même si la rencontre avec une très jolie visiteuse à l'hôpital (et du coup Joaquin reforme son joli couple avec Rooney) semble providentielle, j'ai aimé. Tout comme j'ai aimé la très belle scène de rédemption où John va s'excuser auprès de tout le monde.

Il se dégage du film beaucoup de douceur donc, mais aussi d'humanité, de fraternité, d'empathie. ça fait du bien.

Que dire de Joaquin Phoenix qui s'empare du rôle  sans réserve ? Il éclate de rire plusieurs fois, un rire caverneux, qu'on a pas l'habitude d'entendre. Le métier de cet homme est acteur donc. Comme disait ma maman : "il ne fait pas le métier d'un autre". :-)

Parfois les dessins de John s'animent à l'écran. En voici deux exemples (ne secouez pas votre écran, ils ne vont pas s'animer).

dans la brume de daniel roby,don't worry,he don't get far on foot de gus van sant,luna de elsa diringer,l'Île aux chiens de wes andersondans la brume de daniel roby,don't worry,he don't get far on foot de gus van sant,luna de elsa diringer,l'Île aux chiens de wes anderson

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 JERSEY AFFAIR de Michaël Pearce ***(*)

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Avec Jessie Buckley, Johnny Flinn

Synopsis : Sur l'île de Jersey, une jeune femme tombe amoureuse d'un homme mystérieux. Cette rencontre la pousse à fuir sa famille tyrannique. Alors que l'homme est soupçonné de plusieurs meurtres, elle le défend aveuglément.

J'ai vu ce film au dernier Festival du Film Policier de Beaune et ce fut un de mes préférés.

Je trouve la critique bien tiède et bien sévère pour un film que je trouve vraiment formidable et différent. Dans le sens où les deux héros, chacun à leur manière sont des êtres décalés, troublants. Leur attitude, leur physique, leur manière de vivre les rendent totalement opaques voire imprévisibles. Elle petite fille apparemment sage, lui crasseux bohême quasi SDF. On finit par être fasciné, attiré par leur inquiétante douceur. Et totalement emballé par leur rencontre.

Malgré les meurtres sordides qui se répètent sur l'île, malgré la tyrannie dont Moll fait l'objet de la part de sa mère despotique qui rendent l'atmosphère angoissante, le réalisateur (à suivre de près) réussit à placer l'une des love affair les plus romantique vue depuis longtemps à l'écran.

Le trouble qu'on ressent, les certitudes qui s'imposent finissent par voler en éclat dans un épilogue glaçant. On sort de la salle, on ne sait plus ce dont on est sûr.

Et avec aussi une envie folle de se rendre sans tarder sur l'Île de Jersey, l'île où le réalisateur a vu le jour et à laquelle il souhaitait rendre hommage. C'est très réussi.

Les deux acteurs Jessie Buckley et Johnny Flinn sont renversants.

Commentaires

  • Nous sommes grosso modo du même avis sur "L'île aux chiens". Je vais donc en profiter pour ajouter un lien de plus à ma chronique. Des autres films, je n'ai rien vu, mais j'envisage de m'offrir "Jersey affair" (dans le courant du week-end prochain, sans doute).

    Ce week-end, je me suis contenté d'un film dont tu as déjà parlé: "Les bonnes manières".

  • Jersey affair vaut vraiment le voyage.
    Quoique Luna aussi.
    Bonne découverte.

  • A mon humble avis, "L'Ile aux chiens" mérite plus que trois étoiles !

    Je n'ai pas vu les autres. Le seul qui me tente est peut-être Jersey Affair.

  • Il en a d'abord eu 4 et puis... l'effet n'est pas assez durable et l'émotion pas suffisante.
    Les 4 valent le coup.

  • Bonjour Pascale, je compte aller Jersey Affair ce soir. Pour Luna, j'ai déjà écrit le bien que j'en pensais. L'île aux chiens m'a déçue et le Gus van Sant : pas vu. Bonne journée.

  • BOnjour Dasola. Bon choix d'aller voir Jersey Affair.
    J'ai lu ton avis sur Luna. Jolie surprise.
    Bonne journée.

  • Bonjour Madame, ayant vu la bande annonce du wes anderson, j'ai eu la grande et agréable surprise de découvrir que pour une fois elle ne racontait pas tout le film. Juste le point de départ: la situation et pourquoi l'enfant se rend sur l'île. Et rien que ça c'est déjà rafraîchissant. Alors oui c'est vrai le film est plein de trouvailles, d'humour, d'intelligence, ... Que de qualités. Néanmoins j'ai raté le dénouement. Je me suis endormi. A cause de quoi la fatigue ou l’immobilisme de l'animation ?
    As tu vu le petit bijou "katie says goodbye" ?

  • Bonjour monsieur. Il m'arrive de somnoler... c'est PÉNIBLE. Il faut dire que je suis une couche tard (en ce moment Rick et Daryl me tiennent éveillée) et n'arrive pas à me discipliner.
    Et oui la BA ne reprenait pas le film intégralement. Que c'est pénible quand c'est fait comme ça. La fin est heureuse tu imagines...
    Et non, je ne sais pas ce que fait mon cinéma Caméo mais je remarque qu'il manque des films qui me tentent comme ce Kathie says goodbye... j'ai peur pour elle.
    Par contre j'ai vu un autre bijou La route sauvage... et Charley doit être un petit frère de Kathie...

  • Bonjour Pascale, comme annoncé, vu hier, très bien sauf la fin avec un côté presque "gore" inutile. Je n'imaginais pas l'île de Jersey aussi vallonnée. Je croyais l'île plate. Sinon, les deux comédiens sont vraiment bien. En particulier Jessie Buckley, une très jolie rousse. Un talent à suivre. Bonne journée.

  • Bonsoir Dasola, En effet la fin est décevante par son côté gore.
    J'ai trouvé le garçon et la fille vraiment très bien.

  • J’ai bien fait de suivre ton conseil sur l’ile aux chiens que j’ai vraiment beaucoup aimé. Orfèvrerie d’animation, agrémentée de l’humour teinté de mélancolie de mister Anderson, c’est un film a conseiller (VO ou VF effectivement les deux se valent je pense) peut-être pas pour les plus jeunes comme tu l’as précisé

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