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LA CH'TITE FAMILLE (DVD)

de Dany Boon

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Avec Dany Boon, Laurence Arné, Valérie Bonneton, François Berléand, Line Renaud, Pierre Richard, Guy Lecluyse

Synopsis : Valentin D. et Constance Brandt, un couple d’architectes designers en vogue préparent le vernissage de leur rétrospective au Palais de Tokyo. Mais ce que personne ne sait, c’est que pour s’intégrer au monde du design et du luxe parisien, Valentin a menti sur ses origines prolétaires et ch'tis.

Alors, quand sa mère, son frère et sa belle-sœur débarquent par surprise au Palais de Tokyo, le jour du vernissage, la rencontre des deux mondes est fracassante. D’autant plus que Valentin, suite à un accident, va perdre la mémoire et se retrouver 20 ans en arrière, plus ch’ti que jamais !
 
La nouvelle édition de DVD TRAFIC organisée par CINE TRAFIC (un DVD contre un article) m'a permis de voir ce film. Il est publié chez Pathé Distribution et sorti en DVD et Blu-Ray, VOD et achat digital depuis le 30 juin 2018. Il fait partie des films humoristiques et drôles les plus marquants.
 
Les bons échos que j'en ai eus de la part de mon entourage m'ont presque fait regretter de l'avoir raté à sa sortie et en tout cas donné envie de le voir pour me faire finalement ma propre opinion. J'étais d'autant plus confiante que j'avais beaucoup aimé Bienvenue chez les ch'tis (10 ans déjà !). Peut-être avais-je été particulièrement indulgente à l'époque mais je crois me souvenir que j'avais bien ri et ne m'étais en rien sentie dénigrée ou stigmatisée. Car pour ceux qui ne le sauraient pas encore, je suis Ch'ti et je le reste même si j'ai hélas quitté ma contrée, née il y a quelques décennies à la frontière franco-belge.
 
Je ne suis évidemment pas détentrice du savoir parler chti mais la première chose qui (me) gêne dans ce film c'est l'accent. Pour avoir vécu mes 30 premières années en Chti-land dans des quartiers populaires je garantis à 100 % que l'accent et bel et bien incroyable (je l'adore) et que bien des mots sont déformés ou issus du patois mais je n'ai absolument jamais entendu quiconque être infoutu de prononcer les S (ici systématiquement transformés en ch) ce qui donne des phrases constamment chuitantes plus ridicules que drôles. Bien qu'elle soit originaire du Nord, je trouve que Valérie Bonneton s'en sort moins bien que son compatriote Guy Lecluyse pour parler couramment le langage. On perçoit toujours derrière, la classe de sa diction.
 
Cela ne serait pas bien grave si le film était drôle. Il ne l'est pas mais il est surtout très très prévisible sauf sur un point sur lequel je reviendrai plus tard. La dichotomie entre les parisiens que sont Valentin et Constance et la famille reniée par Valentin qui vit dans un mobil-home (car il n'est pas suffisant qu'elle soit du Nord, il faut qu'elle soit indigente...) est présentée en un très long prologue où l'on voit les deux artistes bobos méprisant tout leur entourage et persuadés de leur supériorité intellectuelle et matérielle. Lorsque la famille débarque, du Nord certes, mais également vulgaire et assez stupide comme si elle découvrait que manger des légumes qui n'ont pas un goût d'essence ou vivre dans un grand appartement propre relevaient du miracle, le choc des cultures est extrême mais pas bien crédible.
 
On l'a compris, renier ses origines, trahir son passer, ignorer sa famille c'est pas bien. Mal traiter ses employés, être mufle, goujat, prétentieux, ambitieux, c'est pas bien non plus. Mais vous vous en doutez, tous les meilleurs sentiments du monde vont jaillir de ce mini affrontement entre France d'en haut et France d'en bas.
 
Je tiens par contre à évoquer le fait que ce film a été pour moi l'occasion de découvrir une actrice incroyable : Laurence Arné. Outre sa grande beauté, sa diction parfaite, son élégance et sa façon convaincante d'être Constance, elle a la chance de bénéficier du personnage le plus subtil et le mieux écrit. Contrairement à ce que l'on aurait pu attendre, elle reste fidèle à son Valentin qui se comporte comme eun' babache, ne la reconnaît plus et devient vraiment très con. Elle continue de l'aimer, de le soutenir sans jamais perdre de sa cohérence. Bravo. En consultant sa biographique, je découvre qu'elle n'a jusqu'à présent participé qu'à des comédies oubliables. Espérons qu'on la remarque pour sa grande nuance de jeu.

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N.B. : autre point positif, de belles vues aériennes de Paris.

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