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UN AMOUR IMPOSSIBLE

de Catherine Corsini ***

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Avec Virginie Efira, Niels Schneider, Estelle Lescure, Camille Berthomier

Synopsis : À la fin des années 50 à Châteauroux, Rachel, modeste employée de bureau, rencontre Philippe, brillant jeune homme issu d'une famille bourgeoise.

De cette liaison passionnelle mais brève naîtra une petite fille, Chantal. Philippe refuse de se marier en dehors de sa classe sociale. Rachel devra élever sa fille seule. Peu importe, pour elle Chantal est son grand bonheur, c'est pourquoi elle se bat pour qu'à défaut de l'élever, Philippe lui donne son nom. Une bataille de plus de dix ans qui finira par briser sa vie et celle de sa fille.

L'amour impossible du titre n'est pas celui qu'on croit. Celles et ceux qui ont lu le livre de Christine Angot savent. Pour les autres comme moi, ils comprendront, se douteront petit à petit. Je n'ai lu aucun livre de cette auteure à cause de sa personnalité. Je rate peut-être de la bonne lecture mais elle m'est tellement antipathique que je n'y parviens pas, et ces vociférations dans une émission tardive que je ne regarde plus non plus, quelques instants et je zappe, n'ont rien arrangé.

L'histoire racontée est celle de Christine... devenue ici Chantal, s'étale sur 40 années et le film souffre d'abord comme nombre de productions de ces dernières semaines, de sa longueur : 2 h 15 mn !!! Une demi-heure de moins, une voix off un peu trop explicative (on comprend parfaitement ce qui se passe à l'écran) et l'apparition dans la dernière demi-heure de Chantal adulte, aussi antipathique que son modèle aurait allégé le film. Et je ne parle pas de l'explication psychiatro-freudienne d'une prétention sans nom (on reconnaît bien le ton et le style Angot) autour d'une tasse de café lorsque Chantal accepte de revoir sa mère et lui explique le pourquoi du comment de ce qui leur est arrivé. Voilà pour les réserves...

Néanmoins, en faisant abstraction du paragraphe précédent, j'ai apprécié le film. La reconstitution des années 50/60 est exceptionnelle. Bien sûr on voit qu'elle a fait l'objet d'un soin appliqué mais on s'y croit, on y est. Et surtout j'ai compris pourquoi beaucoup de réalisateurs s'arrachent Virginie Efira. Outre le fait que je la trouve physiquement magnifique, elle est ici absolument bouleversante. D'abord rayonnante de bonheur puis comblée par une grossesse et la vie avec sa fille et enfin détruite, broyée, défaite.

Le film aborde la question du couple au cours de quarante années et surtout les rapports de domination et les répercussions sur les femmes. Lorsque Rachel rencontre Philippe, on tremble immédiatement pour elle. On voit bien que ce jeune homme cultivé, prétentieux, beau parleur n'est pas fait pour elle. Elle est sténo-dactylo dans un garage et il lui lance rapidement : "il faut que tu lises Ainsi parlait Zarathoustra... oh et puis non il vaut mieux commencer par Par-delà le bien le mal... oh c'est trop dur de choisir !". Je ne sais si l'amour est aveugle ou s'il finit par rendre aveugle mais c'est évident que ces deux là ne jouent pas dans la même catégorie et on a envie de dire à Rachel de fuir. Mais Rachel est fascinée et Philippe aime coucher avec elle. Elle est si belle et sa peau est comme de la soie. Il lui annonce que jamais il ne l'épousera. Il lui dira plus tard : "si seulement tu étais riche. Mais ton père est comme tous les juifs il dit qu'il n'a pas d'argent mais il en a sûrement". Niels Schneider mufle minable et arrogant (enfin, son personnage évidemment) réussit à proférer toute une litanie d'horreurs tout en nous laissant l'impression qu'il y a du bon en lui ; une performance. Peut-être parce que par intermittence il rend Rachel heureuse et que c'est tout ce qu'on lui souhaite. L'acteur est en tout cas impressionnant.

Rachel aura donc son enfant seule. Philippe osera encore cette sortie : "on l'a voulue cette enfant", sans jamais s'en occuper le moins du monde, ni la prendre dans ses bras "ah non vraiment je ne sais pas faire", ni verser de pension, ni la voir. Une fois tous les 4 ou 5 ans lui suffit amplement. Mais Rachel n'a qu'une obsession et s'obstine. Elle veut que Philippe reconnaisse sa fille, qu'elle porte son nom sans rien lui demander en échange. Ce qu'il finira par accepter lorsque la petite sera adolescente. Rachel semble avoir gagné son long combat puisqu'enfin le père et la fille apprennent à se connaître et passent du temps ensemble. Comme sa mère, la petite sera fascinée par la culture du type. Et là encore apparaît une actrice époustouflante. Estelle Lescure est incroyable et tire les larmes lorsqu'elle explique à sa mère que son père s'énerve pour rien et lui hurle dessus.

Je vous laisse découvrir le calvaire de ces femmes manipulées, aveuglées par ce qu'il est à la mode d'appeler aujourd'hui un pervers narcissique, mais aussi une ordure inqualifiable. Et surtout je vous invite à tomber amoureux de Virginie Efira qui passe du bonheur à l'affliction sans jamais surjouer. Elle porte le film, elle est éblouissante. J'ai envie de l'embrasser.

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Commentaires

  • Virginie est sans doute avec ce film en passe de devenir mon actice française... un peu belge, préférée.

  • Nous regarderons peut-être ce film, pour son récit, pour Virginie Efira mais sûrement pas pour Christine Angot...elle est antipathique, nous sommes d'accord !

  • Dès qu'elle parle on a qu'une envie : QUELLE SE TAISE !

  • Bonsoir Pascale, Virginie Efira est en effet exceptionnelle. Rien que pour elle, il faut voir le film un peu long. Et j'ai été gênée par le fait que Niels Schneider ne prend pratiquement pas une ride. Son personnage est odieux dans tous les sens du terme. Bonne soirée.

  • Bonjour Dasola. Oui c'est vraiment très long.
    Mais Virginie est merveilleuse.
    Niels vieillit un peu. Ce personnage est une ordure. Même sa facon de fumer est horripilante.
    As tu lu du Angot ?
    Bon dimanche.

  • Je ne lis pas Angot, je n'aime pas l'auto-fiction et elle est vraiment horripilante. Je ne verrai pas le film, fut-ce pour Virginie Effira que j'aime aussi beaucoup. (en plus 2 h 15 !!)

  • Je n'aime pas non plus les "témoignages"...
    Je me demande où Angot trouve son lectorat. Je trouve qu'elle aboie constamment. Et cet airsupérieur !!!
    Dommage pour Virginie, elle est franchement exceptionnelle.

  • J'ai vu trop de fois la bande annonce au cinéma. Et je n'ai pas trop envie de voir ce film, ni même Virginie que je trouve adorable et trop mignonne mais dont je n'apprécie pas tellement le jeu. Tu as failli m'avoir avec ta jolie critique mais c'est non, surtout sur 2h15 !

  • Bonjour, j'ai lu.le livre d'Angot que j'ai apprécié (malgré le fait que moi aussi j'ai qq réserves sur la personnalité de cette femme)
    Mais malgré V.Efira, je n'irai pas voir le film, je n'ai pas envie de voir en images ce que j'ai lu, et votre critique m'a confirmé ce que je craignais...trop verbeux, trop long etc...
    Je passe mon tour
    A bientôt

  • Dommage. Ce que tu as lu n'es ABSOLUMENT JAMAIS montré.
    Tout est hors champ voire hors texte et pour ceux qui ne connaissent pas le livre... peuvent le supposer petit à petit et assez tardivement.
    AUCUNE image sordide.
    Bonne journée.

  • Du coup je me demande si je ne vais pas aller le voir !!

  • Je n'ai jamais lu les bouquins d'Angot (juste lu des extraits en cours de grammaire / stylistique, et ça ne m'a pas trop donné envie d'en lire davantage), je connais juste son histoire... et j'ai peur que ce film soit très difficile à gérer émotionnellement. Avec Les Chatouilles sorti mercredi (et même en début d'année avec Jusqu'à la garde), j'ai l'impression que le cinéma français est de plus en plus à exposer des histoires extrêmement difficiles, ça reste courageux !

  • Il paraît que son style est catastrophique.
    Le film est émouvant. Virginie magnifique…
    Les chatouilles… j'ai pas encore trouvé les mots...

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