Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

RADICALISATION et ADDICTONS

1791910_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgexfiltrÉs d'emmanuel hamon,cinéma,swann arlaud,finnegan oldfield,jisca kalvanda,charles berling,aurélie petit

EXFILTRÉS d'Emmanuel Hamon ***

1791910_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Avec Swann Arlaud, Finnegan Oldfield, Jisca Kalvanda, Charles Berling, Aurélie Petit

Rakka, Syrie, printemps 2015.
Faustine ouvre les yeux sur l’enfer dans lequel elle s’est jetée avec son fils de 5 ans. À Paris, Gabriel et Adnan, deux jeunes activistes, sont émus par la détresse de Sylvain, le mari de Faustine. Ils vont ainsi monter une opération d’exfiltration à haut risque. Une histoire vraie de deux mondes et celle d’une génération.

Le film ne commence pas très bien. J'ai eu du mal à croire à la réalité du couple formé par Faustine et Sylvain. On comprend que leur histoire n'est pas à son apogée et qu'une petite séparation pourrait leur permettre de faire le point. Sauf que laisser partir son fils de 5 ans à la frontière turco-syrienne à l'heure actuelle paraît vraiment étrange. Et surtout Jiska Kalvanda ne semble pas être l'interprète idéale pour être cette femme mariée et mère. Un peu fade, trop jeune, elle n'est pas très crédible... Heureusement, ça s'arrange rapidement dès lors que le couple est séparé.

Bien sûr, comme toute personne radicalisée, Faustine ment mieux que personne et assure qu'elle part 15 jours avec une amie (mais son fils sous le bras) pour faire un travail humanitaire. Sylvain ne semble pas savoir que sa femme s'est convertie à l'Islam et en quelques heures elle se retrouve à Rakka qui doit donner une idée de l'enfer sur terre, où elle rejoint des membres de sa famille qui l'accueillent chaleureusement. Cela ne dure pas, les femmes sont des esclaves et les enfants de futures chairs à canon. Immédiatement on la couvre de la tête aux pieds d'un niqab noir et on place son petit garçon (ça déchire le cœur) devant des vidéos sur lesquelles on apprend à de très jeunes enfants à égorger des nounours...

Rapidement elle découvre, comme le dira plus tard un membre de la DGSE, que "la réalité n'est pas à la hauteur du prospectus". Très vite elle comprend, prend peur et parvient à joindre son mari. Sauf que manifestement il est plus facile d'entrer en Syrie que d'en sortir. Sylvain, aidé par le chirurgien avec qui il travaille et de son fils membre d'une organisation humanitaire vont tout mettre en œuvre jusqu'au ministère pour rapatrier Faustine et son fils. Sauf que les services français peuvent aller chercher des ressortissants à la frontière turque mais pas au-delà. Deux défis costauds à relever : comment Faustine peut-elle faire pour s'échapper avec son enfant à qui on a déjà appris à tirer avec un fusil ? Et comment faire pour la récupérer ?

Voilà comment le réalisateur, habitué aux documentaires, parle de son film :  "C'est l’histoire de trois jeunes gens qui n’ont a priori aucune raison de se rencontrer, un Syrien réfugié et résistant, la figure du migrant aujourd’hui dans l’opinion publique, qui n’est pas toujours montré comme un héros, une Française noire de banlieue convertie à la religion musulmane, et un jeune Français d’une classe aisée parisienne. Finalement, deux d’entre eux vont faire ensemble ce que ne font pas les services secrets, et vont sauver ce troisième personnage un peu contre leur propre bien : ils mettent en danger le réseau syrien d’Adnan et leurs idéaux pour sauver une fille paumée et tombée du côté ennemi, et ça fonctionne. Ce sont des personnages complexes et ambigus, et j’espère qu’en sortant du film on se pose des questions, et on se dit que des choses sont possibles hors des schémas établis."

Il part d'une histoire vraie qui date de 2015 et nous captive sans répit. Les acteurs chargés de sauver Faustine (Swann Arlaud (toujours formidable, je radote), Finnegan Olfield (qui a appris à parler arabe) et Charles Berling) sont incroyables de justesse. Impliqués comme jamais, ils parviennent à donner un aspect documentaire au film. La fuite et la traque de Faustine et de son enfant mettent les nerfs du spectateur à rude épreuve.

Il ne s'agit pas d'un film qui parle de la situation politique en Syrie mais des désillusions sévères de la radicalisation et surtout des risques dingues pris par ces gens qui mettent leur vie en péril pour en sauver d'autres. Très fort.

..................................

NOS VIES FORMIDABLES de Fabienne Godet ***

exfiltrÉs d'emmanuel hamon,cinéma,swann arlaud,finnegan oldfield,jisca kalvanda,charles berling,aurélie petit

Synopsis : Margot, Jérémy, Salomé, César, Sonia…Ils ont entre 18 et 50 ans. Tout les sépare, sauf l’urgence de se reconstruire et de restaurer la relation à l’autre que l’addiction a détruite. Solidaires, ils ont comme seules règles le partage, l’honnêteté, l’authenticité, la sincérité, l’humanité. Une bande incroyable de vivants qui crient haut et fort qu’on s’en sort mieux à plusieurs que seul. 

Formidable surprise souvent bouleversante que ce film à la lisière du documentaire mais avec de vrais acteurs ce dont j'ai douté à un moment tant le réalisme est impressionnant.

Tous ces gens ont en commun d'être ou d'avoir été éprouvés par une addiction (drogue, médicaments, alcool). Si chacun vient volontairement dans ce château perdu dans la campagne entouré d'un vaste parc, aucun ne souhaite être confronté à la détresse de l'autre. Au premier abord on peut croire que l'alcool ou la drogue rend profondément égoïste, que seul chacun compte pour soi, que les autres n'existent pas. On comprend que c'est la honte qui isole.

Pour créer ses personnages, leur attribuer un passé, une vie, la réalisatrice s'est inspiré d'entretiens auxquels elle a assisté aux A&NA (Alcooliques & Narcotiques Anonymes). Outre le casting impressionnant de justesse, elle s'est également entourée de Régis Ribes, diplômé en addictologie, formé à la thérapie familiale et à la conduite de groupes de thérapie.

Après une délicate période d'adaptation, Margot dont on suit plus particulièrement le parcours accepte les contraintes, plus de téléphone (pendant  10 jours), chambre et taches partagées, repas en commun et surtout groupes de paroles qui n'est pas toujours simple à libérer (selon la formule actuelle qui ne me plaît pas mais je n'en ai pas trouvé d'autre... si vous trouvez je suis open).

Tout est passionnant dans ce film où s'expriment la douleur, la colère, la honte, le mal infligé à soi-même mais aussi à l'entourage qui ne peut faire face ou nie. Chacun raconte son histoire que l'addiction a rendu violent, injuste, solitaire. Toutes les histoires sont touchantes et réalistes. On les découvre peu à peu.

La réalisatrice n'élude pas le manque, les difficultés du sevrage et le désespoir mais sans en faire trop. On sait que ces gens souffrent, qu'ils sont malades et que les étapes à franchir sont délicates et le mieux être fragile. On ne sort du château que pour des balades dans le parc, des conversations, des confidences, des séances de méditation en harmonie avec la nature. C'est très beau. On y croit. C'est comme s'ils récupéraient une humanité perdue dans les affres de leurs dépendances.

Je pense que choix du casting et la direction d'acteurs sont pour beaucoup dans cette totale réussite où l'on s'attache sincèrement aux personnages qui redécouvrent l'entraide, la solidarité, la tendresse, l'affection.

A noter la composition d'une actrice impressionnante Julie Moulier dont le visage s'adoucit au fur et à mesure qu'elle récupère sa compassion et son altruisme.

Ainsi qu'une scène magnifique et très forte de reconstitution d'une scène familiale où l'on sent l'apport du théâtre de l'actrice également co-scénariste du film.

exfiltrÉs d'emmanuel hamon,cinéma,swann arlaud,finnegan oldfield,jisca kalvanda,charles berling,aurélie petit,nos vies formidable de fabienne godet,julie moulier,zoé héran,bruno lochet,johan libéreau,abbes zahmani

Commentaires

  • Deux films qui vous ont plu ! Le premier terriblement dans l'actualité (on doit être révolté à la vue de la femme, naïve?), le deuxième plus dans une psychologie. On verra...

  • Le second ne me tente pas trop.
    Pour le premier je viens de le proposer à mon amie pour la séance de dimanche, elle choisira. Je suis curieuse de le voir. Ca peut être un bon film à mettre sous es yeux de ceux qui espèrent en Syrie une vie meilleure ...

  • Rude choix avec Sibel...
    Oui, ça ferait un bon exemple anti-propagande.

  • Bonjour Pascale, pas vu le second, pas tentée. Je préfère voir Rebelles avec Yolande Moreau (j'ai prévu d'aller le voir demain soir). Bonne soirée.

  • Bonjour dasola. Jai vu Rebelles. Jai beaucoup ri. Les 3 sont formidables. Yolande en tête.

Écrire un commentaire

Optionnel