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MA VIE AVEC JOHN. F. DONOVAN

de Xavier Dolan **

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Avec Kit Harrington, Jacob Tremblay, Susan Sarandon, Natalie Portman, Kathie Bates, Thandie Newton

Synopsis : Dix ans après la mort d’une vedette de la télévision américaine, un jeune acteur se remémore la correspondance jadis entretenue avec cet homme, de même que l’impact que ces lettres ont eu sur leurs vies respectives. 

Je ne m'étendrai pas trop sur le sujet. J'essaie de me consoler.

Je n'irai pas jusqu'à dire que Xavier Dolan a perdu son mojo mais je dois reconnaître qu'après Juste la fin du monde qui m'avait pas mal fait soupirer, ce film à nouveau est une immense déception. Que c'est loooooong ! Au bout d'un moment je n'avais plus qu'un intérêt, savoir quelle musique Xavier allait nous sortir de sa musette. Et là, aucune déception jusqu'à cette Bitter vas-y Richard, fonce dans le tas Sweet symphonie.

Mais qu'est-ce que Xavier a t-il bien voulu nous raconter ? L'histoire d'un gamin (lui-même qui a écrit un courrier resté sans réponse à son idole d'enfance  : LUI ?) qui rêve d'être star ?
L'histoire d'une star dépassée par son succès ? Et comment les stars doivent cacher des pans entiers de leur vie privée pour rester en haut de l'affiche (ici, l'homosexualité) ? Comment aussi cette vie privée peut ruiner une carrière ? Un acteur adulte écrit à un enfant pendant des années. Terne et sinistre rançon de la gloire qui rend terriblement seul : faire semblant de partager sa vie avec une jeune femme (qui est l'amie de la star), cacher une correspondance intense mais innocente avec un enfant qui se fait unique confident.

Lorsque la correspondance est découverte, c'est l'enfer !

Ok, on voit un peu tout ça, mais l'impression que Xavier s'est emmêlé les bobinos est désagréable. Au début on ne comprend strictement rien à ce qui se passe et par la suite on a parfois du mal à faire la mise au point entre les différentes périodes. L'histoire de la non rencontre est annoncée dès le départ. Cela aurait peut-être ajouté un peu de piment de se demander, d'attendre et d'espérer que l'enfant et l'adulte se rencontrent. On sait que ça n'arrivera pas.

Les passages obligés (chez Dolan) des relations compliquées voire toxiques avec les différentes mamans sont bien là et le repas de famille qui commence dans la joie des retrouvailles et se poursuit en pugilat verbal également. L'hystérie à laquelle nous sommes habitués ne manque pas. Mais cette fois, la sauce ne prend pas. C'est froid, sans émotion. Aucun personnage ne sort du lot pour nous faire éprouver quoi que ce soit. Et pourquoi ce déluge de pluie s'abat-il sur les protagonistes ? On se croirait dans 7ven. Et pourquoi l'image est-elle si sombre ? On étouffe dans ce film qui semble errer sans but ni conviction.

Et puis, quelle mère peut s'attendrir devant son enfant qui rentre de l'école hors d'haleine (sans même un bonjour ou un bisou) pour se coller devant une série télévisée et pousse des hurlements, pique des crises de nerfs, se roule par terre en pleurant parce que son héros est doté d'un nouveau super pouvoir ? Moi je m'inquièterais fort, pensant que mon gosse est complètement con en train de devenir fou. Non, Natalie Portman (à côté de la plaque, pas uniquement pour cette raison) sourit, attendrie et amusée.

Aucun suspense et difficile même de croire à l'histoire. Alors que plusieurs personnages interrogent : as-tu vraiment écrit à un enfant pendant toutes ces années, nous spectateurs à l'abandon savons que la correspondance existe. Autre aberration, comment un enfant entre 6 et 11 ans peut-il cacher cela à sa mère... des centaines de lettres ? Passons, le cinéma nous habitue à des invraisemblances aussi énormes. Parfois, ce n'est gênant.

En outre, la longue scène où John traverse les studios pour se rendre sur les lieux d'un tournage et que tout le monde l'observe avec suspicion est copiée-collée sur celle de Magnolia de P.T. Anderson (musique comprise) où l'enfant parcourt les couloirs des studios de télé pour se rendre sur le plateau alors qu'il a envie de faire pipi. Pas gênant, non plus, mais étrange.

Selon moi, Xavier Dolan rate cette fiction en forme d'autobiographie ou l'inverse. Deux étoiles ? Parce que c'est lui et que je garde confiance. Qu'il revienne dans son pays, fasse partie du casting, qu'on ré-entende le parler québécois qui donne un rythme particulier aux fims et me ravit... et tout reviendra dans l'ordre des choses : Xavier, le réalisateur qui me bouleverse.

Ce sera sans doute le cas avec son prochain Matthias et Maxime. J'y crois.

Commentaires

  • J hésitais beaucoup a aller le voir. La très longue bande annonce etait mi tentante mi 'freinante' ( pourquoi une correspondance pourrait être source de probleme ??).
    Ton avis a fait le reste ce sera sans moi !

  • Freinante parce qu'il s'agit d'un enfant et d'un adulte. Le terme de pédophilie n'est jamais prononce mais il plane... ou alors je suis tordue... si ce n'est pas ça qui est craint je ne vois pas pourquoi ça met tout le monde dans cet état...
    Dommage que mon avis te freine. Il y en a qui aime. Moi je me suis bien ennuyée.

  • Ah ben peut-être qu'il plairait à ceux dont c'est pas la came d'habitude ! Va savoir.

  • Il garde aussi toute ma confiance. Même si j'ai quand même envie de le voir. On est fan de Dolan ou pas, et sa longueur ne me fait pas peur... Je tente quand même...
    J'ai lu dans une interview qu'il s'était aussi laissé débordé par la démesure de ce cinéma hollywoodien, et peut-être que s'il était resté dans ce qu'il savait faire, cela aurait plus collé... En plus, supprimer toutes les scènes de Jessica Chastain... j'ai du mal à le supporter... ;-) Putain, c'est quand même Jessica - oui, j'ai aussi un faible pour les rousses...

  • C'est un peu ça : trop hollywoodien pour lui. Moins artisanal que d'habitude. Supprimer Jessica c'est vraiment un choix étrange mais je suppose que cela aurait encore allongé le film d'autant que j'ai trouvé Natalie un peu à l'ouest (mais elle est brune, ça s'explique).

  • Bon, je l'ai découvert avec "Tom à la ferme" qui reste à ce jour mon favori de sa filmo. Et j'irai quand même voir celui-ci car (mes amis me tannent) c'est Dolan. Même refroidie, j'irai quand même.

  • Mes favoris sont Laurence Anyways (BIG BIG émotion) et J'ai tué ma mère, le premier, une sacrée découverte.

  • Pour moi aussi ! Laurence Anyways, son chef d'oeuvre...
    Et ensuite, pour la découverte d'un nouveau réalisateur, J'ai tué ma mère....
    Mais ce Laurence Anyways est inoubliable...

  • Oui et Melvil Poupaud faisait le clin d'œil le plus irrésistible jamais vu.
    J'avais beaucoup aimé Momy aussi.

  • Il a en chié à le monter - le film durait initialement 4h - malheureusement ça se voit, il s'est perdu dans ce qu'il voulait raconter...

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