Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ALICE ET LE MAIRE

de Nicolas Pariser **

4985388_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Avec Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier

Synopsis : Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.

Encore une déception, difficile à expliquer car j'ai trouvé Fabrice Luchini exceptionnel. Ce rôle d'un homme politique lui va à ravir et chacune de ses interventions semble être improvisée. Anaïs Demoustier malgré son allure toujours très juvénile alors qu'elle a 32 ans est formidable également. Il m'a fallu un peu de temps, tant elle paraît jeune, mais elle parvient peu à peu à nous faire croire à son personnage de littéraire intellectuelle ainsi qu'à sa grande lucidité et à son impertinence.

Ce qui coince rapidement c'est le poste qui est créé au sein de la Mairie. Il ne s'agit pas d'un emploi fictif mais le rôle d'Alice est tellement mal défini, qu'elle se retrouve dans un bureau à faire une rédaction sur la modestie. Le devoir est fort apprécié du Maire. Il en est même fortement impressionné. Et alors ? Alors ! Ils vont philosopher à plusieurs reprises et ce sont les moments les plus intéressants du film même si j'ai oublié (j'ai dormi depuis) les thèmes évoqués. Mais c'est profond, accrochez-vous, même s'il n'y a pas de quoi remettre votre vie en question. Luchini est toujours un artiste pour parler philo et ne pas nous endormir, bien au contraire.

Par contre, le film est soporifique quand il n'est plus à l'écran. Comme lui, on se prendrait presque à déprimer en attendant qu'une Alice surgisse dans notre vie. Si le personnage de la Directrice de Cabinet empoigné avec élégance, rage et énergie par Léonie Simaga dont on sent bien qu'elle a tout sacrifié à sa carrière, est intéressant mais négligé, on ne peut en dire autant des autres qui gravitent. Leur fadeur frôle l'inexistence. Nora Hamzawi est drôle, mais ce n'est pas le sujet. Elle ne convient pas au personnage. On a toujours l'impression qu'elle va nous balancer un sketche ou une vanne. Les autres ? Des fantômes assez pathétiques qui trottinent autour du grand homme.

Et puis, le réalisateur perd son sujet en faisant intervenir des personnages sensés prouver le vide existentiel d'Alice qui couche avec le premier venu après l'avoir autoritairement invité à aller écouter du Wagner, tout ça parce qu'il aime les livres et qu'elle est littéraire... Surgissent aussi un ancien ex-meilleur ami (Alexandre Steiger, désespérant de banalité) et sa femme (Maud Wyler écope une nouvelle fois d'un rôle bien ridicule et bien agaçant car on a la forte impression qu'elle ne croit pas elle-même à son discours écolo) dont on a que faire et qui encombrent une partie de l'histoire.

Ce film ne va vraiment pas secouer le cocotier de la politique, la vacuité des ateliers de réflexion mis en chantier... mais la scène où Alice et le Maire écrivent LE discours qui devrait l'emmener à la prochaine présidentielle est le plus excitant du film (hélas trop court). Fabrice Luchini sait comme personne faire résonner les mots et les tournures de phrases.

J'avais évoqué récemment l'étrange ressemblance entre l'affiche du film et celle du grand film de Sautet Nelly et Monsieur Arnaud. Je ne peux m'empêcher à nouveau d'y revenir tant il est vrai qu'Alice et Le Maire finissent par éprouver un trouble réciproque. On ne peut regretter que le réalisateur ne cède pas à l'envie de faire naître une idylle entre une jeune femme et un homme qu'elle admire de plus de trente ans son aîné. Merci de nous avoir épargné cela. Mais il est évident que ces deux solitaires mal dans leur vie s'apprécient au-delà de simples relations professionnelles. Le Maire aurait pu faire d'Alice la fille qu'il aurait aimé avoir, hélas le trouble suscité n'est pas exploité voire laissé à l'abandon.

Pschitt !

Commentaires

  • 'Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal'
    Euh le maire de Lyon c'est Gérard Collomb :-)
    Luchini lui, il me gonfle ....

  • Et il va bien Gégé ?

    Ben oui ça vaut pas Douglas Fairbanks.

  • Oui, on est raccord. Film plan plan qui casse pas des briquettes. Tous les à côté sont sans intérêt.

  • Bonjour Pascale, non le film ne casse pas des briquettes. Et la conclusion 2 ans plus tard tombe comme un cheveu sur la soupe. Bonne journée.

  • Bonjour Dasola, Ah oui cette fin !!! Et l'enfant... n'importe quoi.

  • Voilà la deuxième critique que nous lisons, pour dire que le film n'est pas terrible - on le regardera à la télé, peut-être ...
    Bon week-end !

  • Unbelievable, Une série Netflix qui vaut largement le détours ...
    https://www.netflix.com/fr/title/80153467
    ++

  • Encore un film survendu ! (J'ai vu Downton Abbey hier. Etant une fan, j'ai passé un bon moment, sans ennui, même si c'est plus bisounours que la série. Mais je savais par coeur qui était qui et tout ce qui s'était passé avant, ça fait une sacré différence).

  • Oui ça devait être préférable de pouvoir replacer chacun dans son contexte et sa biogeaphie.

    Quant a Alice survendu est le mot juste sauf en ce qui concerne Luchini.
    Le réalisateur doit avoir la carte...

  • Luchini (qui l'a bien vendu l'autre soi à la télé) et Demoustier : à la base deux bonnes raisons pour me déplacer. Ajoutons quelques bons avis dans les revues qui comptent (encore que, le statut est sujet à caution je le reconnais) et cette Alice au pays du Maire-veille avait tout pour me séduire. Et puis patatras, je te lis et je vois que ça ne vaut pas mieux que Rambo ! Je ne sais pas si Luchini creuse lui-aussi des tunnels sous la ville, mais en tout cas, je crois que je vais opter pour l'abstention sur ce coup.

  • Il ne faut pas lire qu'un avis :-) J'ai beaucoup aimé ce film sans doute parce que je suis passionné de politique et plutôt de gôche. J'ai donc trouvé passionnant cette idée confrontation entre un homme politique qui a "tout donné" à la politique (il y en a de tous bords) , qui pédale dans le vide et cette jeune intello qui débarque dans ce monde étrange. Lucchini est très juste, Anaïs Demoustier est pétillante. Je ne me suis pas ennuyé une seconde. Peut-être un peu elliptique l'histoire du discours pas discouru mais fallait bien finir.

  • Et oui tout avis est subjectif. Ce monde ne m'intéresse pas mais je trouve que les histoires annexes polluent ce qui est au cœur du sujet : la relation entre Alice et le Maire et la façon d'influer l'un sur l'autre.

  • Luchini est un VRP de rêve ! Hélas, aucun film, aucun réalisateur n'est vraiment à sa hauteur, même s'il les tire vers le haut.
    Pour lui, Pour Anaïs... sinon... bulletin blanc.

  • Histoire de prendre les devants, je mets tout de go 5 ***** au 'Joker' de Todd Phillips & j'accorde l'Oscar du meilleur acteur 2019 à Joaquin Phoenix .... Voili c'est fait.
    Scorpion le Joaquin, me too pkoi ça ne m'étonne pas ?
    ++ :-)

  • Tu es dure je trouve. J'ai plutôt bien aimé pour ma part, même si le film est inégal. Et puis, Luchini et Demoustier sont très bien. C'est un film d'intellectuel qui parle de l'impuissance des politiques, de la crise de l'action politique, d'où ce sentiment de flottement, de vide, parfois. C'est ça le coeur du film aux yeux du réalisateur je pense, plutôt que la relation personnelle Alice - le Maire. Le couple d'amis bizarres que tu n'as pas aimé est mieux développé dans le livre qui a inspiré le film : L'Homme sans qualité de Musil, un roman philosophique, classique de la littérature de la Mitteleuropa mais difficile à lire.

  • Ah ça j'ai bien compris que c'était un film d'intellectuels mais ils ne sont que 2 à l'être. Les autres sont inexistants et sans culture, le couple d'amis est ridicule.
    Tout ce(ux) qui gravite(nt) autour d'Alice sr le maire est/sont en trop je trouve.

  • J'ai bien aimé le jeu de Lucchini et de la brochette de seconds rôles (le "panier de crabes"). Mais la mise en scène est trop sage. La réflexion politique reste trop théorique. Cela manque de chair.

  • D'accord avec toi, sauf sur les seconds rôles vraiment mal incarnés je trouve. Sauf la dircab, mais elle se contente surtout de traverser le film de facon autoritaire en jupe moulante.

Écrire un commentaire

Optionnel