d'Alejandro Landes **

Avec Julianne Nicholson, Moises Arias, Sofia Buenaventura

Au sommet des montagnes colombiennes, des adolescents armés, sont chargés de veiller à ce que Doctora, une otage américaine, reste en vie. Un évènement imprévu va les obliger à fuir dans la jungle alors que l'armée régulière se rapproche.

Je suis très réservée face à ce film dont j'attendais beaucoup plus face à la dithyrambe quasi générale. Il est d'une grande beauté formelle quoiqu'étouffant (jungle oblige), c'est indéniable, mais j'ai trouvé le fond souvent désagréable et dérangeant. Le réalisateur nous laisse souvent patauger dans la touffeur de la jungle sans explication. On ne sait d'où viennent ces gosses perdus entraînés de façon paramilitaire par un nain bodybuildé qui surgit parfois pour les recadrer et éructe ses ordres à la Sergent Hartman. Entre deux de ces visites, les jeunes gens donnent libre court à la satisfaction de leurs sens en éveil mais aussi à une violence parfois sauvage. Ils se mettent brusquement à tabasser violemment l'un des leurs qui se relève, hilare. Les champignons hallucinogènes les emmènent vers d'autres découvertes. Si les corps exultent, les âmes sont aliénées. Ces enfants ont subi un lavage de cerveau à n'en pas douter. Ils n'ont aucune conscience du bien et du mal, ils agissent comme on leur dit jusqu'à une mini révolte inévitable. Mais le propos reste vague et abstrait. On aurait aimé connaître l'histoire des personnages. On n'en saura rien. Pas plus que de l'otage, de la raison de sa présence.

Le film n'est pas fait pour les âmes sensibles et il ne m'a pas émue. Il m'a parfois évoqué par son côté poisseux, des films que j'ai détestés comme Les Garçons sauvages ou Manta Ray. La critique crie au génie et au chef-d'oeuvre. Il fait partie de ce genre dont je ne sais vraiment que penser. Je sais que j'ai vécu une expérience, mais à quoi bon ? Et cette fin !!! Comme si vous lisiez un pavé de 600 pages et que vous vous arrêtiez à la page 595...

La partition envahissante, grinçante, angoissante de Mica Levi m'a parfois fait saigner les oreilles.