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CE SOIR À 20 H 55 SUR ARTE

LA SIRÈNE DU MISSISSIPI de François Truffaut ****

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Si l'on vous demandait (et je vous le demande) quel est votre film préféré de François Truffaut que répondriez-vous ? Voici ma réponse.

Ce film si cher à mon cœur n’est sans doute ni le plus aimé ni le plus populaire. La Sirène du Mississippi est comme Truffaut le disait lui-même un grand film malade. Comme ses deux personnages principaux ajouterai-je. Et c’est justement ce qui m’anéantit, cette fragilité, cette douceur et cette cruauté. Je ne révèlerai rien de l’intrigue (polar haletant, suspens alambiqué exotique et amoureux) pour les chanceux qui ne l’ont pas encore vu.

Catherine Deneuve avait 26 ans et Jean-Paul Belmondo 36 et c’est déjà tout un voyage, toute une promesse ! "Vous êtes adorable. Vous savez ce que ça veut dire ? Digne d’adoration" lui dit-il.

Elle est Julie (et aussi Marion) garce sublime, angélique, à la fois impitoyable et vulnérable : IRRESISTIBLE. Il est Louis, l’objet, l’instrument, le jouet qui se laisse engloutir dans cet abyme d’amour absolu. Il est la victime consentante, éblouie, anéantie d’un amour tyrannique. Jean-Paul Belmondo fait une composition magistrale de cet homme qui se laisse piétiner, broyer le cœur et ne répond aux exigences et aux extravagances qu’avec encore et encore plus de douceur.

Belmondo avait déjà été ravagé d’amour dans un autre film souffrant : Pierrot le fou de J.L. Godard, et voir cet acteur si viril, si vigoureux, si drôle souvent, ainsi dévasté "est une joie, et une souffrance aussi"… Avec Deneuve, ils forment un couple en harmonie permanente. Les avoir réunis devient une évidence. C’est magnifique.

Et pourtant Jean-Paul Belmondo se plaignait de l’extrême connivence qui existait entre Deneuve et Truffaut. Il disait "j’ai l’air d’un con entre eux deux mais je le fais quand même…" Car ce film est un hymne à Catherine et un hommage à l'amour malheureux que François lui portait.

Truffaut réutilisera des répliques et des dialogues entiers du film dans Le dernier Métro et les placera dans la bouche de Catherine Deneuve encore mais avec Gérard Depardieu cette fois. Réentendre les mêmes phrases au mot prêt  11 ans plus tard était un pur moment cinéphile délicieux à consommer sans modération, avec délectation.

L’histoire nous entraîne de la Réunion à la Côté d’Azur pour finir dans la neige, en Suisse, et la dernière minute de la dernière scène réserve encore un ultime rebondissement amer et cruel qui me laisse à chaque vision, perplexe, insatisfaite, triste et désolée de les quitter…

Le fond et la forme du film ne sont pas sans évoquer Hitchcock, jusque dans le chignon vertigineux de Catherine Deneuve, réplique de celui de Kim Novak dans Vertigo.

Je me régale d'avance d'y replonger...

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Commentaires

  • Un Truffaut hitchockien en diable, un film que j'aime beaucoup également et que tu sublimes dans ton éloge. Il faudrait que je sorte mon article de la naphtaline à l'occasion de la diffusion.
    A noter, un très bon doc sur Belmondo à la suite du film sur Arte (dispo aussi sur le replay).

  • Oui sors le, il doit puer.
    Je le connais par coeur mais tant pis.
    D'après Télérama le doc nest pas terrible mais pas impossible que je veille pour le regarder car Belmondo ❤

  • Bonsoir Pascale, j'ai découvert ce film sur le tard et je confirme que c'est un très grand Truffaut. J'ai quand même une petite préférence pour la Chambre verte. Bonne soirée.

  • Bonsoir dasola. La chambre verte est trop sombre je trouve.

  • Trop sombre ? Du vert anglais sûrement ....

  • Oui, ce vert fiche le bourdon.

  • Bonjour, j'ai revu hier soir ce Truffaut diablement hitchcockien. Il fait partie de mes préférés de ce réalisateur. Merci d'en avoir parlé !

  • Bonjour. Quel suspense et quel plaisir en effet.

  • J'ai de plus en plus de mal à supporter Fanny, pourtant j'ai adoré ce film.

  • Oui d'accord avec toi pour Fanny devenue horripilante et grotesque à force de vouloir se donner un genre. Mais à ses débuts, elle sortait vraiment du lot.

  • Elle n'a plus rien de naturel. Une caricature d'elle même insupportable.

  • Il faudrait que je le revoie, mais ça ne m'a pas fait envie l'autre jour. Mon Truffaut préféré ? De mémoire, c'est peut-être bien "L'histoire d'Adèle H.". Un faible aussi pour "Tirez sur le pianiste".

    Mais il y en a que je n'ai pas vu depuis longtemps. Et d'autres que je n'ai pas vus du tout.

  • ah dommage. J'étais encore estomaquée par ce thriller/histoire d'amour fou.

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