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VOYAGE EN ORIENT

 

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Désolée de tant tarder à vous parler de tous les films que j'ai vus (et il y en a...) depuis la réouverture des salles de cinéma. Il faut dire que j'attends toujours la grande secousse, qui tarde à venir. Et puis, depuis peu je suis redevenue "essentielle", j'ai donc un peu moins de temps pour écrire mais aussi peu d'enthousiasme à vous communiquer. Espérons que les sorties à venir seront plus emballantes et motiveront mon envie d'écrire. En attendant voici quelques impressions sur les films que j'ai vus. Je commence par les plus anciens.

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LA MERE de Mikio Naruse *** (1952)

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Avec Kinuyo Tanaka, Kyoko Kagawa, Eiji Okada

Masako Takahara tient une modeste blanchisserie en périphérie de Tokyo. La vie est dure, et les dégâts de la guerre se font encore sentir. Mais Toshiko, sa fille ainée, est pleine de gaité et d’espoir. Et les moments de joie ne manquent pas : on sort au parc, on va au cinéma, on chante… Hélas, l’adversité est parfois très forte, et il est difficile de se nourrir ou de se soigner. Si la vie s’effondre peu à peu autour d’elle, Masako reste une mère de famille vaillante, toujours debout et souriante dans la tourmente.

Je ne connaissais pas ce réalisateur japonais né en 1905 et mort en 1969. Il est pourtant à la tête d'une abondante filmographie de 89 films commencée dès le muet. J'aimerais évidemment voir Nuages épars qui est sorti en salle il y a un an ou deux et qui a emballé les chanceux qui l'ont vu. Hélas le dvd (ou blu-ray car j'ai depuis peu fait l'acquisition d'un lecteur) coûte vraiment cher. J'attends.

Ce réalisateur était spécialisé dans le genre shomingeki et s'intéressait aux classes salariées. Il s'agit ici d'une blanchisserie qui ne draine pas une foule de clients. La mère est le personnage central et elle doit nourrir et s'occuper de toute sa famille. Elle affronte et surmonte tous les évènements tragiques de l'existence sans jamais baisser les bras, dignement, courageusement. La vie continue quoiqu'il en coûte advienne. Ce film doux et délicat est dramatique dans le fond puisqu'on y évoque la maladie, la mort, le deuil, la séparation, la pauvreté mais il ne se départit jamais d'une certaine légèreté et surtout d'une volonté d'insuffler de la vie partout et tout le temps dans l'existence.

Il dessine aussi la vie de tout un quartier populaire, animé, joyeux, bruyant. Et il nous donne à voir une coutume étrange. Alors que la mère élève l'enfant d'une autre, elle doit se séparer de sa plus jeune fille car elle ne parvient plus à assumer la charge financière de l'enfant. Ce moment est déchirant.

La photographie et le noir et blanc du film sont très beaux.

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HOSPITALITE de Koji Fukada **

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Avec Kenji Yamauchi, Kanji Furutachi, Kiki Sugino

Au cœur de Tokyo, la famille Kobayashi vit paisiblement de l’imprimerie. Quand un vieil ami de la famille réapparaît, aucun ne réalise à quel point il est en train de s’immiscer progressivement dans leur vie… jusqu’à prendre leur place.

Sortie tardive pour ce film qui date de 2010. On y voit surtout, et c'est forcément drôle, comment la société japonaise corsetée dans ses bonnes manières (en apparence) accepte sans broncher une situation invraisemblable. Mais lorsque le japonais réagit, la charge contre son incapacité à accepter l'autre, c'est-à-dire l'étranger est mordante quoique vite expédiée.

La famille dont il est question se compose du père remarié à une toute jeune femme de la moitié de son âge qui fait office de comptable, de sa soeur et d'une petite fille issue d'un premier mariage (je pense que l'expression "sage comme une image" a été inventée pour elle). L'employé vit également dans l'appartement qui semble pourtant exigu et l'absence de plans larges donne même une impression d'étouffement.

L'oiseau de la petite fille s'est envolé, elle est triste et un type surgit et affirme avoir aperçu la bestiole. C'est faux et rapidement l'intrus se dit être l'ami du père de Kobayashi. La politesse veut qu'il ne faut pas mettre un hôte dans l'embarras. Il prétend le reconnaître et  l'accueille. L'employé tombe opportunément malade et le nouvel arrivant prend sa place, dans l'imprimerie comme dans la chambre du malade. Vous suivez ?

C'est drôle pendant un temps. Encore plus quand une jeune blonde occidentale mais qui parle japonais s'installe aussi, puis d'autres personnes, des blancs, des noirs, des jaunes... Mais tout cela met un temps fou à se mettre en place sans qu'on sache vraiment ce que le réalisateur veut nous dire jusqu'à une résolution vaguement explicative mais expédiée. J'ai trouvé qu'il ne se "mouillait" pas vraiment pour dénoncer la xénophobie de ses concitoyens.

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BALLOON de Pema Pseden **

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Avec Sonam Wangmo, Jinpa Ynaghik, Tso

Drolkar et son mari élèvent des brebis au Tibet, tout en veillant sur leurs trois fils (ou l'inverse). En réaction à la politique de l’enfant unique imposée par Pékin, elle et son mari pratiquent en secret la contraception, ce qui est tabou. La maigre réserve de préservatifs qu’elle se procure au compte-gouttes s'épuise et Drolkar tombe enceinte. Sans compter que ses innocents enfants ont découvert un préservatif qu'ils ont transformé en ballon.

Drolkar se retrouve face à un dilemme : si elle donne naissance à ce nouvel enfant, le couple aura de lourdes taxes à payer qu'il aura du mal à assumer. Elle aimerait avorter et elle reçoit une écoute attentive et compréhensive de la part d'une gynécologue. Mais elle doit affronter le poids des superstitions traditions religieuses : l'enfant est forcément la réincarnation d'un  défunt récent. Et justement le père du mari de Drolkar vient de mourir. Jusque là très amoureux, le mari devient colérique et violent. Et voilà que la religion et ses pratiques d'un autre âge s'immiscent dans un couple jusque là très complice. ça fait très mal au coeur.

J'ai aimé l'aspect documentaire du film. Le quotidien dans cet élevage où il faut trouver le bélier capable de contenter toutes les brebis et Drolkar est drôle quand elle dit à son mari : "il me fait penser à toi". La façon dont les hommes font du troc ou de la vente en cachant leurs mains sous leurs habits et la spiritualité présente au fin fond de cette vie rurale. La partie fiction qui nous montre une femme qui tente de se révolter contre les traditions est moins convaincante.

Par contre il y a une sous intrigue qui m'aurait passionnée. La soeur de Drolkar est devenue nonne suite à une déception amoureuse. Sa première apparition, on ne sait si c'est un homme ou une femme, ses rencontres avec son ancien amoureux sont les moments les plus magiques de ce film. Leur histoire mériterait un film.

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SI LE VENT TOMBE de Nora Martirosyan **

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avec Grégoire Colin, Hayk Balhryan, Arman Navasardyan

Hayk Bakhryan, Arman Navasardyan

Alain, expert français doit vérifier les installations d'un aéroport d’une petite république auto-proclamée du Caucase. Le résultat positif de son audit permettrait sa réouverture. Sauf qu'en l'état, la taille de la piste d'atterrissage ne permettrait pas aux avions de faire demi-tour. Les autorités locales assurent que les avions n'auraient aucun besoin de faire demi-tour. C'est dire si Alain a fort affaire.

Je trouve toujours intéressant de découvrir des contrées lointaines où je ne mettrai sans doute jamais les pieds. Ici, le Haut-Karabagh devenu récemment tristement au centre des flash infos pour disparaître aussi rapidement qu'il était apparu. Depuis la dislocation de l'ex URSS en 1991 aucun pays membre de l'ONU ne le reconnaît. Il s'est auto proclamé indépendant ce que réfutent l'Arménie et l'Azerbaïdjan qui revendiquent cette enclave de 146 473 habitants... (pour faire vite). Bref, ce pays n'existe pas. Un aéroport serait vital pour reconnaître son existence. 

Hélas, la froideur et l'austérité ambiantes m'ont empêché d'apprécier ce film. J'étais pourtant contente de retrouver Grégoire Colin que je trouve trop rare. Hélas, son personnage évolue peu malgré la générosité et l'hospitalité des habitants. J'ai cru qu'il allait s'intéresser davantage aux personnes qu'il rencontre, voire s'y attacher. Je trouve qu'il reste toujours à distance, même si bien sûr sa charge lui impose de rester neutre. Il me semble que cela manque d'humanité. Pourtant lorsqu'il dit : "je n'avais pas conscience de la violence de ce qui se passait ici" on croit alors que sa carapace va fondre, mais non. Les scènes où l'on comprend que ce pays ne connaît que la guerre depuis des décennies et des répliques telles que "ah bon tu es devenu pacifiste ?" lorsqu'un homme tout récemment père dit que son fils ne fera pas son service militaire, sont trop rares.

A la périphérie de l'histoire principale il y a celle d'un petit garçon qui traverse chaque jour le tarmac chargé de deux bidons d'eau qu'il vend comme une eau magique. Cette traversée est interdite et là encore, on reste en dehors de ce qui se passe.

Trop nonchalant (malgré une scène très réussie et très flippante où Alain se retrouve seul en forêt la nuit...) ou exigeant, le film est décevant. Dommage.

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Commentaires

  • Je ne vais pas avoir beaucoup le temps d'aller au ciné cette semaine, mais ce soir je vais voir Nomadland. Tu l'as vu ?

  • Oui, je me suis ENNUYEE... mais c'est beau.

  • Ils ont tous leur intérêt. Mais la mère est cinéphilement un plus :-)
    Avec le recul c'est Balloon qui laisse son empreinte pour les plus récents.

  • Je pense grosso modo la même chose que toi du film japonais. C'est plutôt bien au début, mais cela part en sucette, sans que l'on sache vraiment où le réalisateur veut nous mener. Et le personnage de blonde occidentale "très ouverte aux autres" est une vision limite raciste d'une femme occidentale. (Personne ne croit une seule seconde qu'elle soit brésilienne ou bosnienne...)

  • C'est ça. On ne sait pas où on va et la résolution est expédiée.
    Le personnage de la blonde n'est guère intéressant.
    Il paraît que le Japon est très xénophobe.

  • Pour Hospitalité je te rejoins, à la fin je me suis dis "heu, tout ça, pour ça ??", ça commençait comme un trhiller mais ça tombe un peu à plat. Le film est cool mais sans plus !

    Pour Baloon je peux pas dire, je devais avoir trop mangé, j'ai dormi :(

  • Mais oui, tout ce tintouin pour ça !!!
    Ah la bouffe est toujours prioritaire chez toi :-) ton blog me manque.

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