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KUESSIPAN

de Myriam Verreault et Naomi Fontaine ***(*)

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Avec Sharon Fontaine-Ishpatao, Yamie Grégoire, Etienne Galloy

Nord du Québec. Mikuan et Shaniss, deux amies inséparables, grandissent dans une réserve de la communauté innue. Petites, elles se promettent de toujours rester ensemble. Mais à l’aube de leurs 17 ans, leurs aspirations semblent les éloigner : Shaniss fonde une famille, tandis que Mikuan tombe amoureuse d’un blanc et rêve de quitter cette réserve devenue trop petite pour elle... 

Mikuan rêve d'émancipation à l'extérieur de la réserve, tandis que Shaniss, déjà mère, s'enfonce dans une misère qu'elle maquille bien mal en solidarité envers les siens. Mikuan est première de sa classe et vit au sein d’une famille aimante. Elles se promettent de rester toujours ensemble, coûte que coûte. Mais Mikuan tombe amoureuse d’un blanc et rêve de sortir de cette réserve et partir avec son amoureux poursuivre des études à Québec.

Ce film d'une rare intensité est adapté du livre éponyme de la québécoise Naomi Fontaine. On découvre les innus, peuple autochtone nomade de la Côte Nord du Québec. Cette vaste terre leur appartenait, jusqu'à ce que, sédentarisés, ils en soient chassés par les blancs pour être cantonnés dans une réserve de quelques kilomètres carrés. Le racisme n'est pas éludé mais la réalisatrice dépasse le clivage simpliste gentils indiens/méchants blancs ou l'inverse. Ni angélisme, ni manichéisme. Les deux communautés ont du mal parfois à cohabiter, chacune prise au piège de leurs préjugés. Mais le propos central n'est pas là.

En suivant cette amitié fusionnelle sur plusieurs années, on pénètre le quotidien de cette réserve innue où la langue maternelle et les traditions survivent à l’intérieur de quelques kilomètres carrés. L'immersion est totale et dépaysante. Même s'il y a un fil conducteur, les chemins des deux amies prennent des directions différentes voire opposées, le film est fait d'observations, de tranches de vie parfois déroutantes, d'autres fois franchement dramatiques. On sent l'attachement profond des membres de la famille entre eux, la force de l'amitié, de la communauté. Sans sombrer dans le misérabilisme, il est évident que la vie est difficile et que la force du groupe parfois pesante est l'armature des relations. Difficile dans ces conditions pour Francis jeune blanc de Sept-Îles, pourtant sincèrement épris de Mikuan de trouver sa place parmi eux.

Grâce à un atelier d'écriture, Mikuan est encouragée dans ses talents de poétesse. Cela va encore davantage l'encourager à partir. Pendant ce temps, Shaniss, "la fille au ventre rond", fait des enfants qu'elle élève seule la plupart du temps puisqu'elle a choisi un garçon alcoolique, un peu voyou, parfois violent.

La réalisatrice s'attache aux détails, nous emmène dans le sillage de personnages attachants remarquablement interprétés par des acteurs non professionnels pour la plupart, qui tentent de vivre, de survivre, de réaliser leurs rêves.

Triste et beau.

Commentaires

  • Sauvée :-)

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