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RAMONA

d'Andrea Bagney ***

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1er film en compétition - Espagne

avec Lourdes Hernández, Bruno Lastra, Francesco Carril

Ramona a vécu quelques années à Londres. Elle est rentrée à Madrid bouleversée par la mort de ses parents dans un accident de voiture.

Elle a interrompu ses études de traductrice et cumule plusieurs petits boulots. Elle vit avec Nico qui semble être la seule valeur sûre et stable dans sa vie. Nico est cuisinier.

A la veille d'auditionner pour le premier rôle d'un film elle rencontre Bruno dans un bar. Quelques verres plus tard, la complicité entre Bruno et Ramona est évidente. Ils évoquent leur vie dominée par l'anxiété et le peu de raison d'espérer dans ce monde de fou. Cela se veut profond et drôle et l'abattage des acteurs est un régal. Une belle musique les enveloppe (Beethoven, Tchaikovski) et le beau noir et blanc ajoute au charme de ce "petit" film en forme de comédie romantique qui semble inspirée de Woody Allen (dont il sera largement question au cours du film) parsemée d'angoisses existentielles, d'un peu d'hypocondrie, de paranoïa et de la logorrhée des personnages. Lorsque Ramona découvre que Bruno est totalement sous son charme, elle s'enfuit mais le lendemain lors de son audition, le réalisateur du film n'est autre que Bruno lui-même.

Dès lors Ramona se met à douter de tout alors qu'elle a tant besoin de stabilité, de certitudes, de choses fiables, qui durent. Doit-elle quitter Nico la valeur sûre pour Bruno qui débarque avec son charme et ses sentiments qui n'effraient pas le garçon mais font douter la fille ? C'est très chouette, très gai et un peu troublant aussi car on ne peut décider pour elle. Les deux garçons sont absolument merveilleux, compréhensifs et savent exactement ce qu'ils veulent. Ils ont l'intelligence de laisser Ramona décider seule de ce qu'elle veut précisément. Bruno lui pose d'ailleurs directement la question : "qu'est-ce que tu veux ?" C'est en effet à elle de savoir, à personne d'autre.

Lors de ses séances de casting Ramona propose deux dialogues. L'un extrait de Annie Hall de Woody Allen, l'autre de Before sunset de Julie Delpy. "Tu rencontres l’amour de ta vie et d’un coup, pouf, il disparaît"... Ces mots semblent s'adresser à Bruno qui ne possède ni facebook, ni instagram et peut disparaître un jour, comme ça, pouf !

Je dirai que c'est le joli film du festival qui fait du bien. Aucune menace ne pèse sur la vie du personnage principal même si elle est un peu perdue et doit prendre une décision importante. La musique est somptueuse, le beau noir et blanc fait place à des couleurs très amoldovariennes lors des scènes de tournage du film dans le film. Les acteurs sont excellents et magnifiques. Une bouffée d'air pur !

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