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AVANT L'EFFONDREMENT

d'Alice Zeniter et Benoît Volnais **

Avant l’effondrement

Avec Niels Schneider, Ariane Labed, Souhaila Yacoub, Myriem Akkhédiou

La canicule est désormais la norme à Paris. Les habitants dégoulinent de sueur, les ventilateurs deviennent indispensables.

Tristan vit depuis de nombreuses années en colocation avec sa meilleure amie, professeure de littérature. Il est directeur de campagne d’une candidate aux législatives. Il reçoit dans une enveloppe et sans la moindre explication un test de grossesse positif. Cette annonce le bouleverse d'autant plus qu'il serait peut-être porteur d'une maladie génétique incurable responsable de la mort de sa mère jeune. Il se met à la recherche de l'éventuelle parturiente. 4 candidates auraient bénéficié de ses faveurs dans les dernières semaines. Fanny l'aide dans son enquête, Tristan délaisse un peu puis beaucoup la campagne pour les élections, il rend visite à son père très mal en point, il a une relation très agressive avec son frère sans qu'on en apprenne les raisons, le frère se montrant par contre très conciliant... 

Tristan finit par perdre complètement les pédales face à cet embouteillage d'événements et nous aussi, malheureusement, à la vision de ce film qui tâtonne, explore, se disperse en suivant plusieurs pistes, plusieurs façons de filmer et des personnages à la dérive qui affirment leur point de vue.

Cela commence plutôt bien pourtant avec l'évocation de ce trentenaire énergique et bien dans sa peau (malgré la chaleur) qui va peu à peu dérailler. Puis surgit une très longue scène où Tristan et Fanny sur une scène de théâtre évoquent très théâtralement les diverses possibilités de trouver celle qui a envoyé le test de grossesse. La scène sonne "faux". Plus tard, le même sentiment de malaise surgit lors d'une scène "d'amour" entre Tristan et une amie très enceinte. Ils se tournent autour dans une valse hésitation assez ridicule. Je pense que les acteurs ont dû s'y reprendre plusieurs fois pour ne pas tomber. Je ne parle pas du masque pourtant très présent dans le film. Je n'ai pas compris (il est sur l'affiche, cherchez bien).

Lors des pérégrinations pour retrouver l'autrice du test de grossesse, Tristan et Fanny vont séjourner dans une ferme tenue par une bande de joyeux écolos qui vivent en autarcie. Leur arrivée dans l'endroit tient de la plus grande improbabilité. En gros, ils marchent sur la route (déserte la route), ils demandent leur chemin à un couple et leur enfant en balade qui surgissent et se retrouvent invités (logés, nourris) à la ferme. ça tombe bien, c'est justement là qu'est attendue Pablo (c'est une fille), l'ex amoureuse de Tristan.

Lors d'un repas, s'affrontent alors deux visions très politiques (et pas idiotes) de l'avenir entre la bourgeoise des champs et la bourgeoise des villes mais on se demande comment cette scène est arrivée là. En parachute sans doute. Et pourquoi Fanny qui semblait jusque là la fille la plus cool, la plus libre (elle couche avec un de ses étudiants), la plus insouciante du monde se met à tenir un discours aussi politique et engagé ? En gros, il faut sauver la gauche. On est d'accord et si le texte est plutôt bien ficelé, il n'en reste pas moins catapulté dans un film qui ne sait pas trop où il va.

En résumé, l'avenir climatique devrait voir la population bretonne augmenter de façon exponentielle. Je ne pense pas que cela ravisse les chapeaux ronds.

J'ai lu que ce film était : "radical, politique et féministe"... Ok, la génération des trentenaires (et les autres) soumise à de multiples crises, à l'éco-anxiété a de quoi perdre la boule mais au cinéma c'est un peu touffu. Et féministe ? Je creuse encore.

Reste Niels Schneider, très bien mais parfois (il m'a semblé) un peu perdu aussi face à l'évolution et aux décisions étranges que prend son personnage (exemple parmi d'autres (tant pis je spoile mais vous ne verrez pas ce film) : aller à la mer et pas à l'enterrement de son père). Les filles, Ariane Labed, Souhaila Yacoub, Myriem Akkhédiou sont très bien aussi mais leurs personnages sont difficilement défendables.

Commentaires

  • Helas j'y suis allé.. Les situations m'ont paru abracadabrantesques et les différents événements ne tiennent pas trop debout ( arrivée dans la communauté, ne pas aller à l'enterrement ( désolé je re-spoil). Le garçon et les filles prennent quelques risques quand même avec leur relation....
    Tu es généreuse avec 2 étoiles.

  • Je suis d'accord je suis généreuse... ce doit être le premier quart d'heure qui fait que. Mais dès la scène de théâtre (mais qu'elle est nulle cette scène) ça sent le moisi et ensuite c'est n'importe quoi.

    Aujourd'hui j'ai vu Beau... j'en ai encore l'esprit embrumé.

  • Oui c'est aussi le thème qui m'avait attirée... qui n'est pas traité ici.

  • Vu avec presque deux mois de retard au Festival du premier film de La Ciotat. Entièrement d’accord c’est un fourre-tout. Il s’y sont mis à deux pour faire ça mais seul le chef opérateur est venu présenter le film au festival. Il ne s’est pas étendu sur le fond et nous a livré un scoop : Madame Zeniter a décidé de renoncer au cinéma pour se consacrer au théâtre et au roman. Si on en juge par la séquence de théâtre filmé on craint le pire…Raison de cette réorientation : elle n’aurait pas supporté les critiques négatives sur son film.

  • Merci pour ce scoop.
    J'espère voir un jour le premier cinéma du monde mais il est loin.
    Je comprends tellement que les critiques peuvent détruire ou faire très mal mais certains critiques on trouvé ce film radical, politique et... féministe (n'importe quoi pour le dernier qualificatif).
    Mais effectivement, même si le film a quelques qualités, la longue, ridicule et inutile scène de théâtre est catastrophique. Peut-être que ça sera plus supportable en théâtre pas filmé mais je ne le saurai pas.

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