Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

NEZOUH

de Soudade Kaadan ***

NEZOUH, Soudade Kaadan, cinéma, Kinda Aloush, Hala Zein, Samir Almasri, Nizar Alani

Avec Kinda Aloush, Hala Zein, Samir Almasri, Nizar Alani

Alors que Damas est assiégée, Zeina 14 ans et ses parents restent dans leur appartement. Le père n'entend à aucun prix devenir un réfugié, vivre dans un camp ou pire, quitter le pays.

Malgré le bruit quasi permanent des tirs plus ou moins proches et l'angoisse, le père doté d'un optimisme à la limite du délire et de la raison transforme chaque "galère" en réussite. Bricoleur et imaginatif il bidouille un engin qui permet d'avoir de l'électricité, trouve l'eau qui manque, de la nourriture, quitte à piller les logements abandonnés par leurs occupants et au risque parfois de sa vie. Sa mission : protéger sa femme et sa fille (ses autres filles ont quitté le pays) et ne surtout pas devenir un réfugié. Pendant ce temps, les femmes ne quittent pas l'appartement régulièrement plongé dans l'obscurité. Le jour où les fenêtres sont soufflées par une explosion, le plafond éventré, le père continue de dire que tout va bien que la maison est intacte. Toujours dans le déni, il répare et isole ses "femmes" du regard des autres (ils découvrent que les voisins en face sont toujours là) grâce à des draps. Le trou dans le plafond va ouvrir tout un horizon à Zeina et c'est sur le toit de l'immeuble qu'elle fait la connaissance d'Amer un garçon de son âge plein d'imagination et très connecté (même si on se demande comment il parvient à recharger tous ses appareils électroniques). Leurs rendez-vous quotidiens vont leur permettre d'échapper un peu à cette réalité terriblement anxiogène.

Quant à la mère de Zeina, elle rêve de quitter l'endroit, d'aller au bord de la mer, d'arrêter de subir, d'embarquer sur un bateau qui les emmèneraient loin du cauchemar des bombardements. Lorsque le père prend une étrange décision, la mère proteste, réagit et se rebelle face à l'autorité masculine qu'elle respectait jusque là.

Le film est clairement divisé en trois parties. La première à l'intérieur de l'appartement clos où règne l'ordre instauré par le père, la deuxième lorsque l'appartement est ouvert à tous les vents (et à la pluie) et à toutes les intrusions possibles et la troisième où l'on découvre la ville détruite, méconnaissable où il n'existe plus aucun point de repère parmi les ruines.

Malgré l'amour incontestable du père pour sa femme et sa fille, on assiste à mesure que l'appartement s'ouvre à un véritable soulèvement des voix féminines qui n'entendent plus se laisser enfermer, dominer, malmener par les décisions d'un autre âge d'un patriarcat dépassé.

La fantaisie parfois de l'ensemble ne laisse pas de côté la tragédie vécue par ce peuple mais le film reste néanmoins plein d'espoir, illuminé par quelques trouvailles magiques, comme ce moment où le ciel bleu se transforme en eau sur laquelle on peut faire des ricochets.

C'est un film très beau et très touchant. Les quatre personnages principaux sont très attachants.

Commentaires

  • On se laisse emporter parnla vie de cette famille qui coûte que coûte souhaite rester dans sa maison et son quartier.
    Le père pense mener la barque mais finalement il se laisse mener par le bout du nez par les 2 femmes de la famille.
    De jolies trouvailles ( appartement /toile de tente ou ciel/mer) pour nous raconter le vie de ceux qui doivent affronter l'horreur.

  • Oui c'est très fort de raconter l'horreur sous cet angle.
    La réalisatrice a voulu dire : nous ne sommes ni des héros ni des traîne savates, nous sommes des humains confrontés à l'inommable.
    Le père est drôle quand il prétend ne pas pleurer.
    La femme lui tient bien tête.
    La petite est adorable. Elle fait moins que son âge.
    L'appartement tente est beau je trouve. Les trouvailles sont vraiment belles.
    Ravie d'avoir vu ce film.

  • Beaucoup aimé, "la Vie est Belle" en Syrie mais je trouve qu'il manque juste un peu plus d'onirisme (2-3 caillou dans le ciel c'est un peu juste). Un joli moment avec un papa qui casse un peu le cliché du mâle oriental

  • Je trouve que cet appartement/tente au milieu du chaos est suffisamment "décalé" ainsi.

  • Je voulais vraiment le voir, hélas nous sommes partis quelques jours et il n'était déjà plus à l'affiche ou presque. J'espère le voir ressurgir dans un ciné d'arts et essais car ce que tu en dis confirme mon envie, en dépit des critiques pas très bonnes.

  • Des critiques pas très bonnes ?? C'est incroyable. Tu aurais aimé.
    On ne peut tout voir :-)

Écrire un commentaire

Optionnel