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FERMER LES YEUX

de Victor Erice ***

FERMER LES YEUX, VICTOR ERICE, CINEMA, Manolo Solo, José Coronado, Ana Torrent

Avec Manolo Solo, José Coronado, Ana Torrent

Lors d'une émission dans le style "Perdu de recherche", le réalisateur Miguel Garay évoque la disparition brutale de l'acteur principal du film qu'ils étaient en train de tourner. Julio Arenas et Miguel étaient également amis de longue date.

C'est à l'occasion de cette émission que Miguel va, vingt-deux ans plus tard tenter de rassembler tous les éléments, les souvenirs, éventuellement les témoins de l'époque pour trouver une explication à cette disparition. Cette enquête sera l'occasion d'affronter le passé mais aussi de rendre un hommage au cinéma.

Victor Erice n'a réalisé que quatre films en cinquante ans : L'esprit de la ruche, Le sud, Le songe de la lumière et ce magnifique Fermer les yeux pour lequel il faut accepter de s'installer en salle pendant près de trois heures pour découvrir un cinéma rare certes mais un peu élitiste. L'enquête n'est pas franchement mouvementée mais le réalisateur insuffle suffisamment de suspense au cours des pérégrinations de Miguel qu'elles permettent au spectateur de rester accroché à l'histoire.

Intrigant le film l'est dès la première scène énigmatique qui se situe en 1947 à Triste-Le-Roi (site imaginaire) dans une maison château où un vieil homme solitaire vit avec son compagnon-valet, un chinois, forcément sage et dévoué. Le vieil homme a fait venir un homme qu'il charge de retrouver sa fille qu'il n'a plus vu depuis des années et qui serait en Chine. La scène est longue, étrange, mystérieuse... Jusqu'à ce que l'on comprenne que... mais je ne dis rien pour ne pas gâcher la surprise. C'est en tout cas ce jour là que l'acteur disparaît.

Vingt-deux années plus tard, Miguel sans pour autant avoir d'éléments tangibles se lance à la recherche de son ami Julio. C'est beau, très lent et presque surréaliste parfois tant il paraît improbable qu'il puisse se passer quoique ce soit si longtemps après. Mais un des personnages du film l'affirmera : il faut croire au pouvoir miraculeux du cinéma.

On comprend peu à peu l'explication de l'extrême tristesse de Miguel, des raisons pour lesquelles il vit dans un endroit improbable, de sa solitude parfois partagée avec quelques amis sur qui on peut compter et qui donne aussi l'occasion de partager des moments de douceurs où l'on chante. La place et l'importance de l'amitié sont centrales ici. Dans ce film, lorsque les acteurs chantent ils chantent la totalité de la chanson. Et quelle chanson !!! Il semble que cette scène chaleureuse ait été improvisée sur le tournage. Vrai ou pas, elle est magnifique.

La vie n'a pas été un long fleuve tranquille pour ces personnages qui jamais ne se plaignent. Il faut donc comme les protagonistes, prendre son temps, se laisser porter, guider aussi. Cela se passe en 2012, précisément l'année où les films sont devenus numériques en Espagne. Et découvrir l'antre d'un collectionneur de films sur pellicules dans les fameuses boîtes rondes suggère un peu une sorte de "c'était mieux avant", mais cela fait tout de même quelque chose de revoir ces boîtes à bobines.

L'enquête va mener Miguel dans un endroit surprenant et le film s'achève sur un plan magnifique, très émouvant qui laisse l'occasion au spectateur de terminer ou poursuivre l'histoire lui-même.

Commentaires

  • J'en étais encore à Ouvre les yeux d'Amenabar
    Donc maintenant on peut les fermer....les yeux

  • Le cinéma est plein de bons conseils.

  • J'ai encore quelques jours devant moi pour l'attraper et découvrir le cinéma de Victor Erice. Cela me tente beaucoup. Je lirai ta chronique un peu plus tard, mais tu sembles un peu moins enthousiaste que d'autres...

    Une p'tite question : pas trop long, ce film ? On ne sent pas le temps passer ?

  • Trop long... oui, mais comme la plupart des films depuis quelque temps (même la Palme) sauf Yannick et Strange way of life :-) mais PAS DU TOUT d'ennui. Pour ce film il faut s'installer et prendre son temps. Mais c'est prenant.
    Tu peux lire les trois premiers paragraphes, je ne dis rien de plus que le synopsis, et même plutôt moins.

  • Ces trois premiers paragraphes me poussent également vers le film. On en reparlera si j'arrive à le voir dans de bonnes conditions. Un de "mes" cinémas le programme jusqu'aux premiers jours de septembre, ce qui me laisse penser que ce sera possible.

  • Tu devrais aimer, tu vas aimer, même si je ne le conseillerais pas à tout le monde eu égard à sa longueur et sa lenteur.
    Me reste bien en tête une scène de repas entre 4 amis et un chien dont une femme enceinte.... d'une douceur ♡♡♡

  • J'ai pris l'injonction au pied de la lettre, je me suis endormie dès le début. Je me suis réveillée quelque fois et j'ai aimé ce que j'en ai vu mais ce n'est pas assez pour me forger une opinion. Je déteste quand cela m'arrive. J'étais bien triste en sortant de la salle.

  • ah ah ah. Oui pour certains films, il faut être en grande forme :-) Disons que ce film t'a bercée.
    J'espère que tu as vu le moment "chanson" que j'ai tant aimé.

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