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MOSTRA VENEZIA 2023

Me voici de nouveau sur la terre ferme et reliée au reste du monde (via une connexion partagée parce que Free... passons ! Je crois que je vais passer chez Reef).

Je n'ai vu "que" 6 films lors de la dernière Mostra, je vais donc rapidement les évoquer. Désolée, pas de reportage photos cette fois, même lorsque les séances avaient lieu en présence des équipes de films (sauf pour celui de 1938) mon appareil était en panne (la loi des séries) et j'ai "fait" peu de tapis rouge cette année. Je n'ai donc à vous proposer que les photos que mon pauvre A12 accepte de prendre (avec beaucoup de lumière). J'en ai profité surtout pour une fois encore arpenter sans me lasser tous les vie, calle, salizzade, ruge, rio terra, rive, campi, campielli, campazzi... de la merveille. A la fin de mon séjour, mes pieds pouvaient éclairer un quartier et ma balance s'est réjouie. Et me croirez-vous si je vous dis que ma valise n'était pas à l'arrivée ? Ma vie, mon oeuvre !

Je ne peux vous parler du Lion d'Or (palme vénitienne) attribué cette année à Yorgos Lanthimos pour Poor things (Pauvres créatures chez nous) que je n'ai pas encore vu. Lors de sa sortie en janvier 2024, nous y serons, j'y serai. Nul doute que le jury vénitien de Damien Chazelle a eu plus d'audace et d'originalité que le cannois de Ruben Ostlund.

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Petit rappel ou petite information pour ceux qui ne le savent pas, La Mostra de Venise, un des festivals les plus prestigieux du monde, a été créé en 1932 soit 7 ans (ou 14 ans si l'on considère que les festivals cannois ont été annulés jusqu'en 1946 en raison de la guerre) avant le Festival de Cannes. Certains membres du jury de Venise (dont Jean Zay) souhaitaient alors réagir à l'ingérence des nazis et des fascistes dans le choix des films en compétition. Et surtout la France voulait se doter d'un festival aussi prestigieux que son voisin italien. Pour plus de détails, vous pouvez wikipédier ces histoires :-)

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Voici donc les films que j'ai vus dans les sublimes salles que sont : la Sala grande, le Palabiennale et la sala Darsena.

MAESTRO de Bradley Cooper ***(*)

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Avec Bradley Cooper, Carey Muligan, Jeremy Strong, Maya Hawke

Leonard Bernstein épouse Felicia Montealegre qui fut une actrice de théâtre et de télévision renommée dans son pays, le Chili. Pendant trente ans, elle sera un soutien pour son mari. Il s'aiment, ont trois enfants mais Leonard entretiendra toujours des relations homosexuelles parfaitement connues de Felicia, incapable de résister aux beaux cheveux des beaux garçons.

Comme vous pouvez le constater par l'horrible N majusculissime qui trône sur l'affiche, ce film est destiné à la plate-forme au gros N. C'est très dommage qu'il n'ait pas les honneurs d'une sortie en salle. Si le film vaut beaucoup mieux que la polémique idiote dont il a fait l'objet, il mérite surtout beaucoup plus qu'un écran de télévision, voire pire... Il exige aussi un son d'une grande qualité car les séquences musicales et de concert sont exceptionnelles et donnent évidemment toute leur mesure avec un ampli poussé à 12.

Il s'agit d'un biopic relativement classique. Les allergiques aux biopics pourront donc éviter. Moi j'ai adoré ce couple admirablement incarné par Bradley Cooper et Carey Muligan. Les scènes de concert sont magistrales. Il faut dire que le maestro si charismatique dans la vraie vie ne s'économisait guère et Bradley Cooper lui rend parfaitement justice.

Le dernier quart d'heure est bouleversant.

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REBECCA OF SUNNYBROOK FARM d'Allan Dwan (1938) ***

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Avec Shirley Temple, Randolph Scott, Jack Haley, Gloria Stuart

Ce film était présenté dans la catégorie "classique" et j'avais très envie de voir enfin un film avec Shirley Temple. Mon père (qui imposait les films à voir) étant plutôt versé dans les westerns et les films de guerre ne m'a pas donné l'occasion de découvrir la petite Shirley. Une grosse centaine de curieux ont fait le déplacement dans une magnifique salle (trop climatisée) à moitié pleine/vide. Je suis ravie d'avoir fait partie de ceux-là.

La jeune Rebecca est élevée par son oncle et comme la gamine a une voix d'or, il l'exploite plus ou moins en la faisant chanter. Après s'en être débarrassée (je vous passe les détails), elle se retrouve à la campagne chez une tante et sa fille beaucoup plus aimantes et à la suite de circonstances et rebondissements la petite se retrouve, contre l'avis de la tante, propulsée Little miss America pour se produire dans une émission à la radio.

Je suis sortie de la salle joyeuse et vraiment enchantée d'avoir découvert cette petite pépite pleine de peps et de drôlerie. Ce genre de films follement joyeux avait pour mission de redonner le moral aux américains après la crise de 29. Il fait toujours effet 85 ans plus tard. Les quiproquos s'enchaînent entre quelques intermèdes chantés et dansés. C'est également somptueux visuellement dans un noir et blanc tellement lumineux que j'ai eu l'impression de voir le film en couleurs. Evidemment une idylle (très chaste) se noue entre Randoph Scott (très beau) et Gloria Stuart ravissante et âgée alors de 28 ans (il s'agit de la Rose âgée de Titanic). Mais les prouesses, c'est cette gamine de 10 ans qui les effectue. Aussi bonne actrice qu'excellente chanteuse et danseuse de claquettes, elle m'a époustouflée. Ses répliques à double sens souvent sont également un régal.

Je suis surprise de découvrir que le réalisateur Allan Dwan ait réalisé des centaines de films. Je vous invite à visiter son impressionnante filmographie. Impossible de ne pas avoir vu un ou plusieurs de ses films.

Le film est l'adaptation du roman Rebecca du ruisseau ensoleillé (Rebecca of Sunnybrook Farm) de Kate Douglas Wiggin (1903) et porte en France le titre de Mam'zelle vedette.

C'est un bijou, un bonbon, une sucrerie.

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RYUICHI SAKAMOTO OPUS de Neo Sara ***

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Le légendaire compositeur Ryuichi Sakamoto est mort le 28 mars 2023. Dans les années qui ont précédé sa mort, il ne pouvait plus se produire en direct. Les concerts individuels, sans parler des tournées mondiales tentaculaires, étaient trop éprouvants. Fin 2022, Sakamoto a rassemblé toute son énergie et accepté de livrer une dernière performance. Le film n'est donc pas un documentaire mais un film concert où l'artiste est seul avec son piano.

Vingt pièces ont été sélectionnées par Sakamoto lui-même et racontent sans paroles sa vie à travers sa musique. Une exigence et un rendu exceptionnels dans un somptueux noir et blanc où il semble que même les cheveux de l'artiste sont photogéniques, qui requièrent toute l'attention possible. Je crois pourtant n'avoir jamais vu autant de personnes quitter une salle, alors que le réalisateur était présent dans l'immense et somptueuse Sala Grande...

Pourtant cet opus hypnotique et envoûtant m'a transportée bien loin. Et le Maître a la politesse et la grâce de terminer par l'interprétation du merveilleux Merry Christmas, Mr Lawrence. Je vous assure qu'en piano seul c'est absolument magique. Ecoutez :

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MAKING OF de Cédric Kahn ***

(sortie 10 janvier 2024)

Affiche du film : Making Of

Avec Denis Podalydès, Jonathan Cohen, Stéfan Crépon, Souheila Yaccoub, Emmanuelle Bercot, Xavier Beauvoix

Simon, réalisateur aguerri, débute le tournage d’un film racontant le combat d’ouvriers pour sauver leur usine. Mais entre les magouilles de son producteur, des acteurs incontrôlables et des techniciens à cran, il est vite dépassé par les événements. Abandonné par ses financiers, Simon doit affronter un conflit social avec sa propre équipe. Dans ce tournage infernal, son seul allié est le jeune figurant à qui il a confié la réalisation du making of.

Le tournage d'un film dans le film fait ici la part belle aux "petits" métiers du cinéma qu'on ne voit pas, auxquels on ne pense jamais, les techniciens, la directrice de production (Emmanuelle Bercot (formidable) qui doit "se battre" et résister face à TOUT) tout en mettant en évidence l'ego surdimensionné de l'acteur vedette (Jonathan Cohen, très bien) qui veut tout contrôler et diriger. Mais le réalisateur surprend encore en proposant un conflit social au sein même de l'équipe alors que le thème même de son film est un conflit social. Ce n'est pas un grand vertige mais c'est terriblement malin et bien raconté.

L'interprétation est un pur régal. Tous les acteurs connus sont formidables et les moins connus affichent une belle présence.

Mais celui qui une fois encore capte l'attention est le jeune Stéfan Crépon qui était déjà remarquable et impressionnant dans Peter Von Kant de François Ozon dans un rôle pourtant muet. Vivement qu'on le voit partout.

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VIVANTS d'Alix Delaporte ***

(pas encore d'affiche et de date de sortie pour ce film)

Vivants : Affiche

Avec Alice Isaaz, Roschdy Zem, Pascale Arbillot, Vincent Elbaz, Pierre Lottin, Jean-Charles Clichet, Grégoire Leprince Ringuet

Gabrielle se présente comme stagiaire dans une prestigieuse émission de reportages (style Envoyé spécial). Sans  véritable formation mais avec un certain talent dans l'art de réparer des trucs... elle s'intègre assez facilement au sein d’une équipe de journalistes aguerris. En immersion comme nous elle découvre l'alternance du métier de grands reporters entre prise de paroles, interviews choc à la télé, reportages sur le terrain là où ça chauffe, exigence de la direction qui veut des résultats et frénésie de la salle de rédaction.

Dommage que la réalisatrice ait (un peu) alourdi son film très tonique par l'amorce d'une romance absolument improbable et sans intérêt (Alice et Roschdy ont 25 ans d'écart... on y croit pas un instant). Il n'en reste pas moins un film digne d'intérêt qui nous plonge dans le quotidien pas évident et souvent dangereux de ces reporters. Les acteurs se donnent à fond et sont vraiment crédibles même si (l'excellente) Alice Isaaz fait un peu ici office d'observatrice. Le grand Roschdy se voit offrir sa petite scène (inutile mais) étourdissante : le Boléro de Ravel façon Jorge Donn (un régal pour les yeux). Et Jean-Claude Richet, le reporter un peu cracra, à côté de la plaque, accro aux Tramadol mais génial et percutant est hyper drôle.

La dernière scène et les dernières images mettent en joie... (ne pas quitter la salle avant la fin du générique).

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Daaaaaali ! de Quentin Dupieux ***

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Avec Anaïs Demoustier, Jonathan Cohen, Edouard Baer, Pierre Niney, Pio Marmaï, Gilles Lellouche, Didier Flamand, Romain Duris

Une jeune journaliste souhaite écrire un article sur le maître Dali. Hélas lorsque l'artiste s'aperçoit qu'il n'y a pas de caméra lors de l'interview, il quitte le lieu de rendez-vous. Mais la journaliste s'accroche et avec un réalisateur intéressé par le projet, l'interview se transforme en documentaire. Evidemment la personnalité, l'ego et la mégalomanie de Dali ne rendent pas les choses aisées.

A en juger par le casting rutilant, je pense qu'il sera désormais de bon ton d'avoir Quentin Dupieux sur son C.V., même si le réalisateur reste fidèle à Anaïs, Pio et Gilles

Dès l'une des premières scènes on est dans le bain. Cela se passe dans un couloir qui n'en finit plus de ne plus finir. Cela finit par devenir hilarant et forcément...surréaliste. Ensuite, il convien(drai)t de ne rien dire tant le film fait preuve une nouvelle fois (chez Dupieux) de trouvailles insolites et d'originalité jamais vues ailleurs. Le réalisateur nous a habitués aux belles images. Ici, la reconstitution de la villa démente de Dali est un des atouts du film.

Pour le reste, un scenario vraiment fou fait de ce film une véritable dinguerie dont je me refuse à dire d'avantage pour ne pas gâcher les surprises. J'espère qu'au moment de la sortie (pas encore de date fixée il me semble) les critiques fermeront bien fort leur boîte à camembert.

A noter, Romain Duris s'offre une petite scène de pure méchanceté absolument gratuite et réjouissante.

Commentaires

  • Quelques belles tentations dans ce que tu as vu .. à suivre prochainement. Très beau le morceau au piano. (cet AM je vais à une avant-première du film sur Pierre Goldman.)

  • Oui le piano de Sakamoto c'est quelque chose.

    Je l'ai vu il y a quelques mois ce film. Excellent film de procès et incroyable personnage.

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