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LA FIANCÉE DU POÈTE

de Yolande Moreau **(*)

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Avec Yolande Moreau, Esteban, Grégory Gadebois, William Sheller, Sergi Lopez, Thomas Guy, François Morel, Anne Benoît, Philippe Duquesne

Mireille revient à Charleville et retrouve la maison familiale. Une immense bâtisse un peu décrépite entourée d'un magnifique parc sur lequel veille un cerf (moche) en plâtre un peu magique. 

On imagine sans difficulté la splendeur passée de l'endroit mais là tout est un peu à l'abandon et Mireille n'a pas, avec son travail de serveuse à la cantine de l'école des Beaux-Arts de la ville, les moyens de le restaurer voire même de l'entretenir. Pour arrondir les fins de mois elle se livre à la vente de cigarettes de contrebande mais ce n'est pas suffisant. Sur les conseils du curé, le merveilleux Père Benoît, elle décide d'accueillir des locataires qui évidemment ont tous quelques originalités. Cyril un jeune artiste peintre archi doué mais un peu faussaire, Bernard un jardinier fraîchement divorcé qui ne peut plus voir ses enfants et Elvis un faux rocker américain. Chacun ment et cache ce qui l'a rendu marginal. Plus tard, débarquera Fernando, le poète du titre que Mireille a tant aimé trente ans plus tôt, qui l'a lâchement trahie et abandonnée. Ils ne s'étaient jamais revus.

Voilà, pas grand chose de plus. Tout cela chemine gentiment dans un pur esprit de douceur et de fraternité. Une histoire aussi chancelante que la maison et les gentils mythos marginaux qui la peuplent désormais. C'est plein de mignonneries et de gentillesse. Chacun compose avec ses petits arrangements, ses mensonges et l'on découvre peu à peu ce que chaque personnage cherche maladroitement voire laborieusement à cacher. Tout le monde ici est attachant et les rares personnages qui pourraient faire s'enrayer la belle mécanique de la bienveillance (la soeur de Mirelle par exemple) finissent par succomber aux charmes irrésistibles de la cohabitation altruiste et du partage fraternel. Autant dire que ce film, dépourvu de cynisme et de méchanceté n'est pas ordinaire mais qu'il ressemble en tout point à son actrice réalisatrice douce et à l'humanisme réconfortant.

Si le scenario n'a vraiment rien d'exceptionnel et hésite beaucoup, on ne peut qu'applaudir par contre le casting dont Yolande Moreau s'est entourée. Je trouve qu'elle est bien meilleure actrice quand elle est dirigée par d'autres, par contre, les garçons de la bande autour d'elle sont particulièrement réjouissants et se sont mis au diapason de leurs personnages farfelus. Le trio de tête est formé par Estéban absolument hilarant en Elvis turc, Grégory Gadebois irrésistible, emperlousé et assumant finalement son désir de travestissement, Sergi Lopez tout doux. Mais la révélation du film est un débutant de 77 ans. En curé au joli foulard bariolé, William Sheller explose du bonheur de jouer la comédie, cela saute aux yeux. Je dirais presque que le film mérite le déplacement pour son incroyable prestation. Sa fantaisie s'accorde merveilleusement à celle de la réalisatrice qui lui offre un rôle délicieusement drôle et même la possibilité de jouer de l'orgue pour notre plus grand bonheur.

Commentaires

  • Je te rejoins sur tout. Dommage que Sheller n'aie pas commencé avant sa carrière d'acteur, il est top

  • Mais qu'il est drôle ! Je l'avais vu en concert il y a longtemps mais lorsque je l'entends en interview aujourd'hui il est vraiment très marrant.

  • Sheller a été ma seule tentative d'aller à un Zénith (je déteste ces grands machins là). Ça a été une épreuve. Il avait tout un ensemble de musiciens avec une sono insupportable, sa voix était couverte. A la fin il s'est mis au piano, tout seul, et j'ai eu un aperçu du concert que ça aurait pu être.. C'était magnifique. J'étais avec deux amies, dont une a failli partir tellement elle ne supportait pas et l'autre a regretté de ne pas avoir des boules quiès ..

  • Les Zénith ne sont pas des endroits très plaisants, froids, bruyants, inconfortables. La musique de Sheller ne s'y prête pas du tout.
    "Mon" concert était intimiste, au Théâtre Sébastopol à Lille. Seul avec son piano. Un bonheur.
    Il me semble l'avoir déjà raconté mais il était en retard. Au bout d'un certain temps une personne du théâtre est venue nous expliquer que William était coincé sur l'autoroute dans un embouteillage monstre. Il y a eu un duplex entre la salle et son véhicule jusqu'à ce qu'il arrive. Il est vraiment très drôle.
    Lorsqu'il est arrivé, il a dit que c'était un peu brutal de se mettre ainsi au piano sans transition et qu'il avait un peu de mal à s'imprégner. Mais ce fut parfait évidemment.
    D'autres auraient peut-être purement et simplement annulé le concert.

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