CLOUD / SHIME
de Kiyoshi Kurozawa ***
Double dose de Kurozawa donc puisque ces deux films sont sortis en France à une semaine d'intervalle. La particularité du second (qui est sorti en premier) est d'être un moyen métrage de 45 minutes.
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CLOUD de Kiyoshi Kurozawa ***
Avec : Masaki Suda, Kotone Furukawa, Daiken Okudaira
Ryosuke obtient tous les éloges de la part de son chef qui lui propose une promotion en devenant chef d'équipe (un horrible travail à la chaîne où il s'agit de placer des vêtements sous presse). Contre toute attente, il refuse la promotion à la surprise (et colère) du patron, et préfère se consacrer à plein temps à son activité beaucoup plus lucrative de revente en ligne. Ryosuke est un négociateur hors pair qui achète après négociation sans réelle discussion des articles en tout genre pour les revendre à un prix bien supérieur. Il ne se préoccupe guère que sa marchandise soit de la contrefaçon et à peine la mise en ligne effectuée, le stock est écoulé.
La première partie décortique de façon assez précise et réaliste mais également très répétitive, il faut bien le reconnaître, le mécanisme de ce business en ligne où se télescopent des petits malins sans morale tel Kiyoshi (personnage ni sympathique, ni vraiment antipathique, totalement neutre) et de pauvres gogos à l'affût de la moindre bonne affaire qui se font avoir. La seconde amorce un virage à 180° et nous projette sans transition à la surprise à la fois du spectateur et du personnage principal dans une histoire d'une extrême violence. Dès lors que les pigeons réussissent à se fédérer grâce aux réseaux sociaux et entendent retrouver puis se venger de leur escroc le film devient une chasse à l'homme haineuse, implacable, cruelle et d'une rare violence.
La maestria de la réalisation ne fait pas oublier que le propos est plutôt léger. Même si on sent poindre une critique des dérives des internets mondiaux et des réseaux dits sociaux il n'est pas interdit de dire que Kurozawa dilue son propos dans une succession de rebondissements interminables pour se regarder (admirablement) filmer.
Un quart d'heure de moins pour chacune des deux parties et c'était bon.
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CHIME de Kiyoshi Kurozawa ***
Avec Mutsuo Yoshioka, Seiichi Kohinata, Tomoko Tabata
Tashiro suit un cours de cuisine mais son comportement est de plus en plus étrange. Il est le seul à entendre un carillon (le fameux "Chime") et prétend que la moitié de son cerveau est une machine en acier greffée. Ce qu'il entend prouver. Et il y a beaucoup de couteaux très tranchants dans une cuisine ! Puis c'est au tour de Matsuoka le professeur de cuisine d'entendre le carillon. Son comportement devient également problématique...
En 45 minutes cette fois, le réalisateur accro aux jeux de massacre, fait monter la pression, maintient le suspense, l'attention et le malaise mais oublie d'éclaircir les agissements étranges de la femme et du fils de Matsuoka. Il oublie également de conclure son moyen métrage et laisse en suspens les raisons et les explications de ce mal qui progresse... Dommage car le cinéma est bien là dans les images et les sons.