En prison pour un braquage, Franck Adrien partage sa cellule avec Jean-Louis Maurel jeune homme détenu pour viol sur mineur alors qu'il clame son innocence. Il ne souhaite pas échanger avec son co-détenu mais le jour où Jean-Louis est victime de violences avec l'approbation des gardiens, Franck intervient. Lorsque Jean-Louis est relâché, sa victime s'étant rétractée, il en profite pour semer des indices et rendre Franck responsable de tous ses crimes. En effet, Jean-Louis est bien un serial killer qui apprécie les petites jeunes filles de 16 ans. Mais il est aussi marié à une illiminée qui rêve d'enfant. ça tombe bien Franck a laissé une femme et une petite fille toute mimi mais aphasique et va s'en occuper... Lorsque Franck comprend que sa famille est en danger, il s'évade de prison. Poursuivi par une jolie fliquette freinée par sa hiérarchie mais qui sent bien qu'il est trop facile de croire qu'il est responsable de la série de meurtres et semé par le serial qu'il doit retrouver, Franck a fort à faire.
Cette proie se regarde comme on lirait un polar en se disant "je l'ai déjà lu" voire "quand on en a lu/vu un, on les a tous lus/vus", mais sans déplaisir et sans ennui. Pas beaucoup de surprises donc et même des invraisemblances qui se ramassent à la pelle (l'évasion par exemple), mais du nerf, du muscle et du mouvement. On ne doute pas un instant de l'épilogue mais l'énergie est contagieuse.
Albert Dupontel est (quasi) immortel et intouchable : qu'il saute du haut d'un pont sur un train en marche, qu'il prenne en courant l'autoroute en sens inverse, qu'il encaisse une balle dans le buffet, qu'il soit suspendu à un arbre et saute dans le vide, qu'il traverse une fenêtre et s'écrabouille sur une camionnette providentiellement garée là (j'en oublie sans doute !), il se relève avec quelques égratignures et repart de plus belle. L'instinct de survie et surtout l'urgence de sauver sa fille sont plus forts que tout. Bébert ne va pas couiner pour quelques bobos. En outre, nous trouverons ici un maton bien sadique, un chef de police bien borné... mais le tirelipompon revient quand même et sans hésitation à Catherine Murino mauvaise actrice s'il en est, qui joue ici une chômeuse en fin de droit (il n'est pas interdit de rire !) et qui semble toujours décorée pour fouler le premier tapis rouge qui se présenterait sous son pied. Quand elle balbutie : "je ne peux plus payer le loyer et l'orthophoniste !", je n'étais pas loin du fourire. Pardon.