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DREAM SCENARIO

de Kristoffer Borgli **

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Avec Nicolas Cage, Julianne Nicholson, Michael Cera, Jessica Clement, Lily Bird

C'est l'histoire d'un type parfaitement insignifiant, professeur de biologie en faculté d'un cours complètement déserté par les étudiants.

Chez lui, Paul ne brille guère plus aux yeux de ses deux filles (aussi insignifiantes que lui d'ailleurs). Seule sa femme lui porte un grand intérêt et se montre même très jalouse dès qu'un jupon s'approche de son homme. Cela ne va pas durer. Lorsque Paul se met à apparaître dans les rêves de plus en plus de personnes, il devient un véritable phénomène médiatique, son cours se remplit à nouveau et il compte mettre à profit cette célébrité inattendue pour rencontrer un éditeur. Se faire publier est son obsession. Il jalouse ses confrères et surtout une consoeur à qui il reproche de lui avoir piqué un concept. Le problème est qu'il n'a pas encore écrit la moindre ligne.

Le réalisateur avait déjà bien secoué le cocotier des cinéphiles avec son premier film, le dérangeant Sick of myself qui racontait l'histoire d'une femme narcissique ayant pour seule ambition d'attirer l'attention sur elle via les réseaux sociaux quitte à se défigurer et mettre sa santé en péril. Ici le personnage devient également célèbre, mais à son insu et il essaie ensuite d'en tirer le meilleur parti pour lui-même.

Cela commence plutôt bien lorsque l'on découvre que le professeur essaie d'enseigner à ses étudiants pourquoi les rayures du zèbre le protègent des prédateurs. Et le film s'ouvre sur un rêve, celui de sa fille où elle est en fâcheuse posture face à son père qui n'intervient pas. Les rêves des autres personnes ont à peu près le même scenario, les personnages sont en situation délicate, Paul est là et ne fait rien pour les aider. Lorsque la machine s'enraye et que Paul change totalement de comportement dans les rêves, devenant brutal, violent voire plus, de type admirable et intéressant, la versatilité des foules est immédiate et il devient la bête à abattre. Hélas à partir de ce moment où le rêve de célébrité se transforme en cauchemar de bannissement le film piétine et ressasse. Le réalisateur semble se complaire dans la dégringolade d'un brave type incapable de réagir. D'humiliations en dévaluation, il ne cesse de lui taper sur la tête pour l'enfoncer davantage. Jusqu'à une scène qui a fait éclater de rire une partie de la salle où aux prises avec la seule (jeune) femme à qui il provoque des rêves érotiques et qui commence à dégrafer son pantalon, il se met à péter. Pas une fois. Deux. La première rafale n'était sans doute pas suffisante pour des mal embouchés tels que moi. La seconde non plus... J'ai trouvé la scène plus lourdingue que drôle (il faut dire qu'il y a Michael Cera au casting, il a sans doute souffler l'idée).

J'ai trouvé que le réalisateur finissait par ne plus savoir quoi faire de son scenario intrigant à souhait qui donnait dans la première partie envie de connaître la suite : comment va-t-il s'en sortir ? Comment cela va-t-il finir ? L'intérêt s'émousse au bout d'une demi-heure presque brutalement. L'intervention des nouveaux influenceurs dans la toute dernière partie m'a profondément agacée et semble être parachutée là pour remplir le vide devenu envahissant. Et sans la moindre idée pour conclure ce cauchemar, le réalisateur semble l'abandonner là comme s'il était parti soulager une envie pressante, acheter des cigarettes ou du pain pour ne jamais revenir.

MAIS, dans ce film, il y a Nicolas Cage qui démontre que quand on a été un grand acteur, on le reste. Evidemment pour moi il est depuis plus de trente ans et pour toujours le Sailor de Sailor et Lula mais malgré la quantité astronomique de bouses qu'il a tournées, il faisait parfois des apparitions remarquables. Il nous a souvent habitués aussi à un cabotinage excessif, ce n'est absolument pas le cas ici. Avec sa calvitie mal répartie, ses pulls moches tricotés mains, ses pantalons trop larges, il affiche une silhouette massive, molle et presqu'amorphe. Il est le choix idéal pour ce rôle. Il est parfait.

Commentaires

  • Nicolas Cage dans un "** Pourquoi pas ?", c'est déjà de bonne augure :-))

    Sailor et Lula bien sûr, mais je n'oublie pas (peut-être, - l'un de mes - mon préféré) Leaving Las Vegas...

  • Le film vaut principalement pour lui qui aurait pu faire dans l'excès et la démesure dont il est capable... mais non, il assure.
    Bien sûr, il y a Leaving Las Vegas, mais j'ai revu Sailor et Lula cette année, il y est vraiment extraordinaire (et Laura Dern aussi).

  • Il est vrai que cela fait extrêmement longtemps que je n'ai pas revu (ou même relu) Sailor et Lula...
    Sinon, puisqu'on en est à évoquer nos revisionnage 2023, j'ai revu A Tombeau Ouvert, c'était encore pendant sa période cinématographique très intéressante, grande interprétation également et bien accompagné de John Goodman...

  • Je n'ai pas trop de souvenirs de ce film.
    Je pensais que c'était un film bourrin.

  • Pas bourrin du tout... Un ambulancier pris dans la tourmente de ses démons intérieurs dans une ambiance nocturne... Pas un chef d’œuvre mais un bon film...

  • Ok. Vraiment aucun souvenir.
    A l'occasion, je le reverrai.

  • Un peu trop bizarre pour moi ... Sailor et Lula, je me souviens bien sûr, à l'époque impossible de ne pas le voir.

  • Je n'imagine pas que tu trouves ton compte dans ce film... pas fini.

  • J'avais adoré sick of myself. Pas sur de pouvoir voir celui-ci avant sa disparition des écrans mais il est sur ma liste !

  • Rien à voir et finalement moins abouti que Sick of myself.

  • Hello ! Je l'ai finalement vu hier et je me dis que ce réal adore créer le malaise ! Globalement j'ai plutôt bien aimé, surtout la prestation de Cage. En revanche j'ai rêvé cette nuit que je me faisais étrangler, je me suis réveillée super mal, pas merci le film !

  • Si je racontais mes rêves, on m'enfermerait :-)
    Nicolas Cage est fabuleux ici.

  • Globalement, j'ai aimé, même si la première partie semble mieux réussie que la seconde (plus férocement drôle, en tout cas). Nicolas Cage fait le job et Borgli porte un regard toujours aussi acéré sur le monde dans lequel nous vivons.

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