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BLACK TEA / IL N'Y A PAS D'OMBRE DANS LE DÉSERT / MADAME DE SÉVIGNÉ

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Quelques mots sur une déception, un ratage et pas mal d'ennui... Oui je sais, trois films dans la même chronique c'est trop mais c'est ainsi.

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BLACK TEA d'Abderrahmane Sissako **

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Avec Nina Melo, Hang Chang

Le jour de ses noces devant le maire, Aya dit non à ce qui ressemble à un mariage arrangé ou en tout cas non désiré et plutôt mal parti puisque le fiancé a trompé la fiancée la veille de la cérémonie. Plan suivant et sans transition, de Côte d'Ivoire on retrouve Aya travaillant dans une boutique de thé à Canton et maîtrisant un cantonais (la langue, pas le riz) parfait. Le patron de la boutique est un sémillant et très séduisant quadra pas insensible aux charmes indiscutables d'Aya qui n'est pas non plus indifférente au charisme langoureux de Cai. Ce dernier est divorcé, son grand fils de presque vingt ans travaille également avec lui.

Que la Chine soit de plus en plus "envahie" d'africains de tous horizons est sans doute une réalité mais le sujet n'est absolument pas abordé. Chinois et cantonais vivent ici en parfaite harmonie qui ne sera que légèrement égratignée par les propos ouvertement racistes des parents de Cai lors d'un dîner qui n'intervient que pour évoquer ce racisme. En dehors de ce moment, tout n'est que douceur et tolérance dans ce quartier haut en couleurs où les boutiques chinoises et africaines se côtoient dans une grande complicité et fraternité de tous ses occupants. Tant mieux, mais cela ne nous dit rien de cette cohabitation entre ces exilés et ces natifs. 

Autour de Cai et Aya qui s'effleurent quand le premier enseigne l'art de la cérémonie du thé à la seconde, gravitent quelques personnages qui ne cesseront de se multiplier jusqu'à la fin, à en avoir le tournis, et finissent par être plus intéressants que les deux tourtereaux indécis mais aux parcours hélas survolés (le fils, l'ex femme de Cai). De la Côte d'Ivoire à la Chine nous ferons également un petit séjour au Cap Vert en écarquillant les yeux de surprise. L'occasion d'entendre deux jolies chansons du cru certes et de vivre des retrouvailles aussi incongrues que parachutées là sans préavis.

Puisque j'ai lu qu'on pouvait rapprocher ce film du renversant In the mood for love (les bras m'en tombent), je dirai que les deux très jolis protagonistes manquent furieusement de chair et ne font pas vibrer le coeur de la cinéphile romantico-sentimentale. L'actrice est très belle mais peu expressive. Ni magie, ni flamme entre les deux timorés. Et malgré tout le respect dû à l'excellente Fatoumata Diawara, sa version du magnifique I'm feeling good de Nina Simone ne se hisse pas au niveau de l'original.

Pour parler d'exil ou d'amour, voire des deux, il aurait sans doute fallu être plus clair malgré des images indéniablement magnifiques dont les plus belles sont sans doute celles dans les théières (là où on plante le thé). Ici, on ne sait vraiment sur quel pied danser, on attend vainement quelques aspérités et toute cette joliesse, toute cette lenteur finissent par tuer la délicatesse. Pour une fois j'avais envie de les balancer sur un lit et de leur demander de conclure. 

Et puis survient le twist final... bref !

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IL N'Y A PAS D'OMBRE DANS LE DÉSERT de Yossi Aviram *

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Avec Valeria Bruni Tedeschi, Yona Rosenkier, Jackie Berroyer

Anna écrivaine française se rend à Tel Aviv pour assister au procès d'un ancien nazi. Son père doit la rejoindre et témoigner. Dans la salle d'audience Anna est observée par Ori un homme dont la mère témoigne au procès. Ils ont en commun d'avoir des parents victimes de l'extermination des juifs par les nazis mais surtout Ori affirme qu'ils se sont connus et aimés vingt ans plus tôt à Turin. Anna n'en a aucun souvenir. Et pourtant, elle propose de ramener Ori et sa mère chez eux en voiture quand Ori victime de crises d'angoisse (ou de migraine) devient incapable de conduire. Puis Anna accepte de se faire accompagner à l'aéroport par Ori tout en ne cessant de lui répéter qu'il l'importune...

Dans la série : où le réalisateur veut-il en venir, voici donc Il n'y a pas d'ombre dans le désert ? Et dès le départ ça coince. Pourquoi Anna se rend-elle seule à Tel Aviv et repart (doit repartir) dès le lendemain pour aller rechercher son père à Paris. Pourquoi ne sont-ils pas venus ensemble ? Cela n'a aucun sens. Comment également croire un instant (à moins de souffrir d'amnésie pathologique) qu'Anna ne se souvienne pas d'une histoire d'amour qui aurait eu lieu vingt ans plus tôt ? Ce film m'a rapidement échappé et laissée sur le côté.

Contre toute attente, il se transforme en road movie car Ori (ATTENTION GROS SPOILE) "enlève" Anna et au lieu de la conduire à l'aéroport l'emmène dans le désert. Là où il n'y pas d'ombre et où l'on peut régler ses comptes sans témoins. Où il semble aussi faire bien froid et où il y a beaucoup de vent. Heureusement, il y a des couvertures dans le pick up qui est (un détail) recherché par la police (j'ai oublié pourquoi). L'escapade va durer plusieurs jours et les deux super personnages vont survivre sans eau ni nourriture mais avec un briquet pour faire du feu. Cela n'a ni queue ni tête. A plusieurs reprises Anna, pas farouche, a la possibilité de fuir. Elle se plaint, râle, s'agace, crie un peu (mais pas trop), cogne aussi, menace d'appeler la police et j'en passe, mais reste... Et quand ils croisent la route d'une voiture de police (normal, dans le désert la police patrouille) la fliquette dit à son collègue : "y'avait pas la photo d'un pick-up recherché au commissariat" ? C'est, je suppose, le moment humour du film.

Puis Ori se met à la recherche dans le désert d'un squelette qu'il a trouvé quelques jours plus tôt par hasard, on se demande encore où les scénaristes (le réalisateur et l'actrice) sont allés chercher tout ça. Etant donné l'endroit où il retrouve le squelette, en plein désert dans une excavation de colline (oui, c'est un désert escarpé), on se demande vraiment ce qu'il était allé faire dans cet endroit. Pendant qu'il est la recherche de la momie, Anna lit le roman qu'Ori a écrit et laissé négligemment dans la voiture. Le roman s'appelle Anna... Ce doit être une petite nouvellette car elle le lit en un quart d'heure. Elle le trouve "trop bien" même si Ori, dit-elle (moi il y a longtemps que j'ai cessé de chercher à comprendre) confond tout.

Parfois le film se fait animation pour évoquer la rencontre à Turin. Là, je sèche !

Je n'ai absolument rien compris à cette histoire qui m'a semblé vouloir parler de transmission mal digérée à cause de parents qui refusent de raconter d'où ils viennent, ce qu'ils ont vécu, ou d'amour peut-être parce que oui... en plein désert au bout d'un moment, y'a plus qu'une chose à faire...

Que je me rappelle pourquoi j'ai mis une étoile !!! Ah oui, Jackie Berroyer a trois scènes et il est TROP chou.

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MADAME DE SÉVIGNÉ d'Isabelle Brocart *

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Avec Karin Viard, Ana Girardot, Cédric Kahn, Noémie Lvovsky

Sous le règne du Roi Soleil, la Marquise de Sévigné, littéralement folle de sa fille Françoise, lui prédit un avenir radieux : "Je te veux maîtresse de ta destinée, indépendante et heureuse". Elle entend surtout la modeler à sa façon, faire en sorte qu'elle lui ressemble en tous points. Mais un soir, le Roi bascule la donzelle dans un des bosquet éponyme mais elle est sauvée de justesse par l'intervention de sa mère qui rappelle le Roi à une conduite plus respectable. Se refuser ainsi au Roi ne se fait pas et cette pauvre Françoise n'a dès lors plus que deux options, entrer dans les ordres ou épouser le premier homme qui l'accepte malgré l'affront fait au Roi. C'est Monsieur de Grignan qui remporte la timbale. Il a le double de l'âge de Françoise, est issu d'une grande famille mais est hélas couvert de dettes. Il ne rechigne donc pas devant la dot. Mais contre toute attente, le couple s'aime et Françoise se meurt d'amour dès que son époux s'éloigne de Paris. Il faut dire qu'il s'agit de Cédric Kahn et que même très laidement emperruqué, on a guère envie de le laisser sur le palier. Il a sa "charge" dans la Drôme provençale, à Grignan où il va s'installer en laissant sa femme avec leur premier enfant. Elle finit par le rejoindre et devient une véritable poule pondeuse au grand désespoir de sa mère qui ne comprend pas que sa fille cède ainsi à la dépendance à un homme et à la vie de famille (quoique l'instinct maternel ne saute pas aux yeux mais manifestement le seul moyen contraceptif d'une épouse à l'époque était l'abstinence ou la ménopause).

J'ai lu que le cousin de Madame de Sévigné (qui lui dit élégamment qu'elle n'est plus en état de procréer et qu'ils peuvent donc...hum hum, vous voyez quoi... on fait la chose mais on ne la nomme pas) disait de Françoise : "C'est la plus jolie fille de France... Cette femme-là a de l'esprit, mais un esprit aigre, d'une gloire insupportable, et fera bien des sottises. Elle se fera autant d'ennemis que la mère s'est fait d'amis et d'adorateurs". Il est vrai que ses brusques revirements d'humeur, ses changements d'avis inattendus, ses hésitations la rendent assez sotte. Peut-être est-elle plus futée que cela finalement puisqu'elle tient tête à son encombrante, envahissante, étouffante et très influente mère.

Et le film s'attache quasi exclusivement à cette relation houleuse, conflictuelle entre la mère et la fille. La première dépérit littéralement lorsqu'elle est éloignée de sa fille et se met à lui écrire des lettres dignes des amants les plus passionnés. Ces missives ne sont qu'une interminable logorrhée où la mère décrit les souffrances mentales et physiques qu'elle endure d'être séparée de sa fille. Et la fille ne fera que repousser et retrouver cette mère monstre qu'elle ne parvient ni à aimer ni à détester. Cette dernière acceptera sans jamais rechigner tous les atermoiements de sa fille toujours prête à tout pour être de nouveau avec elle.

Le film d'une grande beauté dans sa reconstitution historique aux dialogues littéraires d'une grande finesse, n'élude aucun craquement des bûches dans les cheminées, aucun crissement de parquet lambrissé, aucun frottement de la plume sur le papier, aucun froufroutement des robes et dentelles mais se contente d'alterner les scènes de retrouvailles et de séparations de ces deux femmes sous emprise l'une de l'autre. J'ai beaucoup bâillé.

C'est grâce à ces échanges épistolaires que Madame de Sévigné dont hélas les réponses de sa fille ont paraît-il été détruites par la famille, est devenue femme de lettres. On rêve de recevoir ce genre de lettres admirables mais un peu moins doloristes et autocentrées. Je n'arrive pas à me prononcer sur la prestation des actrices. Karin Viard a parfois la bouche et le visage déformés par la douleur et le chagrin, parfois par le mépris à l'égard de ceux qui s'entreposent entre elle et l'objet de ses tourments. Et Ana Girardot a la pâleur diaphane qui sied à son personnage à la santé fragile. Les autres font dignement office de faire valoir.

Commentaires

  • Pas envie de m'ensabler.

  • Ça ne fait pas très envie tout ça ; dommage, j'espérais mieux au mieux de Madame de Sévigné et de Black Tea.

  • Déception et ennui en ce qui me concerne.

  • La plage est sans fin.

  • Rebonjour Pascale, j'ai vu Black Tea, très bof. Je m'attendais à une autre histoire. Les images sont belles et on va au Cap Vert, mais ce n'es pas suffisant à mon bonheur. Bonne journée.

  • Idem.
    De belles images et un beau voyage ne font pas un bon film.

  • J'étais tenté par Black Tea, pour la beauté des images, sans attendre un rapprochement impossible à in the mood for love...

  • C'est le meilleur des 3 et côté images tu ne serais pas déçu.

  • Hell Pascale !

    Black tea me tentait mais j'ai beaucoup de films sur ma liste donc je vais sans doute le laisser de côté !
    Pou les deux autres, les BA ne me donnaient pas du tout envie, tu confirmes.

  • Coucou Aurore.
    La BA de Black tea me faisait frissonner d'impatience. Le film laisse froid.

  • "Black Tea"... très ennuyeux, on ne ressent aucune passion, aucune émotion entre cet homme et cette femme et donc in n'y croit pas.

    "Madame de Sévigné"... Plutôt aimé, historiquement très intéressant et belle reconstitution mais effectivement il manque ce côté littéraire et écriture de façon plus palpable.

  • C'est cela, ils sont tellement timorés qu'on ne croit à rien. On a vraiment l'impression qu'ils ne se plaisent pas tant que ça finalement. Et l'escapade au Cap vert... je m'interroge encore.

    Le crêpage de chignons a fini par me lasser.

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