LAST STOP : YUMA COUNTY
de Francis Galluppi ***(*)
ETATS-UNIS
Avec Jim Cummings, Jocelyn Donahue, Richard Drake, Fazon Love, Michael Abbott Jr.
Un VRP itinérant et apathique vend sans conviction des couteaux de cuisine.
Le réservoir de sa voiture quasiment à sec l'oblige à attendre l'arrivée du camion citerne dans un dîner qui jouxte au milieu de pas grand chose une station essence et un motel miteux. Il sympathise avec la serveuse qui s'ennuie et peu à peu les clients entrent dans l'espoir de voir arriver le carburant. Ils ont le loisir de consommer la tarte à la rhubarbe qui, d'après l'affiche de l'entrée, doit les faire mourir de plaisir.
Tous patientent dans le restaurant à la clim' en panne, détail plutôt fâcheux en Arizona. Parmi les clients, deux braqueurs violents et bas du front recherchés par toutes les polices du coin décident de prendre tout ce petit monde en otage.
L'occasion pour le réalisateur de convoquer de multiples références que je n'ose vous citer tant cela a déplu aux plus exigeants. Mais le public du Festival Polar Reims 2024 ne s'y est pas trompé en accordant leur prix à ce film jouissif. Comme le public je me suis laissé faire et abandonnée à cette histoire purement et drôlement récréative. On s'attend à ce que cela dérape et quand cela arrive, malgré la violence et l'hécatombe on sursaute mais on continue de (sou)rire.
Voir ce film était l'occasion et la joie, que dis-je, le bonheur de retrouver Jim Cummings (quasiment méconnaissable avec sa perruque rousse paille), cette tornade émotionnelle, l'acteur époustouflant du non moins sidérant Thunder road responsable de ce mantra :
"Si tu me vois me battre contre un alligator, aide l'alligator"...
J'ai donc revu ce Last stop : Yuma county avec grand plaisir, jubilation malgré son mexican standoff inévitable tellement critiqué (mais qui fonctionne toujours sur moi). Il s'agit de ce moment où plusieurs individus se braquent mutuellement alors qu'aucun n'a intérêt à tirer le premier.
Une pure et simple récréation très joliment filmée.
Et le bonheur de réentendre une voix d'ange (si ça ne rappelle pas Mullholand drive...).