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  • ONDINE de Neil Jordan ***(*)

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    Syracuse est pêcheur sur les côtes sauvages d'Irlande. Séparé de sa femme, il s'occupe néanmoins de sa fille Annie, une gamine surdouée et très mature en fauteuil roulant qu'il emmène régulièrement pour sa dialyse en attendant un donneur de rein compatible. Un jour de pêche pas comme les autres, il remonte dans ses filets une fille qu'il parvient à réanimer à la manière du Prince Charmant... Dès qu'elle fait la connaissance de l'étrange fille qui ne veut être vue de personne, Annie est persuadée qu'il s'agit d'une sirène avec toute la mythologie et la magie que cela suppose. La fille ne dément pas et se fait appeler Ondine. Annie, tout comme son père vont rapidement s'attacher à cette créature belle, troublante et fascinante. La pêche devient miraculeuse, les filets se remplissent de poissons, Syracuse est persuadé que le chant d'Ondine en est reponsable, l'amour peu à peu s'empare d'Ondine et de Syracuse...

    Il s'agit d'un film comme un rêve, comme un conte, donc comme on en fait plus. Que c'est beau mais que c'est beau !!! Et que ça fait du bien de se laisser emporter par le courant d'un amour aux portes du réel. De laisser voguer son imagination au gré des flots. Il suffit d'y croire et tout peut devenir magique. Il suffit d'une petite fille qui vous en persuade et avec qui on a envie d'y croire. Et aussi d'une fille belle comme on en fait plus qui ne vous permet plus de douter. Et d'un garçon aussi qui n'a pas envie que ça s'arrête parce qu'il découvre l'amour.

    Et puis il y a l'Irlande si sauvagement ardente et qui se prête si joliment aux légendes et aux chants d'une sirène, l'actrice Alicja Bachleda, sublime, faite pour le rôle. Entrecoupé de scènes hilarantes où Syracuse (Colin Farrell, décidément de plus en plus irrésistible, en mode charme intégral avec accent irish à couper au couteau) commence chacune de ses confessions au curé (Stephen Rea, super !) par "Je m'appelle Syracuse, je suis alcoolique et je suis abstinent depuis...", de quelques drames, d'un peu de magie, d'infiniment de romantisme pour détourner le quotidien, ce film est un beau film, avec de beaux acteurs et une belle histoire.

    Le cinéma est parfois merveilleux. J'en redemande. Alors ne laissez pas ceux qui n'aiment pas vous détourner de ce petit bijou. Les contes, il suffit d'y croire un instant, ça ne peut pas faire de mal.