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cogan : killing them softly de andrew dominik

  • COGAN : KILLING THEM SOFTLY de Andrew Dominik **

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    Dans un moment d'euphorie alcoolisée, Markie raconte hilare comment il a braqué lui-même son propre tripot où des types à la mine patibulaire jouent au poker. Mais le jour où il est à nouveau dévalisé par une équipe de bras cassés, la mafia est persuadée qu'il est encore à l'origine du coup. Elle envoie donc son "nettoyeur" chargé de remettre de l'ordre dans tout le bazar. Corriger Markie, retrouver les coupables et tirer dans le tas. Sauf que Cogan est un tueur patraque, un exterminateur fatigué qui répugne à faire souffrir les gens. Tuer oui, y prendre du plaisir non et surtout le faire à distance. Mais le type a néanmoins plus de sensibilité que de morale.

    Dans ce polar languissant va donc se croiser toute une cohorte de personnages qui tentent d'échapper les uns aux autres. Ils vont surtout énormément parler sans qu'on comprenne forcément de quoi et de qui il s'agit. Impossible de nier qu'il y a du Coen et du Tarantino dans cette approche absurde et jacasseuse des agissements de petits truands pas reluisants. Tout est crado, poisseux et sombre. On visite les sous-sols, les arrière-cours, les rues désertées. Et cela se passe pendant la première campagne présidentielle d'Obama. Et alors que le futur Président, omniprésent en arrière plan dans les radios et télévisions rassure le monde sur l'espoir qu'il fait naître et martelle les ondes de ses "yes we can", on ne voit que misère et déliquescence.

    On est hélas bien loin du chef d'oeuvre que fut L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford et plutôt face à un film impeccablement filmé certes mais qui se la pète grave et qui tourne un tantinet en rond et dont on se demande fréquemment quand il va enfin commencer. Les conversations interminables et absconses parfois finissent même par avoir par instants un léger effet soporifique.
    En outre, James Gandolfini, adipeux, libidineux, alcoolique est absolument insupportable et cabotine à outrances. Toutes les filles sont des putes et n'ont d'autre objet que de faire courir ce joli monde à sa perte.
    Dommage pour Ray Liotta, encore une fois sous employé.

    Par contre, LA star Brad Pitt, très classe derrière ses lunettes et dans son cuir noir, une des excellentes raisons de voir ce film inabouti, est sobre, ironique, faussement doucereux, las et désenchanté. Il grave une nouvelle fois dans le marbre la qualité d'une interprétation irréprochable. Sa toute dernière réplique "le monde dont nous parle ce type (Obama) n'est pas une communauté, c'est du business" donne une idée de l'atmosphère de plus en plus irrespirable d'un monde définitivement régi par l'argent.