DRAGONS de Chris Sanders, Dean Deblois ***
Comme beaucoup d'adolescents, Harold rêve d'être tel que son père voudrait qu'il soit et accessoirement qu'il l'écoute et tienne compte de son avis. Evidemment il n'en est rien au début de l'histoire car Harold est le fils du valeureux chef d'une tribu Viking mais c'est un freluquet pas plus épais qu'un "sandwich SNCF". Pourtant il en est sûr, il deviendra "chasseur de dragons" comme les autres, car les dragons sont les ennemis maléfiques des vikings. Ils attaquent en masse, tuent et détruisent tout sur leurs passages que rien n'annonce.
Quand un enfant devient ado, il doit intégrer l'école de formation des chasseurs, passer des épreuves de plus en plus délicates en combattant diverses espèces de dragons et accéder au rang de guerrier. Sauf que, pile au moment où son père décide enfin de laisser sa chance à Harold, il rencontre un dragon de la pire espèce dangereuse. Ce dragon qu'il a blessé ne peut s'échapper et Harold découvre que le plus effrayé des deux n'est pas celui qu'on croit. Ils s'apprivoisent mutuellement, deviennent amis à la vie/à la mort, Harold défendant la bête contre les humains et le dragon faisant découvrir une autre vision du monde et l'opportunité de comprendre qu'il faut voir au-delà des apparences. Astrid, la jolie blonde fûtée entrera dans la confidence et partagera le secret d'Harold.
Ce film est une petite merveille d'animation qui ne prend pas les enfants (ni les adultes d'ailleurs) pour des andouilles. J'y ai emmené L. 5 ans et demi et F. 4 ans qui n'ont pas bougé d'un pouce, ont sursauté au début et ont finalement compris qu'on pouvait avoir peur les uns des autres mais que ça allait beaucoup mieux quand on se parlait.
Visuellement c'est magnifique. Les décors, surtout la mer, le ciel ont l'air parfois plus vrais que vrais. Les personnages principaux Harold et sa copine Astrid sont absolument craquants et n'ont rien des premiers de la classe irréprochables. Mais surtout, on cesse de faire croire aux enfants que les filles sont des barbies hystériques qui attendent le charmant en cousant et que les garçons n'ont que des muscles à la place du cerveau.
C'est mouvementé, drôle et crédible. Le scénario même s'il est parfois idyllique est intelligent et les dialogues brillants. Et puis le héros, bien qu'il ne meure pas, finit handicapé ce qui n'est quand même pas le happy end ordinaire. Pas une seconde de temps mort et d'ennui.
Bien sûr, j'espère que personne n'avouera jamais à F. que Gérard Butler participait au premier film qu'elle a vu au cinéma !