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entre les murs

  • Entre les murs de Laurent Cantet ***

    Entre les mursEntre les murs - François BégaudeauEntre les murs

    Une année dans une classe de 4ème d’un collège (difficile) du XXème arrondissement de Paris et plus particulièrement pendant les cours de François, prof de français.

    Rarement film aura aussi bien porté son titre puisqu’on ne quitte jamais l’enceinte du collège : la salle de cours, la salle des profs, la cour de récréation. Il semble d’ailleurs qu’il y ait un gouffre infranchissable entre les élèves incapables de dissocier ce qu’ils sont à l’extérieur et à l’intérieur de l’école et les profs parfois remplis de certitudes et de théories, et donc parfois maladroits à imaginer que leurs décisions à l’intérieur du collègue peuvent avoir des conséquences désastreuses à l’extérieur. Cela dit, ici il n’y a pas les méchants profs d’un côté et les gentils élèves de l’autre ou l’inverse. C’est un peu une tranche du monde, une tranche de vie dans toute sa complexité qui nous présente des adultes et des jeunes de 13/14 ans en devenir, aux prises avec le quotidien.

    La première barrière à franchir pour que ces deux mondes se rencontrent, c’est le langage. Et quand il s’agit d’admettre que l’emploi de l’imparfait du subjonctif n’a plus cours et qu’il faut adapter sa façon de s’exprimer en fonction de son interlocuteur et de l'endroit où l'on se trouve, la mauvaise foi est mutuelle.

    Les joutes verbales incessantes et la contestation quasi systématique de ces ados, qui rendent l’enseignement impossible par moment apportent au film une étonnante vigueur d’autant que le « parler djeuns » a quelque chose de particulièrement énergique et stimulant même s’il est déconseillé de l’employer en cours. Et ainsi tels ce prof et ces élèves, on passe de l’amusement à l’émotion, de l’agacement au sentiment d’injustice. A tour de rôle, chacun « pète un câble » et plusieurs scènes particulièrement tendues et réalistes instillent un véritable sentiment de malaise et d’incompréhension insurmontable.

    Tout est passé en revue du conseil de classe à la rencontre parents/profs parfois musclée elle aussi, en passant par le conseil de discipline, les contestations et états d’âme autour de la machine à café, les codes vestimentaires des ados qui enferment chacun et empêchent les « gothiques » de se mélanger aux « tecktoniks »…

    Quant à l'interprétation, qu'elle soit issue d'un travail ou improvisée, elle est exceptionnelle.

    C’est vivant, sans aucun temps mort, parfois drôle, parfois émouvant, parfois effrayant ou surprenant mais toujours passionnant.

    C’est aussi comme l’avait souhaité le Président du dernier Festival de Cannes Sean Penn qui lui a accordé la Palme D'Or : « un film dont le réalisateur manifeste sa conscience du monde dans lequel il vit ».

    Et comme je le dis souvent, il faut se méfier des mots en « asse », ou mieux, les bannir de son vocabulaire J