Faubourg 36 de Christophe Barratier **
Paris 1936, 3 amis se retrouvent au chômage après que le cabaret où ils travaillaient a fermé. Le moment d’abattement passé, ils vont tout faire pour tenter de redonner vie au spectacle. Ce ne sont pas les embûches, les contre-temps et les coups du sort qui vont faire défaut...
Tout est impeccable dans ce beau film qui semble revendiquer un petit air plaisamment vieillot. Tout est parfait, l’ambiance, la reconstitution de Paris, ses pavés, ses escaliers, ses toits, à mi chemin entre « Moulin Rouge » et « French Cancan », le climat social, l’allure résolument « titi » des énergiques interprètes, les chansons drôles, tristes à pleurer ou réalistes qui semblent dater des années 30 (alors que pas), les morceaux de music-hall follement dynamiques et colorés qui donnent des fourmis dans les pattes, les sketches pas toujours finauds mais qui faisaient s’éclourer de rire des salles entières. Il ne manque rien ou presque ou seulement une chose qui me semble essentielle et m’a retenue de voir le grand film populaire que j’attendais : l’émotion ! En effet, malgré toutes les difficultés, les complications, les empêchements et les drames qui se nouent sous nos yeux, ils restent désespérement secs et le cœur ne palpite pas.
Dommage, mais en tout cas, l’interprétation brillante n’y est pour rien car chacun des acteurs (qui poussent tous la chansonnette) est un virtuose dans sa partition. Comme il faudrait les citer tous et détailler leurs talents (ce qui serait trop long) je n’en citerai que deux : le tout jeune Maxence Perrin (déjà adorable Jojo dans « Les Choristes ») et surtout, surtout Nora Arnezeder, toute jeune et sublime nouvelle venue de 18 ans, qui maîtrise aussi bien le chant que la comédie et est le véritable soleil de ce faubourg. Une révélation.
Cela dit je souhaite à ce film le même succès que celui des Choristes, précédent film de Christophe Barratier, et je ne saurais le déconseiller car le pari est osé de réaliser un film aussi spectaculaire et dont l'ampleur des séquences musicales va crescendo.