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greg kinnear

  • GREEN ZONE de Peter Greengrass ***

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    En 2003 Roy Miller et ses hommes sont chargés de trouver les armes de destruction massive cachées par Sadam Hussein en Irak. Après plusieurs missions périlleuses sur divers sites et la perte de pas mal d'hommes, le militaire commence à douter de la fiabilité des "sources" qui ont indiqué les emplacements. Il pose des questions qui dérangent et embarassent sa hiérarchie et qui demeurent sans réponse. Approché par un agent de la CIA, ce dernier l'informe que les armes n'existent pas et que les missions ont pour objectif de justifier face à l'opinion publique cette deuxième guerre en Irak et la présence de l'armée américaine dans le pays. La CIA va utiliser Miller pour lui permettre de prouver que ces armes sont imaginaires.
    CIA + cinéma c'est déjà la certitude de nous trouver au coeur d'un pataquès pas toujours clair ni reluisant qui nous plonge dans les arcanes du pouvoir américain. Quant aux commandes de ce cinéma se trouve Peter Greengrass qui bénéficie une nouvelle fois de l'appui de son arme fatale Matt Damon (de plus en plus citoyen américain, honnête et incorruptible), on a la garantie d'avoir un film énergique, efficace qui allie admirablement divertissement, réflexion, voire révélations et dénonciations. Et c'est le cas encore ici, le réalisateur et son acteur omni présent nous embarquent à 200 à l'heure et nous ravissent du spectacle d'un soldat intègre et vertueux qui ne va pas hésiter à enfreindre les ordres pour prouver au monde que son gouvernement a menti, triché.
    De mémoire de cinéphile je ne me souviens d'aucun film qui dise ouvertement et sans aucun doute possible que les armes en Irak n'ont jamais existé ; que les médias, dont le rôle est capital, ont été abusés, manipulés par les plus hautes instances pour faire croire à l'opinion publique que l'invasion de l'Irak était inévitable ; que c'est Bush et son administration qui ont installé à la place de Sadam Hussein un pantin et ami du Président qui vivait aux Etats-Unis depuis 30 ans au lieu de personnes compétentes ? La dernière image du film : une vue imprenable sur des puits de pétrole est plus éloquente que bien des discours.
    Tout en nous dévoilant cette gigantesque pantalonnade responsable de tant de morts iraquiens ou américains, et d'un pays toujours exsangue, le réalisateur n'en oublie pas pour autant de faire du cinéma et du bon qui distrait tout en étant fort, éloquent et profond. Un cinéma populaire, accessible et accusateur, donc rare et nécessaire pour comprendre un peu la marche d'un monde pourri qui nous échappe et nous ignore, nous autres pauvres poussières sans consistance !
    On sent Matt Damon, sérieux, appliqué et très concerné par le dégoût que lui inspire les agissements, les abominations dont est capable son pays. C'est évidemment très américano américain cette impression que toujours il porte son drapeau en bandoulière, mais il semble tellement impliqué, sincère et révolté qu'on le suit sans douter un instant. Il est une espèce de représentant idéal et idéaliste qui pense qu'un monde parfait est possible. Face à la star à la filmo de plus en plus irréprochable, un jeune acteur aux yeux de braise Khalid Abdalla dans le rôle d'un iraquien prêt à "aider" Miller au risque d'être soupçonné de trahison par ses concitoyens, dans l'espoir que son pays redevienne un jour vivable. Ses scènes avec Matt Dillon ainsi que son beau rôle déterminant le rendent plus que remarquable. 
    Un film passionnant et percutant.