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les courts métrages

  • Les Courts Métrages au Festival de Cabourg 2009

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    Quelques mots et mon avis sur les courts métrages que j’ai vus au Festival de Cabourg, même si je sais qu’il est hélas difficile de les voir ailleurs que dans les Festivals ou sur la Chaîne du Câble Shorts TV.

    J’adore ce format qui recèle de véritables pépites toutes aussi marquantes qu’un long métrage. Le classement subjectif que j’établis est le mien et pas forcément celui du jury…

     

    LES MOINEAUX de Runar Runarsson *****

    Islande-Danemark

    C’est l’été, 4 adolescents, deux garçons, deux filles, un peu désoeuvrés finissent la journée en se rendant à une soirée. Deux d’entre eux vont être confrontés à l’horreur. Celui qui semble le plus jeune va réagir d’une façon absolument prodigieuse à l’abomination…

    Ce film a obtenu à l’unanimité incontestable le Prix du Meilleur Réalisateur.

    En 15 mn impeccables Runar Runarsson nous bouleverse, nous bouscule, nous scandalise pour finir par nous saisir par le cœur et nous l’emplir d’amour. En un plan fixe de quelques secondes sidérant, révoltant mais indispensable, il nous secoue vigoureusement ou nous fige sur place et nous chavire définitivement grâce à un tout jeune garçon, un acteur, un ange qui en un éclair comprend tout de la vie et donne à la toute jeune fille qu’il aime une preuve d’amour infini…

    LE choc de cette sélection.

     

    PHONE STORY de Binevsa Berivan ****

    Belgique

    Leïla se rend tous les jours dans une téléboutique de Bruxelles. Le propriétaire est un immigré Kurde, Mémo qui s’ennuie et écoute les conversations de la jeune femme qui appelle sa mère chaque jour et lui raconte ses divers rendez-vous pour rencontrer un futur mari.

    Drôle et émouvant, l’acteur Nazmi Kirik (Prix du Meilleur acteur, grandement mérité) est pour beaucoup dans la réussite de ce joli film en noir et blanc qui ne quitte pas l’espace réduit et clos de la petite boutique. Tour à tour burlesque et attendrissant la réalisatrice explore la solitude, l’isolement et la difficulté de communiquer.

     

    C’EST GRATUIT POUR LES FILLES de Marie Amachoukeli et Claire Burger ***

    France

    Laetitia et Yeliz sont les meilleures amies du monde. La première doit passer son brevet professionnel de coiffure tandis que la seconde travaille dans un bar de restauration rapide. Elles ont le projet d’ouvrir un salon ensemble. Lors d’une soirée Laetitia et son petit ami sont filmés à leur insu et la vidéo compromettante qui circule ensuite sur You Tube fait de Laetitia une pestiférée.

    La difficulté d’être une fille même de nos jours, la jalousie des unes par rapport aux autres, le mépris et la lâcheté des garçons, les dangers et dérives des images filmées et diffusées sans discernement, la violence verbale… tout le petit monde des ados porté par deux actrices épatantes à qui j’aurais bien remis un prix conjoint d’interprétation. Le jury en a décidé autrement L !

     

    BÉBÉ de Clément Michel ***

    France

    Un jeune couple relativement récent va avoir un bébé. Elle est folle de joie… lui plein de doutes et d’anxiété. A l’arrivée du bébé, le nouveau papa entre carrément dans la quatrième dimension.

    Bien qu’il s’agisse de l’histoire d’un énième trentenaire immature et que l’insupportable meilleur copain soit la caricature d’une très très très hideuse pub pour un service de renseignements téléphoniques, il est évident que ce film très drôle bénéficie d’excellents dialogues, de situations tout à fait vraisemblables qui sentent le vécu, d’un acteur/réalisateur tellement ahuri que son interprétation s’approche de celle des stars du muet et que la chute est tout à fait attendrissante.

    Le film le plus drôle et le plus optimiste de la sélection.

     

    LA BALANÇOIRE de Christophe Hermans ***

    Belgique

    Un papa et son fils s’amusent sur une aire d’autoroute. Ils attendent la maman chez qui le petit garçon doit retourner. Les parents sont séparés et demandent à l’enfant de choisir où il souhaite installer sa balançoire.

    « Chez nous ! », c’est sa seule réponse.

    « L’échange » tourne rapidement au règlement de compte.

    Un aspect plutôt cru et réaliste d’un divorce qui ne se passe pas très bien et où l’enfant devient un enjeu.

    Plutôt sombre et pessimiste, je me serais néanmoins bien battue pour que l’acteur Jean-Jacques Rausin obtienne aussi un prix d’interprétation.

     

    LE VOYAGE AU JAPON de Thibaut Godry*

    France

    Louise est violoncelliste. A cinq jours d’un concert elle cherche à faire réparer son violoncelle qui déraille. Certains luthiers refusent mais elle retrouve Pierre, luthier lui aussi qu’elle semble avoir bien connu.

    C’est tellement abscons et flou que ça en devient finalement risible.

    Mais l’actrice est belle, le quatuor de tango magnifique, mais on n’y comprend strictement RIEN…

     

    PREMIÈRE NUIT À BEIJING d’Olivier Meys°

    Belgique

    François rejoint la femme qu’il aime, Dan Dan, à Beijing où ils ont décidé de vivre ensemble. Lorsqu’il arrive, dépaysé et assez désarçonné par un « jet lag » envahissant il s’aperçoit que la jeune femme n’a pas réglé certaines affaires en cours, dont son divorce…

    On ne croit ni à l’amour du couple ni à la résolution miraculeuse de leurs problèmes.

     

    EN DOUCE de Vanessa Lépinard °

    France

     

    Cécile a 15 ans et dans quelques jours elle doit partir en vacances avec ses parents et sa jeune sœur. Avant son départ, elle aimerait pouvoir faire l’amour pour la première fois avec son voisin de 30 ans dont elle est amoureuse.

    Les émois d’une ado bougon et d’un adulte complètement à côté de la plaque ne m’ont pas touchée. C’est pourtant la jeune actrice Camille Claris qui a eu le Prix de la Meilleure actrice !!!

     

    LE CHANT DES SIRENES de Nicolas Mirard °°°

    France

    Romain se masturbe en regardant des revues pornos. Il a 38 ans. Sa femme le dégoûte depuis qu’elle a eu un grave accident dont il se sent responsable. Il est donc divorcé, père d’une ado et ne peut envisager de faire l’amour qu’avec de très jeunes femmes d’au moins 15 ans de moins que lui. Grâce à la magie d’Internet il va pouvoir s’acheter une fille de l’Est et partir la chercher dans son pays.

    Malgré une scène où la fille semblerait ramener le père vers des considérations qui prouveraient qu’il a autre chose que du fromage blanc et du jus de testostérone dans le cerveau, ce film navrant est le portrait détestable d’un pauvre type irrécupérable.

  • Festival de Cabourg, épilogue : les courts métrages

    Je choisis de vous parler des 12 courts métrages que j’ai vus de la manière la plus subjective qui soit (c’est mon côté punk) : dans l’ordre de mes préférences… quoique je doive reconnaître que TOUS les films présentés ont été des surprises et que le point commun (selon moi) est en tout cas la qualité de l’interprétation.

    Plus ou moins de Gianguido Spinelli * * * *

     

    Avec Serge Kribus, Eriko Takeda

    Amoureux jusqu’à l’obsession de la voix féminine de sa montre parlante de fabrication japonaise, un quadragénaire solitaire passe le plus clair de son temps à l’écouter. Jusqu’au jour où, à force de faire joujou avec son gadget, celui-ci finit par tomber en panne.

    L’idée de génie est d’avoir enfermé une fille dans cette montre où elle vit sa vie de Geisha disponible (à chaque fois que l’homme appuie sur le mécanisme, elle lui donne l’heure, souriante, esclave consentante) dans un intérieur japonisant : ikebana, kimono, cérémonie du thé… qui s’oppose à la vie terne et grise de ce bureaucrate terne et gris. On ne peut s’empêcher d’évoquer « Brazil » pour l’atmosphère oppressante d’une administration lourde, et « I love you » de Marco Ferreri pour l’obsession fétichiste du héros envers un objet de fantasme. Les trouvailles se succèdent : lorsque l’homme abuse du mécanisme de la montre, la fille tombe malade et perd la voix… Le burlesque côtoie le tragique et la quasi absence de dialogue rend ce film envoûtant.

    Un véritable petit bijou irrésistible, MON coup de cœur absolu.

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    Morganez de David Tradé * * *

    Avec Philippe Nahon, Beaudoin Trocheris, Fleur Dias Blanco

    Fin de marée noire. Pour le vie Léon et le petit Pierre, la pêche va reprendre. Tous deux s’occupent depuis peu d’une petite fille handicapée qui va mal, très mal. Vissée dans son fauteuil roulant, elle ne rêve que d’une chose du haut de la falaise. Et si Pierre ne veut pas le faire, Léon s’en chargera.

    Tout dans ce film me semble être de la poésie à l’état pur. Seul film fantastique de la sélection, l’ambiance mystérieuse du début, l’atmosphère désolante et désolée de cette fin de marée noire, la tristesse ou le désespoir des enfants sont un enchantement. Comment imaginer qu’une petite fille d’une dizaine d’années, même handicapée, puisse se suicider ? J’ai préféré y voir un conte fabuleux, ce qui m’est confirmé par les nombreux indices semés dans le film : des bains répétés, les jambes cachées de la petite fille, des écailles sur la chaise roulante, une ombre blanche et lumineuse qui s’éloigne… Une merveille !

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    Chute Libre d’Olivier Dorigan * * *

     

    Avec Jean-François Stevenin et Aurore Clément

    Jeanne et Louis sont à la veille d’un grand voyage. Entre l’urgence des derniers préparatifs et l’envie de se laisser aller, le temps passe trop vite. Le lendemain, l’avion décolle enfin. Le couple ne s’est jamais senti aussi libre.

    Les deux acteurs, deux géants, deux présences, deux évidences, n’ont pas à parler pour qu’on croit que leur couple existe depuis des décennies. Le mystère qui s’installe : où vont-ils ? que préparent-ils ? est quasiment accessoire en comparaison du bonheur de les voir évoluer ensemble. Et si la fin n’est pas explicite, je pense que ce doit être cela l’amour : se jeter dans le vide !

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    Infrarouge de Lionel Mougin * * *

    Avec Manuel Vallade, Amélie Daure

    Les sensations, les émotions, le ressenti des choses et des êtres pour Samuel, non voyant depuis la naissance.

    Ce n’est pas un documentaire mais bien un film, touchant, plein de douceur et de sensations qui place le spectateur dans la tête et les yeux d’un aveugle. L’utilisation du split screen (écran divisé) n’apporte rien à ce film admirablement interprété qui fait battre le cœur.

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    Le bal perdu d’Alfredo Diaz Perez * *

     

    Avec Mireille Perrrier, Dominic Gould

    Amnésique depuis dix mois, Nina, trente-sept ans, vit prisonnière d’un moment perpétuel dans un temps zéro. Tous les jours, elle s’imagine qu’elle a vingt ans et que c’est dimanche. Bruno, son mari, est devenu un étranger pour elle. Aujourd’hui, c’est dimanche et il y a bal à la plage. Lydia est venue et Bruno a pris une décision. Il attend, quelque chose qui ne viendra pas...

    Il y a beaucoup de douceur et d’émotion dans ce film qui évoque une terrible maladie qui rend tous les souvenirs heureux cruels et où l’oubli qui s’installe efface les années vécues ensemble.

    Les deux interprètes sont magnifiques. Dommage que ce joli film soit plombé par des scènes de sexe répétitives et vraiment pas indispensables.

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    Même pas mort de Claudine Natkin * *

    Avec Chloé Jager Berger, Marjorie Piat, Marty Simeon

    Chloé, dix ans, joue au foot, crache, ne pleure jamais, ne supporte pas les autres filles, les pleurnicheuses. Un jour, Marie, jolie petite blonde acidulée, participe pour la première fois aux jeux (stupides) de Chloé et de sa bande de garçons. La féminité de Marie ébranle l’assurance de Chloé, et l’équilibre du petit groupe d’enfants.

    Encore ou enfin un film qui va à l’encontre de certains clichés telle que la sacro-sainte innocence des enfants. Ils sont tout sauf innocents. Quand ils ne sont pas amoureux ou quand ils le sont trop, ils sont cruels, jaloux, bêtes et méchants. Malgré la dureté, le drame absolu qui se joue et la merveilleuse étreinte finale… on a du mal à comprendre, compte tenu du dénouement, à qui est destiné ce film qui évoque le très dangereux « jeu du foulard » pratiqué dans certaines écoles !

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    Valériane va en ville d’Alban Mench * *

    Avec Ophélia Kolb, Alexandre Jazédé

    Valériane, jeune fille fantasque, naïve et sentimentale croit en l’amour et le cherche dans tous les garçons qu’elle rencontre. Elle pose son dévolu sur Jason, jeune intello coincé qui la rejette d’abord.

    Inégal et farfelu, « Valériane… » offre de vraies fulgurances cocasses. La fin, surprenante, est émouvante, et en outre j'aurais bien donné le prix d'interprétation aux deux acteurs Ophélia et Alexandre...

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    Magic Paris d’Alice Winocour * *

     

    Avec Johanna Ter Steege, Eriq Ebouaney

    Kate vient passer un week-end seule à Paris. Nous ne saurons jamais pourquoi. Dans cette ville, qu'elle ne connait pas, elle va rencontrer un homme et son chien et se perdre dans Paris...

    Voici le film qui a été primé (à l’unanimité, moins une voix...) par le jury du court métrage. L’actrice a reçu le prix d’interprétation (amplement mérité).

    Malgré mon côté midinette, fleur bleue et sentimentale toujours prête à m’émouvoir à la moindre historiette d’amour, je n’ai pas cru un instant à cette rencontre. La deuxième partie, où Kate est perdue seule dans Paris, d’abord guillerette puis franchement angoissée est nettement supérieure et installe un véritable climat anxiogène. J’ai oublié la troisième partie et le dénouement...

    Pour cette deuxième partie, vraiment réussie, à la fois originale et réaliste, j’ai donné sans hésitation ma voix à l’actrice qui a obtenu le prix d’interprétation.

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    De l’amour d’Aure Atika * *

    Avec Sara Viot, Jonathan Zaccaï, Jean-Pierre Lorit

    A la veille de partir en vacances, Paul découvre que Vic, sa compagne a fait une vidéo coquine avec Bobby, son ex amoureux. Jaloux et très contrarié, il remet en question les vacances et jusqu’à leur relation. Vic décide d’aller chez Bobby récupérer cette vidéo.

    Ça démarre très mal avec une scène où les deux acteurs, mal à l’aise semblent réciter un dialogue un peu balourd. L’arrivée de Jonathan Zaccaï est une bouffée d’air pur, un tourbillon, un rayon de soleil… Pour sa présence, sa drôlerie, la finesse de son jeu, sa loufoquerie… pour son interprétation donc… il a obtenu le prix.

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    Le parloir de Marie Vernalde *

    Avec Marie Vernalde, Patrick Catalifo

    Le temps d’un parloir, l’intimité d’un homme et d’une femme volée à l’univers carcéral. L’homme veut faire l’amour, la femme se refuse, puis se donne…

    C’est bref, rapide, urgent. Patrick Catalifo est parfait en homme bourru, enfermé… Mais il manque ce je ne sais quoi en plus qui aurait donné plus d’âme à ce court métrage.

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    Le lit froissé de Myriam Donasis *

    Avec Caroline Dubreuil, Daphné Favrelière

    Après une soirée pleine de connivences et un peu trop arrosée deux amies font l'amour. Le lendemain, cet acte irréfléchie crée un véritable malaise.

    Difficile de comprendre pourquoi au matin, ces deux amies n’assument pas leur acte, n’en parlent pas et se quittent fâchées. Néanmoins, les deux actrices se sont offertes à leur réalisatrice de la façon la plus crue.

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    Périphérique blues° de Slony Sow

     

    Avec Slony Sow

    Un soir, un homme en manque d’amour est mené à la périphérie de lui-même. Il va donc, comme un pt inéluctablement une forme de souffrance et d’insatisfaction sexuelle qui va le mener jusqu’à la folie...

    Un parallèle est établi entre la vie des hamsters et celle des hommes. Ce décorticage psychanalytique assez prétentieux, ne convainc pas et n’intéresse pas vraiment. De toute façon, en résumé, si les garçons vont mal, c’est la faute des filles.