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sherry baby

  • Sherry Baby de Laurie Collyer **(*)

     Maggie Gyllenhaal, Laurie Collyer dans Sherrybaby (Photo) Maggie Gyllenhaal, Ryan Simpkins, Laurie Collyer dans Sherrybaby (Photo)

    Ancienne toxicomane, Sherry sort de trois ans de prison complètement « clean ». Logée dans un foyer et placée sous contrôle judiciaire, elle va tout faire pour récupérer sa petite fille qui a été élevée par son frère et sa belle-sœur pendant son absence. Les retrouvailles entre la mère et la petite se passent au mieux, chacune étant ravie de retrouver l’autre. On sent pourtant immédiatement que tout ne peut pas se passer aussi simplement. Le frère de Sherry, gros nounours très gentil mais un peu faiblard et sa femme se sont énormément attachés à la petite et ne considèrent pas que Sherry soit déjà capable de s’occuper de l’enfant. Ils vont de leur côté tout faire assez insidieusement en manipulant la petite pour qu'elle s’éloigne de sa mère.

    L’une des nombreuses qualités du film est que la réalisatrice ne fait pas de Sherry une fille parfaite qui se serait amendée, transformée en prison. Certes, elle a payé sa dette et bien que rien ne nous précise quelle femme elle était avant ces trois années, en dehors de sa toxicomanie, elle s’est manifestement endurcie et rien ne la fera reculer pour obtenir la garde de sa fille. Rien, pas même consentir à passer sous le bureau d’un fonctionnaire libidineux qui pourrait lui obtenur un hypothétique emploi par exemple.

    Il faut dire que le (très beau) corps de Sherry est tantôt son atout, tantôt son pire ennemi. Les manques créés par trois ans d’enfermement en font parfois une proie facile et malgré son apparente solidité elle réalise aussi qu’il suffirait de peu de choses pour qu’elle « replonge » si tout ne passe pas au mieux pour elle.

    Et tout ne se passera pas au mieux, c’est le moins que l’on puisse dire ! On se demande d’ailleurs pourquoi certains réalisateurs, et c’est le cas ici, s’acharnent parfois à ce point sur leur personnage ? Etait-il indispensable qu’en plus de tout ce qu’elle a résoudre, Sherry ait un père qui soit une telle ordure et que son frère se détourne hypocritement de cette réalité ?

    Le film ne cède cependant pas au misérabilisme même s’il est parfois éprouvant de suivre les épreuves de Sherry et il est évident que l’actrice Maggie Gyllenhaal, de pratiquement tous les plans, superbe, volontaire, décomplexée, forte et fragile est l’atout indiscutable et éclatant de ce film dur et sensible.