Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

une affaire d'état

  • Une affaire d’État de Eric Valette **

    Une affaire d'EtatUne affaire d'Etat


    Victor Bornand conseiller très privé du Président de la République française a négocié la libération d’otages français détenus dans un pays africain en échange de la livraison d’armes aux rebelles. Mais l’avion chargé d’armes est abattu en vol. Que faire ? D’autant que dans le même temps une «escort girl» est assassinée dans un parking souterrain et que les deux « affaires » se révèlent au cours de l’enquête intimement liées.
    Après « les tarés qui nous gouvernent » (voir « In the Loop »), voici les magouilles, grandes manipulations, petites trahisons et autres dessous de table de nos honorables dirigeants hexagonaux. Quelle forme étrange pour un dirigeant me direz-vous ? Mais rien que le titre UNE affaire d’État laisse supposer que c’est une parmi d’autres et les coups tordus ne peuvent mûrir que dans des esprits bien biscornus.
    Cela dit, nul doute que le nerf de ces guerres internes ou internationales sont le pouvoir et l’argent ou les deux et pas toujours dans le même ordre. Sauf si une fliquette incorruptible issue d’une «communauté» de banlieue morose, aux méthodes musclées (je te déboîte un bras et après on cause) et très très futée vient mettre un bon coup de pied dans cette pétaudière nauséabonde.
    C’est d’ailleurs (et hélas) ce personnage de femme flic interprétée de façon monolithique par Rachida Brakni qui est le moins convaincant bien qu’au centre de l’affaire.
    Pour les autres, c’est un sans faute et André-«Alors, vous m’aimez ?»-Dussollier en Monsieur Afrique, conseiller présidentiel qu’on écarte quand ça commence à sentir le moisi, est une nouvelle fois plus que parfait dans un rôle de pourri trahi et sacrifié à la cause qui n’hésite pas à utiliser les services d’un tueur à gages pour faire du nettoyage.
    Ce tueur qui, grâce à divers « contrats » qu’il exécute sans état d’âme économise sou à sou pour un projet secret, c’est Thierry Frémaux Frémont. Il est absolument époustouflant dans ce rôle essentiel où à cause de ses mensonges innombrables et gaffes irréparables, se retrouve finalement être le plus traqué. La découverte de son « secret » parvient même à le rendre touchant, humain et la façon énergique, pleine de suspens de le suivre fait qu’on se surprend à souhaiter qu’il s’en sorte.
    Et au centre de ce jeu de massacre où la vie humaine n’a pas grand poids, une madame Claude très influente tire les ficelles de quelques pantins.
    Pour la forme, on peut dire qu’Eric Valette nous la joue à l’américaine en adoptant cette façon bien particulière qu’ont les étazuniens de nous faire leurs révélations pas reluisantes (ex. : des types en pardessus noir marchent côte à côte les mains dans les poches par grand froid dans des endroits touristiques en se fournissant des renseignements fondamentaux).
    Nerveux et pas mal ficelé, ce thriller politique sombre est très intéressant.